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  • Photo du rédacteurGoodstone

Benetton B199 Playlife (1999)

Dernière mise à jour : 11 nov. 2022

Championne en 1995, l’équipe Benetton veut retrouver les sommets pour la saison 1999 de Formule 1. La B199 à moteur Playlife est d’une conception plus radicale que ses devancières…Avec les jeunes Fisichella et Wurz comme pilotes, 1999 sera t'elle l'année du retour de Benetton ?






Non, on ne va pas vous parler de Benetton, entreprise italienne spécialisée dans l’habillement et la mode, mais plutôt de l’équipe éponyme où elle s’est fait un nom en F1 après avoir joué les utilités en tant que sponsor dans cette même discipline.


Après son titre de champion du monde des équipes, Benetton a bien du mal à confirmer par la suite : le départ de Michael Schumacher (titré en 1994 et 1995 au sein de l’équipe anglo-italienne) chez Ferrari a été rude, de même concernant Ross Brawn et Rory Byrne coté staff technique, et bien sûr, ces éléments-clés n’ont jamais été vraiment remplacés malgré plusieurs fulgurances en 1996 et 1997 avec Gerhard Berger et Jean Alesi au volant.



1998 devait marquer un renouveau, avec l’arrivée de David Richards (le même qui a fondé et qui dirige Prodrive) en tant que directeur général de l’écurie Benetton à la place du flamboyant Flavio Briatore. Idem pour les pilotes avec les jeunes, mais talentueux Giancarlo Fisichella et Alexander Wurz.


Cette saison sera plus que moyenne avec la B198 à moteur Playlife : 5e place au classement des équipes et une fin d’année difficile où Benetton se fait dépasser par Williams et Jordan sur la fin. Les tensions internes entre la famille Benetton et Richards poussent ce dernier à quitter l’équipe à l’issue de la saison 98. Il sera remplacé par le fils de Luciano Benetton : Rocco.


Une saison 1998 à oublier pour Benetton, 5e au championnat des équipes et quelques rumeurs auxquelles la famille Benetton souhaiterait se retirer à moyen terme...(©Matt Bishop)

Changement radical ?


En fait pas vraiment vu qu’on conserve le même staff technique et le même duo de pilotes. En réalité, c’est dans la conception de la future monoplace que pas mal de choses vont changer.


Sous la houlette de Pat Symmonds et surtout, de Nick Wirth (fondateur de l’éphémère écurie Simtek) qui s’est chargé de la conception de A à Z, la Benetton B199 sera propulsée par le bloc Playlife qui est en fait le Renault RS9 de 1997 qui a subi de très légères évolutions depuis son retrait il y’a deux ans. La compagnie Playlife est en fait Benetton sous un autre nom, il faut également noter que ce moteur est également présent chez Williams et la nouvelle écurie BAR sous le nom de Supertec (dont la commercialisation de ce moteur est assuré par un certain Flavio Briatore).


©Benetton

Un bloc fiable et éprouvé, mais qui commence à afficher le poids des années, notamment en termes de puissance maximale. Premier point faible.


Concernant la monoplace, l’aérodynamique a été retravaillée de fond en comble et a fait l’objet d’une étude poussée dans la soufflerie fraichement modernisée de l’équipe basée à Enstone (Royaume-Uni). Plus intéressant est son système de freinage inédit : le FTT alias le Front Torque Transfert.



Ce système conçu avec l’aide d’Xtrac et de GKM fait appel à deux arbres de transmission qui sont reliés aux roues avant. Ceci favorise le maintien d’une conduite agressive lors du freinage à chaque virage, ça permet également une perte minime de temps en cas de blocage des roues par exemple. En résumé : c’est très utile pour effectuer un dépassement sur un concurrent en entrée de virage. Toutefois, certaines équipes rivales protestent contre ce procédé considéré comme « une aide au pilotage », pour les amateurs/spécialistes de la F1, certains ne voient pas l’avantage que procurerait le FTT..


