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PGO 356 RSR Speedster (1999)

  • Photo du rédacteur: Goodstone
    Goodstone
  • il y a 5 jours
  • 6 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 5 jours

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Pour les connaisseurs d’automobile, PGO est connu pour ses interprétations modernes de la Porsche 356 et des répliques de celle-ci auparavant. Et alors que l’actualité concernant le petit constructeur basé à Saint-Christol-lez-Alès (Gard) semblait discrète depuis ces dernières années, on apprend qu’un nouveau modèle est dévoilé au public, il y’a peu. Et mieux encore : l’activité automobile semble avoir repris la production. Bien évidemment, et en dehors de la nouvelle Sarab, il y’a les fameuses Hemera et Cévennes avec leur look neo-rétro inspiré de la 356 qui sont toujours au catalogue.


La Sarab est la dernière née des PGO. (©Le nouvel automobiliste)
La Sarab est la dernière née des PGO. (©Le nouvel automobiliste)

 

Mais comme toujours sur les articles de Fail-Auto, retraçons un peu l’histoire de la marque. En 1985, les frères Gilles et Olivier Prévot, ainsi que l’autre frère, Patrick, se lancent dans l’aventure automobile qui porteront leur noms (enfin, de leurs initiales) et ce petit artisan implanté à Mulhouse (Haut-Rhin) à ses débuts se concentre exclusivement sur la production de répliques de l’AC Cobra, le fameux roadster d’origine britannique née au début des années soixante.


A partir de 1993, PGO se lance dans la fabrication d’une réplique de la Porsche 356 Speedster, en utilisant le châssis et le moteur venant de chez VW (avec la Coccinelle) . Parallèlement à ceci, on pense à la production d’une voiturette électrique.


En juillet 1998, Olivier Baudouin et Laurent Skyrzpczak reprennent la petite entreprise qui est alors basé à Etang sur Arroux (Saône-et-Loire). Coté voitures, on se concentre uniquement sur la production des 356 Speedster et on envisage quelque chose d’intéressant afin de promouvoir la marque. Pourquoi ne pas s’aventurer en sport-automobile ?

PGO a notamment réalisé des répliques de Porsche 356. A partir de 2000, le petit constructeur va produire ses propres modèles, avec une apparence extérieure rappelant toujours la voiture allemande
PGO a notamment réalisé des répliques de Porsche 356. A partir de 2000, le petit constructeur va produire ses propres modèles, avec une apparence extérieure rappelant toujours la voiture allemande

En réalité, il y’a un personnage qui tente de faire venir PGO en compétition. Il s’agit de Pierre Paul Alamy. Ce personnage fan de Porsche 356 et à l’origine d’une série réservée aux VW Coccinelle, la VW Cup, a convaincu le petit artisan de se lancer en sport-auto. Pour la faire connaitre auprès d’un public un peu plus large, on songe à une coupe monomarque avec la PGO 356 Speedster. Ceci devrait débuter pour l’année 2000 et on essaye de convaincre la Fédération Française du Sport Automobile (FFSA)de soutenir ce projet . Pour transformer cette sympathique réplique de son homonyme allemand en voiture de course, beaucoup de changement seront évidemment effectués. Et ce n’est pas bien grave si PGO n’a aucune expérience de la course, ni les moyens de préparer la décapotable vers le monde de la compétition. La structure nommée Racing Moteurs Développement, propriété de P-P Alamy, se chargera du de la construction et du développement de la voiture.

 

La 356 Speedster sera bien évidemment remaniée pour qu’elle soit un compétitive sur la piste, bien qu’on reste sur une coupe monomarque. Et pour qu’elle soit accessible à tout le monde, on conserve un maximum d’éléments venant de la version de route. Deux versions de la 356 Speedster devaient être proposées aux pilotes intéressés par cette série. L’une d’elles correspondait à une version radicale de la 356 et elle se nommait « California ». Si elle est toujours animée par un moteur 4-cylindres VW, on passe à un 1 ,5 litres à un 2-litres, ou à un 2,2 litres, produisant 200 chevaux. Le châssis est élargi et a été réalisé par Alméras tandis que pas mal d’éléments mécaniques proviennent de chez Porsche. Citons la boite de vitesses à cinq rapports (au lieu de quatre sur la version de route) ou le train arrière issue de la Porsche 944. Coté poids, on atteint les 700 kg, soit 80 de moins que la 356 Speedster de « série ». Sur le papier, il y’a de quoi s’amuser au volant de cette voiture de course.



En attendant que cette coupe monomarque soit validée par la FFSA et crée, cette PGO  de course va débuter dans le championnat de France de GT, à savoir le FFSA GT. Est-ce que cela signifie que PGO et Racing Moteurs ont également envie de s’embarquer dans le monde des championnats de GT ? Non, il s’agira davantage de promouvoir la voiture et la future série que de se battre véritablement dans le peloton…Pour l’histoire, Stéphane Ratel, président de SRO (Stéphane Ratel Organisation, qui organise de nombreux championnats de GT) et justement promoteur de la FFSA GT, accepte la venue de cette PGO pour les épreuves de la saison 1999 bien que celle-ci ne soit pas une véritable GT.



Et lorsqu’elle débarque sur le circuit de Lédenon en avril, pour la seconde manche du championnat, on peut dire que la PGO ne passe pas inaperçu…Et contrairement à ce qui a été écrit juste au-dessus, celle qui se nomme 356 RSR (référence aux Porsche 911 RSR ? Sachant également que ce nom réapparaitra quelques années après sur les modèles de route chez PGO) est sensiblement différente de la version monomarque annoncée.

