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Prince Malik, pour vous servir

Dernière mise à jour : 11 juil. 2023

Ce post est dans la continuité de l’article consacré aux sponsors/investisseurs mystérieux. Et aujourd’hui, on va essayer de s’attarder à un mystérieux oiseau qui a fait couler beaucoup d’encre, en Formule 1 et ailleurs…






Le début d’année 1999 voit le monde de la F1 débarquer un curieux personnage au CV aussi intéressant que douteux : Malik Ado Ibrahim. Si celui-ci n’est pas forcement connu parmi les amateurs de sport-auto, son nom restera toutefois gravé dans la mémoire des passionnés de F1 ou d’historiens de cette discipline.


Le nom de Malik Ibrahim apparaissait au mois de novembre 1998, celui-ci serait intéressé pour investir dans l’équipe Arrows en F1. Explication : L’écurie britannique est rachetée par Tom Walkinshaw, ancien pilote, fondateur du Tom Walkinshaw Racing (TWR) et concessionnaire, en 1996. Celui-ci a prévu de « fusionner » (le terme est quelque peu exagéré et inapproprié) Arrows avec TWR et envisage de grandes ambitions pour les saisons suivantes en investissant à bloc. Malheureusement, la saison 1997 sera décevante malgré une victoire manquée de peu en Hongrie (avec Damon Hill). 1998 sera tout aussi difficile avec six points marqués et une huitième place au championnat des équipes, la faute à une monoplace probablement trop sophistiquée et manquant de fiabilité.


©Autosport/DPPI

Pire, Arrows se retrouvait dans une situation financière critique à l’issue de cette saison, notamment après les départs des sponsors principaux (Danka, Parmalat…) et surtout, des dépenses importantes en deux saisons non récompensées en termes de résultat. Les pertes estimées sont autour de 26 millions de dollars à cette même période. Il est urgent pour l’équipe Arrows et pour Tom Walkinshaw de trouver de nouveaux capitaux et investisseurs pour survivre…



Dès le début du mois de décembre ’98, les rumeurs courent que Zakspeed, équipe et préparateur allemand présent en tourisme et en GT, serait intéressé de racheter des parts de Walkinshaw dans le team britannique avec le soutien de l’état fédéral de la Rhénanie du Nord-Westphalie. Mais un homme s’intéresse également à ce cas et propose une offre similaire à celle de Zakspeed, il s’agit d’un prince nigérian qui se présente comme « un vieil ami » de Tom Walkinshaw, vous l’avez deviné : il s’agit de Malik Ado Ibrahim !




Prince de LU…


Mais au fait, qui est ce personnage ayant apparemment le titre de « prince » ? Né en 1960 au Nigéria, il se déclare comme l’héritier au trône de la tribu Igbo, une ethnie localisée au sud-est du pays. Selon plusieurs sources, sa famille, et essentiellement son père, aurait fait fortune dans le commerce. Il aurait ensuite passé sa scolarité et son cursus universitaire en Angleterre et aux Etats-Unis pour enfin bâtir une fortune grâce à ses différentes activités : exploitation pétrolière ou de matières premières, pêche, ou encore dans la télécommunication. Notre fameux prince serait également possesseur de plusieurs Ferrari ou divers voitures de luxe et aurait même piloté aux 24 heures du Mans (impossible de le prouver…). Ce qui est sur, c'est qu'il a bel et bien été pilote à un moment, mais en Lamborghini Supersport Trophy, une série de lever de rideau du championnat GT BPR, mettant en scène des Diablo préparées pour la compétition et réservée notamment aux gentlemen drivers. Il a effectué quelques piges en 1996 dont sur le circuit du Mans en préambule de l'épreuve des 24 heures.