Schèma du système FTT (©Giorgio Piola / Motorsport.com)

Parmi les autres caractéristiques originales ou travaillées sur la B199, notons la présence d’une boite de vitesses munie d’un double-embrayage ou du différentiel hydraulique, etc…


Comme en 1998, la voiture sera équipée de pneus Bridgestone, désormais unique manufacturier à compter de cette saison.


De gauche à droite: Alex Wurz, Laurent Redon (pilote-essayeur), Giancarlo Fisichella (©atlas F1)

Une voiture radicalement changée, des jeunes pilotes ambitieux, un nouveau directeur général jeune et dynamique…ces ingrédients seront t’ils suffisants pour au moins accrocher la troisième place ? Les essais hivernaux ont montré qu’à cause du FTT, la B199 (finalisée assez tardivement) est plus lourde que ses rivales et déséquilibre la répartition des masses, notamment à l’avant de la machine. Le comportement de la monoplace se retrouve également affecté avec à l’ajout de ce système innovant et enfin, la fiabilité de la machine a fait défaut à quelques reprises…


Derrière l'aspect plutot massif de la B199 se cache pourtant un gros travail sur la monoplace (©Anthony Fosh)


1999 partie 1 :



Dès le premier GP de la saison, en Australie, les deux B199 sont en retrait en termes de vélocité avec une voiture difficile à conduire et générant de grosses vibrations dans le cockpit. Malgré tout, Fisichella et Wurz se qualifient dans le top-10 et le pilote italien fera mieux en course en finissant quatrième malgré un accrochage avec une Prost en cours d’épreuve. Moins heureux pour son compère autrichien après une casse de la suspension arrière. Résultat positif, mais en grande partie dû aux multiples abandons durant cette course…


Des points pour Benetton à Melbourne, mais pas pour Wurz...(©?)

Les Benetton auraient pu faire mieux au Brésil (Interlagos) grâce à des monoplaces allégées de 15kg, mais un souci d’embrayage privera Fisichella de quelques points supplémentaires tandis que Wurz doit se contenter de la septième place…


Le premier meeting en Europe, sur le circuit d’Imola marque le dur retour à la réalité pour l’équipe anglo-italienne : alternant sorties de route en essais et difficultés à trouver un bon réglage, les B199 sont en huitième ligne au départ ! Heureusement, profitant de pas mal d’abandons là encore, Fisichella marquera les deux points de la cinquième place malgré un contact avec une Prost (encore !) . Quelques points également grappillés dans les rues de Monaco avec les deux pilotes dans les points (5e et 6e, avantage Fisico) pour la première et unique fois de la saison.


©F1 Legendary

Pas de miracles par contre en Espagne où les voitures ne sont pas dans le coup pour espérer scorer, faute d’une bonne tenue de route et d’un moteur Playlife faiblard…Toutefois, au Canada et profitant d’un nouveau package aéro, les voitures se montrent un peu plus à l’aise malgré des qualifs moyennes et Fisichella finira même deuxième en course derrière Mika Hakinen et après un très bon départ. Moins de bol pour Wurz qui casse sa transmission dès le premier tour…





1999 partie 2.


A partir de là, Benetton va s’écrouler durant l’été : double abandon sur la piste mouillée à Magny-Cours et prestations (très) anonymes dans les circuits rapides (Silverstone, Hockenheim, Spa et surtout Monza) avec un moteur faiblard. Au milieu de tout ça, Wurz signe une 5e place en Autriche obtenue de manière un peu opportuniste et une grosse occasion manquée en Hongrie (circuit tortueux pour info) où Fisichella n’était pas loin du podium avant la casse du moteur Playlife…


Wurz en bataille dans le peloton, sur le circuit d'Hockenheim (©?)

