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  • Photo du rédacteurGoodstone

Subaru Impreza Wagon (GX8) SYMS Racing

Dernière mise à jour : 28 août 2023

Un break dans le monde des Touring-cars ? Je ne parle pas de la Volvo 850, mais d’une…Subaru Impreza Wagon, qui a bel et bien couru dans ce type de disciplines !



Lancé au milieu des années 1980, le championnat japonais de tourisme, ou le All-Japan Touring Car Championship (JTCC) remplace celui qui accueillait les super-silhouette avec des GT-Prototypes proches du règlement Groupe-5. Reprenant les voitures homologuées en Groupe-A à l’instar des championnats en Europe, les grilles se remplissent progressivement d’année en année. Mais en 1990, l’apparition de la Nissan Skyline GTR bouleverse tout ce petit monde et écrasent toute concurrence…



A partir de 1993, nouvelle formule : exit les Groupe-A et bienvenue aux voitures de la Class 2 (alias Super-Touring), qui font les beaux jours du BTCC depuis le début de la décennie. Assez vite, les équipes d’usine, comme Toyota, Nissan ou Honda s’invitent dans la danse et les grilles sont plutôt bien fournies.

Le plateau était également coloré en JTCC, dans tous les sens du terme (©JAF)

Mais assez vite, le plateau se réduit à partir de 1997, les causes sont multiples : domination des constructeurs officiellement engagés, couts en hausse et surtout manque d’attractivité face au championnat GT, ou JGTC…

GC8


Lancée en 1992, la Subaru Impreza de première génération (GC8) est une berline compacte honnête, pas super-excitante mais relativement appréciée auprès des connaisseurs. L’arrivée de la version WRX en 1994 et surtout, sa présence et ses résultats au championnat mondial des rallyes va fortement accroître sa popularité, que ce soit du côté des mordus de la vitesse, du tuning ou chez les fans de Gran Turismo (entre-autres).

L'Impreza de première génération (photo personnelle)


Ce que l’on sait moins, sauf chez les mordus du sport-auto, c’est que l’Impreza a également foulé les circuits en asphalte. Je ne parle pas de drift ou en Super-Taikyu, mais dans des championnats plus importants. OK, vous me répondrez surement qu’une Impreza a couru en JGTC/Super-GT via le préparateur Cusco (rien à voir avec la cité péruvienne et qui s’écrit différemment…).


L'Impreza Cusco, qui courait en JGTC (©?)

Non, je vous parle d’une des voitures préparées par SYMS…quoi, vous ne connaissez pas ? Moi non Plus !

Commençons par le commencement : SYMS est un préparateur nippon fondé en 1993 et qui se spécialise justement sur les Subaru de série, et notamment l’Impreza. Celui-ci a également une petite expérience dans le monde du sport-auto puisque ses préparations concernent également quelques Legacy de rallye pour des pilotes privés.



Visiblement motivés, l’officine d’Ota veut s’attaquer à quelque chose de plus ambitieux, comme s’engager dans le JTCC avec une Impreza…Wagon !

Oui oui, la version break comme base, idée curieuse mais pas illogique pour des raisons aérodynamiques (moins de trainée) et de marketing. Après tout, on a bien vu des Volvo 850 SE en BTCC non ? Toutefois, la préparation et l’engagement en JTCC se fera sans le soutien officiel du constructeur japonais, à SYMS de se débrouiller tout seul donc…



SYMS va utiliser la version WRX turbo 2 litres comme base. Problème : le règlement JTCC interdit tout moteur fonctionnant avec un turbo, il va falloir le convertir en « tout-atmo » et le rendre un minimum compétitif, même privé de ce système. Le préparateur d’Ota a tout de même réussi à pousser ce moulin à 300 chevaux. Ah, et les quatre roues motrices sont également prohibées dans ce championnat, l’Impreza sera donc une simple propulsion (oui oui, alors que les Impreza de base sont des tractions, SYMS a fait des transformations la aussi).


Pour le reste, pas grand-chose à dire, l’Impreza Wagon reprend pas mal d’éléments au modèle de série, avec une carrosserie légèrement modifiée, un réservoir d'essence un peu plus gros et des freins venant de chez Brembo. Mais ces modifications restent bien limitées face à la concurrence.

@Revolt-Is


Prête à courir pour la saison 1996 du JTCC, SYMS va engager Shunji Kasuya comme pilote et Bridgestone est choisi comme manufacturier pneumatique. L'aventure peut commencer…


Un train de retard


N’étant pas prête pour le premier meeting de l’année, sur le circuit du Mont-Fuji, SYMS fait son apparition lors de l’épreuve suivante, à Sugo. Deux courses sont programmées à chaque épreuve, et ce tracé ne fait pas exception.



Et quid des 21 autres concurrents? Eh bien, on a toujours les constructeurs locaux officiellement engagés, à l’instar de la Nissan Primera conduite par Satoshi Motoyama, des Honda Accord ou des Toyota Corona Exiv, qu’elles soient exploitées par TOM’S ou par le team Cerumo. Parmi les privés, notons la présence de quelques BMW 318 ou d’une Opel Vectra de HKS. Voilà, SYMS aura fort à faire face à ce plateau intéressant !