©Motorsport.com

Maintenant, pourquoi notre cher ami princier s’intéresse-t-il à la Formule 1 ? Eh bien, il semblerait que celui-ci rêve de créer son équipe dans la catégorie reine du sport-auto tout en s’impliquant dans le développement de jeunes pilotes en Afrique. Une intention louable, surtout quand on sait qu’il y’a peu de pilotes professionnels dans ce continent (l’Afrique du Sud est un peu une exception). Surtout, il envisage également de faire venir des pilotes « de couleur » en Formule 1.

Peu le savent, mais notre cher prince a déjà mis un pied en F1 avant qu’il ne s’intéresse à Arrows. Retournons un peu en arrière : à la fin de l’année 1996, le constructeur japonais Dome, bien connu pour ses machines excentriques en endurance ou pour la construction de monoplaces en Formula Nippon, a construit une F1 en vue de la saison 1997 ou au-delà.


La Dome F105 en essais (©Automobiles japonaises)

Le souci, c’est que durant une journée d’essai sur le circuit de Suzuka, la monoplace a entièrement brulé après une fuite de carburant. Comme Dome était sans partenaires et à court de budget, le projet est avorté…jusqu’en cours d’année 1997 où, d’après certaines rumeurs, le constructeur chercherait à revenir au plus tôt pour la saison 1998 avec des potentiels investisseurs ou à d’autres équipes. Et c’est là que le nom du prince Malik apparait pour la toute première fois dans le petit monde de la F1. Ce dernier est en effet intéressé par cette équipe en quête de partenaires financiers et propose ses services (et son « gros » CV) à l’équipe en ayant probablement pour but de créer sa propre team en rachetant le matériel. Il aurait même visité les usines de Dome à cette période. Les débuts seraient envisagés pour 1999 plutôt que 1998, mais après ceci, plus rien n’a circulé à propos de ce sujet, le deal a probablement été classé sans suite…


Son nom a également été évoqué pour un éventuel rachat de l’écurie Tyrrell fin-97, selon des sources anglaises. Mais au final, ce seront Craig Pollock et British American Tobacco qui reprendront l’affaire…

Et maintenant, le voilà que notre ami le prince s’intéresse de très près à l’écurie Arrows. Cette-fois, il atteint au gral, et en janvier 1999, le prince Malik prend entre 25% et 30% des parts de l’équipe britannique (plus l’unité motoriste qu’Arrows a racheté à Brian Hart en 1998) et devient officiellement co-propriétaire du team avec Tom Walkinshaw, qui détient désormais les parts similaires à celles du prince, la majorité appartient à la Morgan Grenfell Bank, autre nouveau venu que Malik a fait venir.


Tom Walkinshaw et le prince tout sourire début 1999... (©Tim Ockenden/PA Images)

En échange de cela, Malik Ibrahim promet d’éponger une grande partie des dettes de l’équipe (chose faite en ce début d’année) et d’apporter un peu plus d’argent frais via des sponsors, on y reviendra…Dans le même temps, et peut-être grâce à l'arrivé du prince, Walkinshaw crée une "junior team" en F3000, l'antichambre de la F1 à l'époque, en collaboration avec la structure de Piers Portman.



Le 13 février 1999 est présenté la nouvelle monoplace by Arrows : l’A20. Cette jolie voiture peinte en noir et orange a été initialement conçu par John Barnard, mais celui-ci est parti chez Prost durant l’hiver et Mike Coughlan ainsi que Eghbal Hamidy sont chargés de finaliser la conception. Coté pilotes, l’espagnol Pedro de la Rosa va débuter dans la catégorie-reine du sport-auto, apportant avec lui le pétrolier Repsol. Son équipier sera le finlandais Mika Salo, déjà présent en 1998. Enfin, le moteur est entièrement conçu par Arrows (ou presque, vu qu’ils avaient racheté les ateliers de Brian Hart).


