top of page

Toyota Corolla Super-Touring / Rouse Engineering

  • Photo du rédacteur: Goodstone
    Goodstone
  • il y a 6 minutes
  • 7 min de lecture
ree

Toyota est présente dans le championnat britannique de tourisme, le BTCC, avec des Corolla GR NGTC préparées et engagées par le Speedworks Motorsport, le tout sous les couleurs officielles du constructeur nippon. Et l’année 1974 fut le théâtre de la première apparition d’une Toyota dans ce championnat. C’était avec la Celica GT soutenue par la branche britannique de la marque. Dès l’année suivante, les bons résultats et les victoires tombent grâce à Win Percy, qui manquera de (très) peu, le titre à deux reprises. Celui-ci réussira à l’emporter en 1982 sur la Corolla GT, en s’imposant à onze reprises…sur les onze manches du championnat. L’histoire se répète en 1986 et 1987 lorsque Chris Hodgetts récupère à son tour la couronne, avec la Corolla Levin GT.

 

Petite, mais costaude, cette Corolla GT ! Sous les couleurs de Toyota UK et engagée par le pilote himself, Chris Hodgetts remportera le championnat en 1986 face à une belle concurrence (©LAT Images)
Petite, mais costaude, cette Corolla GT ! Sous les couleurs de Toyota UK et engagée par le pilote himself, Chris Hodgetts remportera le championnat en 1986 face à une belle concurrence (©LAT Images)

A partir de 1990, le BTCC entame la nouvelle décennie en introduisant les modèles homologués de la nouvelle classe Super-Touring (Supertourisme si on veut traduire dans la langue d’Yvan Muller), ou Clase 2. Ces voitures vont remplacer celles répondant à la réglementation du Groupe-A qui disparaitront définitivement à la fin de l’année. En 1991, le championnat est uniquement ouvert aux Super-Touring. C’est à ce moment-là que Toyota fait son retour avec deux Carina engagées sous le nom du Kaliber ICS Team Toyota. Derrière cet engagement officiel se cache en réalité, la structure fondée par le quadruple champion de la série Andy Rouse.

 

Après plusieurs saisons à engager des Ford Sierra RS500 avec succès (plus la Sierra Saphire Super-Touring en 1990), le Andy Rouse Engineering passe désormais dans le camp Toyota avec le patron-pilote et Gary Ayles au volant. La première année d’exploitation des berlines nippones est plus qu’honorable, Rouse parvient à signer quelques succès et une troisième place au classement des constructeurs, en 1991 et également en 1992. Mais Toyota confiera à partir de 1993, les Carina à un de ses fidèles préparateurs : TOM’S. Les résultats seront beaucoup plus mitigés. La voiture n’est pas forcément la plus compétitive du plateau et la concurrence devient de plus en plus féroce avec pas mal de constructeurs qui arrivent en cours de route.  A la fin de la saison 1995, Toyota rend les armes et quitte le BTCC.

 

Les débuts de la Carina Super-Touring en 1991. Ici Gary Ayles à Silverstone (©Anthony Fosh)
Les débuts de la Carina Super-Touring en 1991. Ici Gary Ayles à Silverstone (©Anthony Fosh)

Pendant ce temps, Rouse revient chez Ford en tant que représentant officiel dans ce championnat à partir de 1993. La nouvelle Mondeo arrive lors de la seconde partie de la saison et se montre compétitive puisque Paul Radisich remporte trois succès et le titre en fin d’année en Touring Car Challenge, sur le circuit de Monza. Un manque de réussite pénalisera quelque peu l’équipe en 1994 bien que Radisich terminera troisième du championnat. La saison 1995 sera encore plus frustrante au sein de l’entité Valvoline Team Mondeo qui rentrera progressivement dans le rang au cours de l’année, malgré deux victoires (les dernières pour le team en BTCC). Après ceci, le West Surrey Racing représentera officiellement Ford dès 1996 et le Rouse Engineering  se contentera d’un engagement semi-officiel avec Nissan, sans résultat notable.