La réponse du préparateur avec son Impreza Wagon ? Un 22e chrono en qualifications, soit dernier sur la grille, à plus de neuf secondes de la Honda de Naoki Hattori. La première manche de l’épreuve à Sugo ne sera pas non plus mémorable : abandon après juste cinq tours. Kasuya ne pourra même pas participer à la seconde course quelques heures plus tard…




Le scénario se répète à Suzuka, sur un tracé raccourci pour ce championnat : dernier en qualifications, abandon express lors de la course 1 et forfait pour la manche suivante.



Finalement, Kasuya réussira enfin à voir le drapeau à damiers lors de la première course sur le circuit de Mine, certes à une lointaine 16e place à 3 tours du vainqueur, mais c’est déjà une victoire en soi ! Malheureusement, il ne terminera pas la deuxième course…


©Revolt-Is

Après avoir fait l’impasse sur l’épreuve de Sendai. SYMS revient pour le meeting de Tokagi. Hélas, rien ne s’améliore que ça soit en qualifications ou en course (abandon lors des deux courses).

Pour le 8e et dernier meeting de l’année, le JTCC revient sur le circuit de Fuji. Si l’Impreza SYMS terminera 17e de la première manche, Kasuya doit une nouvelle fois renoncer lors du second round. Jamais l’équipe n’aura réussi à boucler une épreuve complète…



Après cette saison très délicate, SYMS continue néanmoins de développer sa Sub’, toujours sans l’aide de la marque nippone.


Du retard sur la ligne



Pour 1997, la fédération japonaise de l’automobile (JAF) instaure quelques nouveautés en JTCC comme l’autorisation d’élargir la carrosserie et les ailes. SYMS en profite pour modifier son Impreza Wagon, en la dotant notamment d’un aileron à l’arrière, ce qui lui donne un meilleur profilage aérodynamique (point faible en '96). Enfin, la puissance à été abaissée à 290ch pour assurer la fiabilité...


©Dan Hurwitz

Il semblerait que SYMS devait à nouveau courir en JTCC à partir de mi-1997, mais il n’en est rien. Finalement, il faudra attendre 1998 pour revoir l’équipe et le break de compétition sur la piste.


Justement, le plateau ’98 du JTCC n’est pas super : seulement dix engagés, Impreza inclus, et toute la grille se résume à des Toyota Carina Exiv ou à des Chaser plus ou moins soutenus par l’usine. On peut pratiquement dire que SYMS est le seul team indépendant parmi la concurrence. Hideshi Matsuda sera d’ailleurs le pilote de l’Impreza.


Passons à la première épreuve du championnat sur le circuit de Fuji, et déjà, les qualifs’ ne sont pas brillantes : 10e et dernier, à plus de 8 secondes de la pole et à 5 secondes de son poursuivant ! Bon, peut-être que les prestations en course seront meilleures, malheureusement non : abandon lors des deux manches.


L’épreuve suivante, à Motegi, verra Sebastian Martino prendre le volant de la Sub’. Une seule course est programmée durant le meeting, et le pilote argentin terminera l’expérience à une neuvième et dernière place, à deux tours de la Chaser de Masanori Sekiya.


©Revolt-Is

La troisième étape du championnat, à Sugo, sera brève: retrait avant même le départ de la course 1 pour l’équipe SYMS et Martino. Inutile de vous dire qu’ils n’ont pu participer à la seconde manche…



Cette nouvelle déception marque la fin de l’aventure pour l’Impreza Wagon développé par SYMS. Pas assez performante ni suffisamment développée face à ses rivales berlines et sans le soutien de Subaru, impossible de briller face aux usines, surtout dans ce championnat. Au passage, le JTCC disparaîtra fin-’98 dans l’indifférence quasi-générale.


Heureusement, peu connaissent cette aventure, et on se souviendra plus du palmarès de l’Impreza en rallye qu'autre chose ! Quant à SYMS, celui-ci continue toujours de préparer des Subaru à destination de clients mordus de vitesse, encore aujourd’hui. On peut voir le préparateur nippon courir à quelques occasions dans diverses épreuves au Japon, que sa soit en Super Taikyu ou ailleurs...

A défaut de rouler avec la voiture préparée par SYMS, vous pouvez toujours modifier votre Impreza Wagon sur Gran-Turismo 2 (©GT Planet)


Fiche technique :


Moteur : 4 cylindres à plat de 2 litres, développé par SYMS

Aspiration : atmosphérique

Implantation : à l’avant

Puissance : 300 chevaux en 1996, 290ch en 1998, à 8750 tr/min

Châssis : basé sur l’Impreza Wagon GC8

Boite de vitesses : Manuelle à 5 vitesses

Transmission : à l’arrière

Poids : + de 1000kg

Dimensions : 4,3m (L) x ? (l)

Pneumatiques : Bridgestone


Résultats en compétition :


Engagée par SYMS Racing


A couru à plusieurs manches du championnat JTCC, championnat nippon de voitures de tourisme, en 1996.

Pilote : Shunji Kasuya

16e lors de la première course de Mine’s


De retour en 1998 avec une voiture modifiée sur le plan aérodynamique

Pilotes : Hideshi Matsuda et Sebastian Martino

9e au Motegi

L’équipe arrête les frais après Sugo. Troisième épreuve de l’année.

La Team BMR n'a rien inventé en engageant une autre Subaru break, avec la Levorg. Engagée en BTCC entre 2016 et 2019, elle obtiendra des bons résultats, Ashley Sutton sera meme champion de ce championnat avec ce "wagon" ! (©TOCA)

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