 

©Laurent Duquesne
©Laurent Duquesne

Outre son look bien rétro, on note un imposant aileron arrière situé au-dessus du moteur qui accentue encore plus le coté old-school de la machine. Hormis sa carrosserie en matériaux composites élargie, l'ajout d'un spoiler à l'avant et l’arceau de sécurité, il est difficile de trouver des informations précises sur cette 356 RSR engagée dans ce championnat. Mais sous le capot arrière, ce n’est plus un 4-cylindres qui anime la voiture, mais un V8 de 2-litres à plat inédit. Il a été développé par Ramon Jimenez. Celui qui a également crée sa propre supercar, la Jimenez Novia à cette même époque (doté d‘un W16 et à produite à un exemplaire. Si, si. Et conçue en France !) a en réalité associé deux blocs de 1000cc chacun provenant de la Yamaha 1000 YZF. Oui, on parle bien d’une moto qui a donné son moteur (ou plutôt, ses moteurs) à la petite 356. En tout, la puissance de cet original 8 cylindres à plat est de 300 chevaux. Le poids de cette dernière reste probablement identique à la version « California » projetée pour la future coupe.


©Pascal Thébault
©Pascal Thébault

 

Pour le meeting de Lédenon, Paul Pierre Alamy sera accompagné de Philippe Jaffrenou. La PGO est inscrite dans la catégorie GT3, qui comprend pas mal de Porsche 911 GT3 ou de 911 Carrera Cup, de Venturi 400 GT, d’une Renault Spider Trophy ou encore d’une Lamborghini Diablo. Et face aux autres voitures de sa classe, la 356 RSR va très vite montrer ses limites sur la piste située dans le Gard.

 

Manquant totalement de mise au point (pas ou peu d’essais effectués avant cette participation ?), la machine engagée par PGO et Racing Moteurs possède à peu près tous les problèmes possibles sur une voiture de course. La découvrable est complétement larguée face à toutes les autres GT (y compris face aux voitures de la classe « GT4 ») en termes de performance. Son V8 à plat à une fâcheuse tendance à surchauffer et celui-ci affecte grandement l’équilibre et le comportement de la PGO dotée d’un empattement court.

 

Au terme des essais, la sympathique Speedster est bonne dernière en ce qui concerne les chronos, à plus de dix secondes de la meilleure GT3, la Porsche 911 GT3 de Dominique Dupuy, et à dix-sept secondes de la Viper GTS-R du Paul Belmondo Racing qui a réalisé le meilleur temps au général. Pour la première manche de ce meeting, la voiture n’est pas au départ : le moteur souffre encore de trop nombreuses surchauffes (et a certainement cassé). Lors de la seconde manche, la PGO sera bien présente sur la grille, mais ne verra pas l’arrivée à cause de l’embrayage qui a sauté, au sens littéral du terme.

 

On ignore si le V8 à plat de chez Jimenez a impacté sur le poids total de la 356 RSR. Mais on peut penser qu'il n'y a que peu de différences par rapport à la version "California" projetée ou la PGO de série (©Laurent Duquesne)
On ignore si le V8 à plat de chez Jimenez a impacté sur le poids total de la 356 RSR. Mais on peut penser qu'il n'y a que peu de différences par rapport à la version "California" projetée ou la PGO de série (©Laurent Duquesne)

On retrouve la 356 RSR en plein mois de juillet pour l’épreuve de Nogaro (quatrième manche de la FFSA GT).  Et cette-fois, seule Racing Moteurs Développement s’occupe de l’engagement de la voiture puisque PGO, rapidement horrifiée et découragée par les performances, préfère se désengager. Toujours avec Paul Pierre Alamy derrière le volant, les performances sont toujours très insuffisantes aux essais et face à de nombreux problèmes mécaniques (dont le moteur encore), l’équipe ne participera pas aux deux courses.

 

Pas grand chose à se mettre sous la dent à Nogaro, hélas (©Laurent Duquesne)
Pas grand chose à se mettre sous la dent à Nogaro, hélas (©Laurent Duquesne)

Pour la manche suivante, au Val de Vienne, une nouveauté arrive sur la 356 RSR. Elle est désormais propulsée par le 6-cylindres à plat de 3.2 litres provenant de la Porsche 911. Mais l’installation de ce moteur ne change pas le comportement de la découvrable qui reste toujours aussi délicate à la maitriser. En dépit de ce souci et d’un manque total de rythme face aux autres machines de la classe GT3 (dix-sept secondes d’écart entre le premier et la PGO en qualifications !), Pierre Paul Alamy réussira tout de même à finir les deux courses du meeting, et tant pis si on est pratiquement la lanterne rouge du peloton. Il est classé 22e, puis 27e à plusieurs tours de retard sur le vainqueur et des meilleures GT3.

 

Nouveau moteur au Val de Vienne, mais toujours un comportement très délicat sur la piste (©Laurent Duquesne)
Nouveau moteur au Val de Vienne, mais toujours un comportement très délicat sur la piste (©Laurent Duquesne)

Il est prévu que l’équipe engage la 356 RSR sur le circuit Ricardo Tormo à Valence (Espagne). Mais elle n’est finalement pas présente pour cette septième et dernière manche du championnat. On ne reverra plus cette machine en compétition et le projet d’une coupe monomarque avec les PGO tombe à l’eau dans le même temps…

 

 Sources



Laurent Duquesne
Laurent Duquesne

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