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  • Photo du rédacteurGoodstone

Saison d'enfer: Algarve Pro Racing en 2017 (European Le Mans Series)

Dernière mise à jour : 5 mai 2023





On commence maintenant à connaitre l’équipe du Algarve Pro Racing dans le monde de l’endurance, notamment pour sa présence depuis plusieurs années en European Le Mans Series (ELMS) ou en Asian le Mans Series (ALMS) après un passage en WEC la saison passée. Bien sûr, face à WRT, Jota, United Autosports, Prema ou aux outsiders comme Panis Racing ou Duqueine, la structure portugaise est un ton en dessous face aux autres teams citées précédemment dans la catégorie LMP2, mais fait toujours bonne figure dans le peloton (bien que cette saison en ELMS, elle semble bien partie pour viser très haut), sans jamais être ridicule.


Logo de l'équipe jusqu'en 2021

La particularité de cette équipe (également spécialisée dans le coaching) est de toujours intégrer un gentleman driver (donc classé « bronze » par la FIA), voire plusieurs, dans un de leurs équipages. Cela est en quelque sorte, une marque de fabrique du Algarve Pro Racing.


Petit retour en arrière : la structure est fondée par deux époux britanniques, Stewart et Samantha Cox, en 2010. Elle arpentera les épreuves de la Mégane Eurocup et du Supercar Challenge à ses débuts. Il faudra attendre 2013 pour voir l’Algarve Pro Racing débarquer dans le monde de l’endurance. A partir de la deuxième moitié du championnat de l’ELMS, l’équipe basée à Albufeira (pas loin de Portimao) engage une Oreca FLM09 LMPC pour C.O Jones et Nicky Catsburg.


Débuts aux 3h du Hungaroing en 2013 (©Frédéric le Floch / DPPI)

On reverra l’équipe en 2015 lorsqu’elle grimpe d’un cran dans ce championnat en engageant une Ligier JS-P2 LMP2. Le programme restera identique en 2016, mais l’équipe participera également à ses premières 24h du Mans avec Andrea Pizzitola, Michael Munemann et un certain Chris Hoy. Ils finiront 17e de l’épreuve (12e en LMP2). L’équipe fait figure d’honnête participant dans ces épreuves la, ni plus ni moins.


Parallèlement à ceci, APR s’engage également en Asian le Mans Series à partir de la saison 2015-2016 (le championnat se déroule en hiver). Avec une concurrence moindre, l’équipe portugaise s’empare de la couronne la saison suivante et un de leurs pilotes, Andrea Roda, est champion de la série en LMP2.


4 LMP2 étaient engagées en Asian LMS durant la saison 2016-17, deux sont engagées par l'Algarve Pro Racing, qui raflera le titre (©Motorsport Images)

C’est avec ces références qu’APR entame 2017 avec un programme identique à celui des années précédentes. Et comme en 2016, celle-ci est invitée pour la prochaine édition des 24h du Mans. Alors que la réglementation change en catégorie LMP2 avec une nouvelle génération de protos plus performants, l’équipe reste dans cette catégorie et dans le camp Ligier, qui a concu la JS-P217 (moteur Gibson V8 pour toutes les LMP2). Une voiture sera engagée pour l’ELMS.


Premiers tours de roue avec la Ligier JS-P217 (©APR)

Contrairement à la tradition « maison », APR n’engagera pas un gentleman driver/pilote classé « bronze » dans leur lineup. Non, elle ne va pas confier non plus à de véritables professionnels ou de haut-niveau, mais plutôt à de jeunes pilotes qui ont montré un niveau intéressant précédemment. Ces trois pilotes choisis sont d’ailleurs classés « silver » par la FIA. On a tout d’abord l’italien Andrea Roda (26 ans) qui vient d’etre sacré champion de l’Asian LMS et qui connait bien l’équipe pour avoir déjà couru avec APR en 2015, le grand frère de Giorgio Roda a fait son retour au sein de l’équipe l’hiver passé. Puis il sera accompagné d’Andrea Pizzitola (25 ans), lui-aussi présent en AsLMS l’hiver dernier et pilote APR depuis 2016. Le dernier homme est l’américain Matt McMurry (pas encore 20 ans) qui lui aussi était dans l’équipe en hiver.


A travers ça, on sent qu’APR veut monter plus haut dans la hiérarchie et ne plus se contenter de faire le nombre au sein de la catégorie principale en ELMS, le LMP2. De gros points sont envisageables, le podium et la victoire à la régulière paraissent encore utopiques malgré un lineup intéressant. Il faut dire que les 11 autres LMP2 inscrites à l’année ont également compétitives, que ca soit le G-Drive Racing, Graff, Dragonspeed ou encore United Autosports qui débute dans cette classe.