En 1996, Rouse Engineering engageait des Nissan Primera eGT pour Ayles et Owen McAuley, sans aucun résultat notable. Il faut dire que cet engagement était semi-privé, Nissan s'est retiré du BTCC à la fin de l'année 1994 (©"carcollectables")
En 1996, Rouse Engineering engageait des Nissan Primera eGT pour Ayles et Owen McAuley, sans aucun résultat notable. Il faut dire que cet engagement était semi-privé, Nissan s'est retiré du BTCC à la fin de l'année 1994 (©"carcollectables")

En 1997, il n’y a pas de quelconque voiture engagée par Rouse. Celle-ci développe de manière discrète, une nouvelle voiture destinée à débuter à la fin de l’année 1997, ou au pire en 1998. Celle-ci pourrait également être vendue à d’autres équipes privées qui aimeraient s’offrir une nouvelle Super-Touring sans trop se ruiner. Car oui, les couts ont littéralement explosé à cette période. Et à moins d’être soutenue par un constructeur impliqué dans le monde du Supertourisme, il faut souhaiter bon courage aux équipes indépendantes d’exploiter et d’engager une voiture de ce type dans un championnat comme en BTCC.



Déjà bien connue dans le milieu du tourisme, le Rouse Engineering a réussi à développer une nouvelle machine sans aucun soutien d’un quelconque constructeur. La base choisie est la huitième génération de la Toyota Corolla, commercialisée chez nous à partir de 1997 justement. Mais contrairement à la version WRC qui est une 3-portes, le préparateur anglais a logiquement opté pour la 5-portes appelée « Liftback » et en dépit de sa face avant quelque peu spéciale (elle le restera jusqu’à ce qu’elle soit restylée, en 2000 en plus de l’ajout de l’aileron arrière et du spoiler avant, c’est au niveau mécanique que le plus gros du travail a été effectué sur cette traction avant.

 

©FIA
©FIA

La boite de vitesses séquentielle à six rapports est développée par le David Brown Racing et les freins proviennent de chez Brembo. Le moteur respecte la réglementation du Super-Touring : c’est un 2-litres atmosphérique d’une puissance maximale de 300 chevaux. Ce 4-cylindres, le 3S-GE, est déjà présent sur les autres Toyota de série (la Celica, la MR2, la Camry ou encore la Carina dont la version Super-Touring utilisait déjà ce moteur) et a été retravaillé par Rouse. Une voiture a été entièrement construite et a d’entrée, effectuée des essais au cours de l’année 1997 avec Andy Rouse lui-même derrière le volant.

©Brad Lord
©Brad Lord

Il ne manque plus que l’homologation de la Corolla pour que tout soit bon. Et c’est à partir d’ici que les soucis commencent. Outre le fait d’avoir construit la voiture à titre indépendant, et étant donné que Toyota n’est pas motivée à revenir ou à investir en BTCC (déjà qu’il y’a le rallye, les 24h du Mans, le soutien des équipes dans le championnat nippon de tourisme…), il va être difficile pour Andy Rouse de convaincre la marque japonaise de financer le programme. Mais celui-ci contacte tout de même la branche britannique de Toyota, qui aurait discrètement donné un coup de pouce à Rouse pour la fourniture de la carrosserie de la Corolla, pour l’aider concernant les papiers d’homologation, car pour la valider auprès de la FIA sans perdre trop de temps, il faut que la Corolla soit commercialisée et produite dans le pays concerné (à savoir le Royaume-Uni ici). Manque de chance pour Rouse, il était bien prévu de produire la Corolla en Angleterre (à Burnaston), mais pas pour le moment. La production a été reportée vers la fin de l’année 1998. C’est trop long pour le quadruple champion du BTCC qui va frapper à la porte du siège (ou presque) de Toyota, au Japon, pays où est également produite la Corolla. En vain, sans même demander autre chose que l’homologation…Et sans ceci, pas de compétition possible.