L'Arrows A20 durant les essais hivernaux (©inconnu)

Les journalistes et spécialistes de l’époque peuvent également apercevoir la grande carrure du prince ainsi que son large sourire. Mais peu le connaissaient réellement malgré son CV intéressant (ou soi-disant), d’ailleurs, le staff du team Arrows lui-même n’a aucune idée du passé de cet oiseau. Qu’importe, l’essentiel pour Tom Walkinshaw, c’est qu’il ramène l’argent, les sponsors, le soleil et les belles nanas…


A deux semaines du coup d’envoi de la saison 1999 de F1, surprise ! Mika Salo est remercié ! Le Japonais Toranosuke Takagi prend sa place, ramenant en plus le sponsor PIAA. Mais cela n’a peu d’importance en ce qui nous concerne…


Revenons au début de saison, précisément sur le circuit de Melbourne, en Australie, début mars. Le paddock est tout sourire de retrouver les F1 après six mois de pause. Chez Arrows, l’ambiance est bonne et l’apport du prince Malik promet de meilleurs horizons à terme. Mieux : De la Rosa va terminer sixième en course pour ses débuts, cela veut donc dire un point au championnat du monde, on ne pouvait pas rêver mieux !


Un point pris en Australie! (©Autosport)

Mais ces débuts en fanfare cachent en réalité des gros problèmes sur la monoplace : l’A20 est mal-née et très peu compétitive, d’autant plus que a fiabilité est médiocre. Résultat : lors des meetings suivants, Arrows lutte plus avec Minardi pour les derniers rangs qu’avec le milieu du peloton. Pas de quoi inquiéter notre ami le prince Malik, qui se promène dans le paddock avec son large sourire et quelques invités ou proches de celui-ci. Mieux : il promet à terme de confier le baquet à un danois de 29 ans courant en F3000 : Jason Watt. Ce choix n’est pas anodin car ce dernier est un des uniques pilotes de couleur à courir dans l’antichambre de la F1, et puis le bonhomme s’est forgé un solide palmarès dans les catégories inférieures, ce qui rendrait sa venue crédible. Enfin Malik promet de faire venir plusieurs sponsors et investisseurs provenant d’Asie de l’est…



T-Minus, tout le monde descend


En début du mois de mai 1999, le prince présente un nouveau sponsor : T-Minus. Il s’agit d’une marque crée par le Malik lui-même qui regroupe différents fabricants désireux de promouvoir leur produit. Cela peut concerner une boisson énergisante, des cycles, ainsi que des motos ou une Lamborghini Diablo siglée au nom de ce sponsor...Bref, c'est aussi idéal pour un fabriquant inconnu de se faire connaitre à travers la marque T-Minus et à moindres frais. Vu comme ça, ce n’est certainement pas clair, y compris du côté de la presse, mais notre ami le prince promet à Walkinshaw un chèque de plus de 120 millions de dollars à travers ce sponsor ainsi qu'une possibilité d'obtenir un partenariat avec Lambo à terme (grâce à des "proches" du prince du coté du constructeur italien). Coté comm’, Malik a embauché le studio PR Images et l’entreprise de relations publiques Freud Communications, probablement pour créer du buzz autour de lui et de Arrows et donc, attirer d’autres investisseurs.


Monaco '99 (©F1-History/Deviantart)

Les logos de cette marque apparaissent pour la première fois sur les flancs de l’Arrows A20 au GP de Saint-Marin, sur le circuit d’Imola. Si sur la piste, rien n’a été amélioré, Arrows peut se permettre d’être serein sur le plan commercial et financier, enfin presque…



Mais à partir du printemps, les doutes commencèrent lentement, mais surement à s’étendre : les Arrows ne progressent pas du tout et aucune évolution majeure n’a été apportée depuis Imola. L’écurie anglaise s’est-elle tournée vers la saison 2000 ou alors rencontre-t-elle à nouveau des soucis financiers ?