De g. à d.: Andrea Roda, Matt McMurry & Andrea Pizzitola

Le premier meeting se déroule en Grande-Bretagne en avril, pour les 4h de Silverstone. Un peu derrière les meilleurs protos de la catégorie en termes de rythme, la Ligier numéro 25 bleue et blanche d’APR va remonter progressivement et de mener un temps l’épreuve après deux heures de course. Quelques instants plus-tard et après un petit duel face à la G-Drive de Léo Roussel, Matt McMurry est au ralenti : la boite de vitesses n’a pas tenu la distance. L’équipe n’a pas d’autre choix que d’abandonner…Dommage, car elle pouvait s’offrir le premier podium de son histoire dans ce championnat…


Cet abandon ne va pas permettre à APR de redresser la barre, mais d’enchainer une série de malchances.


Débuts manqués à Silverstone (©Andrea Roda)

Le mois suivant, pour les 4h de Monza, les performances seront à peu près identiques. Après une prestation d’ensemble plutôt discrète, mais pas mauvaises, l’équipe était bien partie pour décrocher une honnête sixième place finale…avant de tomber en panne dans le tout dernier tour : plus de puissance moteur ! Andrea Pizzitola n’arrivera même pas à rejoindre l’arrivée puisque la Ligier est stoppée après la première courbe de Lesmo. Bilan aucun point récolté et l’équipe est considérée comme « non-classée » au résultat final…


©Pascal Saivet

Arrive ensuite les fameuses 24h du Mans. La livrée du proto est changée et le lineup est également remanié à cette occasion : McMurry est toujours de la partie, mais il sera rejoint par Mark Patterson et Vincent Capillaire. On peut dire qu’APR revient à ses fondamentaux en confiant le volant à un gentleman-driver en la personne de Patterson (voire Capillaire dans une moindre mesure). Parallèlement à ceci, la structure portugaise reçoit le soutien de l’opération SO24 (Sarthe Opération 24, opération qui soutient les pilotes venant de la Sarthe, dont Vincent Capillaire est en quelque sorte l’ambassadeur) pour cette grande épreuve.


Avec un équipage semi-amateur et une Ligier moins véloce que les Oreca 07 (d’autant que le kit aéro pour le Mans n’est pas une réussite chez Ligier ou Dallara. Riley n’en parlons pas), l’objectif est de tout simplement terminer l’épreuve, et de s’amuser. Objectif réussi : malgré des soucis de boite de vitesses durant la nuit, la voiture franchi l’arrivée à la 33e place et 16e parmi les LMP2 classées.


Loin derrière, mais à l'arrivée au 24h du Mans, pour la parenthèse (©?)

De retour à l’ELMS en juillet, pour les 4h du Red-Bull Ring, et retour également du trio habituel dans ce championnat chez APR. C’est également une nouvelle déception pour l’équipe avec une sortie de piste dans les graviers suivie d’un souci technique qui force l’équipe à renoncer alors qu’il restait un peu moins d’une heure avant l’arrivée…


Il faudra attendra la quatrième manche du championnat, aux 4h du Paul Ricard, pour enfin voir cette Ligier rejoindre l’arrivée, à une huitième place après une prestation pas mauvaise, mais sans grand éclat non-plus. Enfin une petite lumière pour l’équipe après ces quatre points marqués ? Non…


Paul-Ricard 2017 (©APR)

Tout repart de travers aux 4h de Spa. Alors qu’on achève la première heure de course, une voiture est à l’envers dans la descente de Pouhon ! C’est la Ligier du APR alors pilotée par Andrea Roda.


Perdant le contrôle de son proto et partant en glisse (souci de freins ?), la voiture tape durement le mur de pneus avant de tomber à l’envers. Plus de peur que de mal, mais la voiture est fortement endommagée.



Retapée juste à temps pour la dernière manche, à Portimao. C’est la dernière chance pour l’équipe de sauver les meubles après une saison plus que difficile. Le bon premier relais de Pizzitola n’aura hélas pas suffi, la Ligier bleue rencontre des soucis liés à la perte de puissance du moteur Gibson. Bien que très retardée (36 tours de retard), elle sera classée 27e de l’épreuve (derrière des LMP3 et des GTE au passage), 11e de la catégorie LMP2. Suffisant pour marquer 0,5 points.


Ainsi se conclut la saison 2017 d’enfer pour l’APR en ELMS, dernière équipe classée en LMP2 (13e avec 4,5 points) et seulement deux arrivées en six courses, c’est faible. Peut-être que l’exploitation d’une LMP2 plus pointue et performante était un peu compliquée pour l’équipe à ce moment-là ?


Encore des galères à Portimao, mais la Ligier sera bien à l'arrivée (©APR)

En tout cas, le programme ne changera pas pour l’hiver 2017-2018 et l’année suivante : toujours l’Asian et l’European LMS au programme. Mieux encore : un partenariat avec le Rebellion Racing (qui prépare son retour en LMP1 en WEC) sera signé en ELMS. L’Algarve Pro Racing engagera deux protos la saison prochaine sur le championnat européen !



Liens/sources


Racingsportscars, Dailysportscar, Endurance-Info, Auto-Hebdo...




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