ree

Il était prévu d’engager la Corolla au Tourist Trophy, qui se déroulait sur le circuit de Donington en octobre 1997. Jamie Spence devait être le pilote. Mais l’équipe est contrainte de reporter les débuts de sa voiture à 1998…


Les essais continuèrent durant tut ce temps. Au début de l’année 1998, la Corolla de chez Rouse est présente sur la liste des engagées pour la nouvelle saison en BTCC. Mais il faudra probablement patienter pendant un certain moment si l’homologation n’est toujours pas validée.

ree

De nouveaux problèmes arrivent également. Outre l’absence d’un petit soutien de la part de Toyota, les moyens ne sont pas comparables à ceux des équipes d’usine même si Rouse Engineering est une structure à la fois sérieuse et compétitive. Après plusieurs mois à persuader Toyota d’approuver la Corolla Super-Touring, le constructeur nippon se laisse convaincre et la voiture obtient enfin l’homologation par la FIA le 1er juillet 1998. On en profite chez Rouse pour la faire débuter en compétition à la fin du mois sur le circuit de Snetterton, huitième manche de la saison 1998 du BTCC. Patrick Watts, ancien pilote Mazda et Peugeot, devait être au volant de cette Corolla. Mais l’équipe ne sera pas présente à ce meeting. Il semblerait qu’il y’ait encore quelques soucis à régler en ce qui concerne l’homologation. Et un autre problème causera pas mal de soucis à Rouse…

 

Les débuts de la Toyota sont donc reportés à la fin du mois d’aout, pour la onzième manche du championnat, à Brands-Hatch.  Mais là encore, l’équipe est absente de tout le weekend. L’autre souci évoqué juste au-dessus vient du fait que Rouse n’a pas pu trouver de sponsor majeur afin de financer le programme. Et sans budget sachant également que le développement de la voiture est limité à cause de ceci, le programme est abandonné. Rouse Engineering tourne le dos à ce championnat et la Toyota est revendue à un pilote.


Et ce pilote, c’est Brian Chatfield. Ayant couru également en BTCC, il a réussi à effectuer quelques tours en mai 1999 sur le circuit de Castle Combe, en marge d’une course club apparemment. Ce sera la seule fois où il conduira la Corolla. Après ceci, nous n’avons plus aucune trace de cette dernière…On a retrouvé quelques archives sur le fait qu'elle était à vendre en 2006. Mais c'est tout.

Chatfield à Castle Combe pour quelques tours de démonstration (selon les sources). Notez la livrée imitant plus ou moins les couleurs de Castrol (©Retro Rides)
Chatfield à Castle Combe pour quelques tours de démonstration (selon les sources). Notez la livrée imitant plus ou moins les couleurs de Castrol (©Retro Rides)

Il faut voyager jusqu'en Nouvelle-Zélande pour retrouver la Corolla Super-Touring.

 

Et alors qu’on pensait qu’elle n’a jamais eu une carrière en sport-auto, cette Corolla Super-Touring dispute le championnat de SS2000 ainsi qu’au New-Zeland Festival of Motor Racing jusqu’en 2014, signant quelques podiums et une victoire. Quelques années après, elle est de temps à autre, présente dans les meetings historiques du pays.

 

Après des années à disparaitre de la circulation, on retrouve notre bonne vieille Corolla Supertouring en Nouvelle-Zélande, en 2012 ! (©Brad Lord)
Après des années à disparaitre de la circulation, on retrouve notre bonne vieille Corolla Supertouring en Nouvelle-Zélande, en 2012 ! (©Brad Lord)

Liens/sources




Une seconde vie aux Antipodes, qui l'eut cru ? (©Brad Lord)
Une seconde vie aux Antipodes, qui l'eut cru ? (©Brad Lord)

 

Commentaires


©2019 by fail-auto. Proudly created with Wix.com

bottom of page