Lunettes de soleil, casquette, look baraqué...Rien ne manquait au Prince, sauf le sourire sur cette photo (©F1i/XPB)

A la fin du printemps, des bruits circulaient que le prince n’a toujours pas versé le moindre centime dans l’équipe (hormis le fait d’avoir épongé les dettes en début d’année), pas plus que sa « marque » T-Minus. D’ailleurs, est-ce réellement un prince ? Un fortuné ? C’est ce que tout le monde se questionne…


Courant août, durant le GP d’Hongrie, il semblerait que notre prince Malik Ibrahim, qui a acheté encore plus de parts dans l’équipe en début d’été, serait désormais persona non grata chez Arrows, ce qui expliquerait son absence dans les paddocks au cours de ces dernières semaines, d’autant plus que le deal avec Freud Communications a pris fin de manière prématurée. Pendant ce temps, Tom Walkinshaw a vendu ses concessions automobiles situées en Angleterre et le "junior team" Portman/ Arrows est déjà dissous en juin après seulement trois courses. Besoin urgent de liquidités ?


Finalement, le 15 septembre, on apprend que le prince Malik a démissionné de ses fonctions chez Arrows sous la pression de Walkinshaw. Il part donc sans avoir rempli le moindre chèque ou donné un centime. De toutes façons, le mal était fait : la voiture n’a pas connu le moindre développement, aucune journée d’essais privées ne fut organisé depuis un moment, et cerise sur le gâteau, le sponsor T-Minus était une belle arnaque. Néanmoins, celui-ci restera encore sur les flancs de la monoplace avant de disparaître au GP de Malaisie.


Toutes ces promesses parties en fumée...(©Zoran Barbaric)

Au final, cette histoire aura fait beaucoup de mal à Arrows et à Tom Walkinshaw, tant financièrement que moralement (leur réputation en a pris un sérieux coup dans cette histoire). Néanmoins, grâce à l’abnégation du patron anglais et au soutien de la Morgan Grenfell Bank, l’écurie britannique va se reprendre pour la saison prochaine…



Les nouvelles aventures du prince


Et quid de notre ami le prince ? Il a trouvé un point de refuge dans le monde de la moto via le petit constructeur italien Bimota. Celui-ci produit des machines originales aussi bien en série qu’en compétition. Justement, l’année 2000 marque le retour en Superbike, mais aussi la période des difficultés financières pour celle-ci, malgré l’arrivé du prince et d’autres investisseurs plus ou moins mystérieux : notamment un consortium venant de France.


Malheureusement, ce comeback en Superbike (avec le pilote Anthony Gobert) tourna court : à cause de conflits d’intérêts avec les sponsors (les cigarettes West et les Jeans Levi’s), l’aventure sera brève, et au soir du meeting d’Hockenheim, le programme est stoppé malgré une victoire opportuniste sous la pluie à Suzuka. Conséquence de tout ceci, Bimota se retrouve criblé de dettes et met la clé sous la porte en avril 2001, les investisseurs ne sont jamais arrivés.


©?


Cette histoire n’effraye toujours pas notre cher ami le prince, il continuera son périple, cette fois-ci aux USA, et plus précisément dans le monde du Champ-Car (ex CART, un des championnats américains de monoplace à l’époque). Malik Ibrahim, désormais sans son titre princier (ou soit-disant), essaye de charmer une équipe intéressé où il pourra investir ou duper encore plus. Mais tout le monde a dit « non », et le nigérian préfère aller vers une autre discipline : la NASCAR. Son objectif ? Apparemment de fonder une team et d’accéder un jour en Cup Series, la division principale, mais également de « parrainer » des jeunes pilotes issus de cette discipline.


Au cours de la saison 2005, Malik Ado Ibrahim se lance pour de bon sur son projet et présente son nouveau protégé : Robert Richardson Jr., pilote de NASCAR Southwest Series (une série régionale) âgé de 22 ans et originaire du Texas. Pour cela, le père du pilote, Robert Richardson Sr., lui avance 625 000 dollars afin de soutenir le projet de Malik et son la carrière de son fils.