Les évolutions apportées durant cette période ne permettent pas à l’équipe de progresser, la B199 reste toujours aussi délicate à piloter et sous-motorisée. En outre, le système FTT ne procure aucun avantage sur la piste et est jeté aux oubliettes durant l'été en fait, depuis plusieurs GP auparavant meme). Quelques soucis de fiabilité ont également été recensés dans cette seconde partie de la saison.


Autriche 99 (©Michael Cooper)

Le GP d’Europe, disputée sur le tracé du Nurburgring, aurait pu permettre aux pilotes de grapiller quelques points, mais tout ne se passe pas comme prévu : à la première chicane et gêné par la Jordan de Damon Hill au ralenti, Wurz percute la Sauber de Pedro Diniz qui partira en tonneaux (heureusement plus de peur que de mal).


©F1 Facts

Pour Fisichella, parti 5e, il profite de la pluie et des déboires de ses adversaires pour mener la course dès le 45e tour…mais ça, c’était avant qu’il parte en tête-à-queue dans les graviers et ne peut repartir : il a calé après ceci. Rageant…


Fisichella va mener un temps la course au GP d'Europe, mais ce sera la Stewart de Johnny Herbert (derrière la Benetton) qui gagnera l'épreuve (©Motorsport Images)

Les deux derniers GP de la saison (Malaisie et Japon) seront sans relief pour une équipe Benetton qui est passée à autre chose et qui a vécu la pire année depuis ses débuts en 1986 : sixième au classement des constructeurs avec 16 points, dont 2 ont été récoltés lors des 8 dernières épreuves. Un seul podium signé, c’est beaucoup trop peu de la part de l’écurie anglo-italien qui a tant brillée quelques années auparavant…


Résumons les faits : voiture innovante mais imparfaite et difficile à mettre au point (refrain déjà connu depuis 1996…), système FTT inefficace et enfin moteur rebadgé vieillissant (mais solide, malgré quelques faiblesses en fin d’année !). L’équipe Benetton a elle du mal à comprendre clairement ses créations pour stagner ou sombrer au fil de la saison ? Le manque d’expérience des pilotes n’est pas non plus un gros avantage (on s’attendait tout de même à ce qu’ils guident en partie l’équipe dans ce domaine…). Ces derniers avaient tendance à surpiloter en cours de saison pour compenser les faiblesses de leur B199, en vain (cf Nurburgring).



Benetton devra se ressaisir pour l’année 2000, aucun changement significatif n’est à venir, sinon les renvois de Nick Wirth et du team-manager Joan Villadelprat. Les pilotes de l’équipe, à savoir Fisichella et Wurz (bien discret cette année la) seront également de la partie pour la suite.


Par contre, le système FTT est jeté à la poubelle : celui-ci s’est révélé inefficace et difficile à le mettre en place sur la piste. Il faudra attendre 2004 pour voir une équipe utiliser ce procédé similaire, avec BAR.



Seconde partie de saison à oublier pour Benetton, pas aidée par une B199 capricieuse, un système inefficace et un moteur vieillissant (©?)

Fiche technique de la Benetton B199


Moteur : Playlife V10 3000cc (anciennement Renault RS9, rebadgé)

Aspiration : atmosphérique

Implantation : central-arrière

Puissance : 750 chevaux à 14 000 tr/min


Châssis : monocoque en fibre de carbone

Freins : en disques de carbone

Boite : séquentielle semi-automatique à 6 vitesses

Transmission : à l’arrière

Poids : 600 kg

Pneumatiques : Bridgestone

Monoplace dotée d’un système FTT




Résultats en compétition :


A couru lors de la saison 1999 de F1

Classement des constructeurs : 6eme, avec 16 points

Un podium, au Canada (2e)

Pilotes : Giancarlo Fisichella (9e avec 13 points) & Alexander Wurz (13e avec 3 points)



Sources:


STATS F1, Zone F1, Autosport, https://www.grandprix.com/ , racecar-engineering...



Mars 2000: Renault rachète Benetton. La marque au losange utilisera encore le nom de l'entreprise italienne jusqu'en 2001...


K.N




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