©Motorsport.com

Les débuts de Richardson Jr dans une série professionnelle auront lieu sur l’ovale de Las Vegas en Octobre, plus précisément en Craftsman Truck Series, la troisième division des séries NASCAR. Malik a réussi à lui caser un volant au sein de la Maverick Motorsports, mais juste pour cette épreuve.


Parti 35eme, Richardson finira 29eme après une course sans histoires. La prochaine course programmée sera au Texas, deux épreuves plus tard. Mais Malik va monter, possiblement en partenariat avec une autre structure, sa propre team pour l’occasion : la Team Malik. Richardson Jr est toujours au volant, poursuivant son apprentissage en Truck Series. Il terminera 28eme de la course.


Richardson Jr, Las Vegas 350/ NASCAR Truck Series 2005 / Maverick Motorsprots (©Motorsport.com)

Passé cette épreuve, plus rien, ou presque ! Le pilote texan participe au dernier meeting de l’année à Homestead-Miami, mais avec l’équipe familiale. Il semblerait que Malik s’est volatilisé du jour au lendemain, laissant tomber ses rêves de NASCAR et son jeune « protégé ». Evidemment, le père du pilote est mécontent et réclame les 625 000 $ qu’il a déboursé, mais comme Malik est injoignable…


Il faudra attendre 2007 pour retrouver trace de l’escroc. Arrêté au Texas, il est détenu en prison l’année suivante pour escroquerie et faux-témoignage durant sa condamnation. Il sera libéré moins d’un an plus tard. Assez suffisant pour créer une nouvelle compagnie : The Bridge, une société spécialisée dans les énergies renouvelables. Manque de pot, il est à nouveau accusé d’escroquerie en 2010 : il aurait dérobé entre 175 et 200 millions de dollars à plusieurs investisseurs. Résultat, retour à la case prison. Aucune information sur une éventuelle condamnation n’est trouvable et Malik Ibrahim est toujours libre, encore maintenant.



La même chanson ?


Pour finir sur cet article, Malik Ibrahim était impliqué dans un projet nigérian : Nigus Greenergy, spécialisé dans le développement des énergies renouvelables (encore !). Plus aucune nouvelle de ce projet depuis 2016, celui-ci est certainement mort…


Aujourd’hui, il reste actif dans un autre projet toujours basé au Nigéria, cette fois d’ordre éducatif : Yesprojecting. Celui-ci a pour but de soutenir des jeunes élèves nigérians à réaliser leurs projets futurs et à mieux les orienter dans leurs parcours. Bon, difficile de dire si il est vraiment impliqué ou non dans l'histoire, mais cette fondation existe encore aujourd'hui.

Malik Ado Ibrahim en 2015

Depuis 2020, il se lance dans la politique dans son pays. Il s'est représenté pour les élections présidentielles en 2023, sans succès.




On peut dire que notre cher prince a toujours le sens des affaires, à défaut d’être véritablement clean. On peut même dire qu'il aura fait torpiller pas mal de choses : l’équipe Arrows, bien que présent en F1 jusqu’en 2002, ne s’est jamais véritablement remis de cette affaire. C’est la longue et la lente agonie de l’équipe britannique, ainsi que de TWR jusqu’à sa fermeture. Quant à Richardson Jr, il hantera les fonds de peloton en Truck, puis en NASCAR Nationwide Series (la deuxième division, maintenant appelé Xfinity Series). Il fera une ultime apparition aux Daytona 500 en 2016, en Cup Series.


SOURCES :


Archives Crash.net et grandprix.com

Jet Magazine, The weekly source of African American political and entertainment news, num.95, mai 1999

Unraced: Formula One’s lost cars, Sam S. Collins, Veloce Publishing, 2007


Suzuka 1999: on remarquera que T-Minus ne figure plus sur les flancs de l'Arrows, remplacé par "I-Baan" (en fait TWR) (©?)



K.N

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