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Photo du rédacteurGoodstone

Mercedes-Benz CLK HKS GT500 (2002)

Une autre curiosité dans le championnat japonais de GT. Cette-fois, retournons en 2002 et découvrons l'une des créations les plus originales du préparateur HKS.




Fondé en 1973, le nom d’HKS et l’un des préparateurs nippons les plus connus par les amateurs du genre pour ses travaux parfois importants ou pour sa présence dans le milieu de la compétition à moindre échelle, que ça soit en drift, en drag ou dans d’autres championnats en sponsorisant quelques autres structures.

 

HKS a débuté en compétition au début des années 1980 en développant des moteurs dans le championnat local de Super Silhouette avant de s’étendre vers d’autres séries comme le rallye ou le tourisme et bien sûr, le drift et les épreuves en contre la montre. Durant les années 90, HKS s’engage à son propre compte dans le championnat de tourisme du pays (JTCC) avec des Opel Vectra et même en monoplace, notamment en F3 nippon et britannique. La structure basée à Fujinomiya a même lancé un projet de F1 avec un moteur conçu en interne pour l’histoire !

 


Grosses préparations, livrée facilement reconnaissable...c'est bel et bien une création de chez HKS ! (©HKS)

 

Un beau jour, le préparateur désormais renommé a une grosse idée en tête : s’engager dans le championnat local de GT, le JGTC (futur Super-GT), en 2002. Pas de partenariat avec une autre équipe ou un constructeur, mais vraiment tout seul bien qu’HKS n’a pas d’expérience dans la discipline (sinon en aidant l’équipe Taeivon qui engageait des Mitsubishi FTO en GT300 en 1998 et 99) !  Et c’est n’est pas tout car en plus d’oser entrer dans la catégorie principale, le GT500, on va développer et engager une voiture inédite ! C’est très courageux de la part d’HKS. Mais bon courage également pour aller se frotter aux équipes déjà bien établies dans cette classe et qui sont plus ou moins soutenues par les constructeurs du pays.

 

Quelle sera la voiture désignée pour participer au championnat ? La Mercedes CLK ! C’est très étonnant, mais HKS semble croire à ce projet et à cette voiture. Que dire de ce coupé allemand dont la première génération est commercialisée depuis 1995 (la nouvelle apparaitra en 2002) ? Qu’elle a une carrière en compétition, notamment en DTM depuis la renaissance de ce championnat en 2000. Et non, on ne compte pas la CLK-GTR ou la version LM qui sont totalement différentes de la CLK de base (enfin presque).

 

La CLK GT500 n’aura bien évidemment rien à voir avec celle qui court en DTM ….bien qu’elle partage le même châssis. Toute la voiture est entièrement développée et améliorée par HKS et sans aucun soutien de la part de la marque allemande. Un aileron arrière est ajouté et pour l’aéro a été revue afin qu’elle soit au niveau des autres GT500 en JGTC. Les suspensions, la transmission, la boite de vitesses (séquentielle ici) ou encore le différentiel ont également fait l’objet de travaux intensifs au sein du préparateur nippon.

 


©?

Le moteur est bel et bien un V8 d’origine Mercedes, mais pas celui développé par HWA et utilisé en DTM. Non, celui-là est un peu plus grand : un 6 litres atmo qui propulsait déjà les CLK-LM en 1998 et même les Sauber C9 en Groupe-C  (le turbocompresseur en plus) ! Toujours retravaillé par HKS et adapté afin de respecter le règlement du JGTC, ce moteur voit sa puissance abaissée à 493 chevaux au total (100 de moins que sur la CLK-LM). Conformément au autres GT500, le poids minimal de la voiture est de 1100 kg . Enfin, Michelin fournira les pneumatiques pour ce programme.


Il faut également noter que cette CLK by HKS respecte la nouvelle réglementation du championnat qui sera appliquée dès la saison 2003. Les véhicules engagés s’éloigneront un peu plus de celles de série en permettant des modifications sur le châssis (entre autres) ou d’autoriser l’implantation du moteur et de la transmission de manière plus libre (bien que le V8 de la CL soit toujours à l’avant…).

 


©Yashushi Ishihara

Pour piloter cette machine inédite, Koji Yamanichi (ex-pilote de Formule Nippon et déjà présent en JGTC de temps à autre) et Yuudai Igarashi (même parcours) sont désignés pour toute la saison. Face à eux, une horde de Honda NSX, de Nissan Skyline et de Toyota Supra plus ou moins soutenues officiellement est habituellement présente en GT500. Quelques machines exotiques (ou érotiques, selon les fans) s’invitent également à la fête avec les McLaren F1 GTR LM du Hitotsuyama Racing et du Team Take One ainsi que la Lamborghini Diablo de chez JLOC. Le plateau de la catégorie-reine du championnat JGTC 2002 est alléchante !

 

Absente pour les deux premières manches du championnat, la CLK de chez HKS fait ses débuts lors des 500km de Fuji. Et les premiers tours de roues de cette voiture en compétition seront très compliquées. Non-présente lors des premiers essais libres, la Mercedes prend part aux qualifications directement pour cette première sortie…et casse d’entrée. Les pilotes n’ayant pu signer aucun chrono, les commissaires n’autorisent pas l’équipe à participer à la course…

 


Encore pas tout à fait au point pour ses débuts...(©Yoshihide Ashizawa)

La manche suivante à Sugo sera encore plus brève que précédemment : une casse de transmission au essais contraint HKS à déclarer forfait pour la suite du meeting. Cela va contraindre l’équipe à ne pas participer à la course à Sepang, ni à la deuxième venue sur le circuit de Fuji.

 

De retour pour Motegi, la CLK signe enfin un chrono en qualifications. Enfin, le meilleur temps est plus de neuf secondes plus lentes que la pole. Pire, en plus de signer des performances du même niveau que les GT300, son chrono est au-delà des 107% réglementaires, mais les commissaires autorisent toutefois à la CLK HKS de participer à la course. Celle-ci sera de très courte durée car le moteur casse dès le troisième tour, contraignant Yamanichi à s’arrêter sur le circuit.

 

A Mine, la Mercedes se qualifie sans aucun souci majeur. Bonne dernière parmi les GT500 (mais à « seulement » quatre secondes de la NSX Mobil 1 et juste derrière la Lamborghini JLOC), la voiture noire et bariolée de vert s’arrête au septième des 76 tours, moteur en feu.

 


La CLK HKS arrive à ne pas être top larguée face à une autre GT500, la Lamborghini Diablo de chez JLOC. Ce qui est une bien mince consolation...(©HKS)

La dernière manche du championnat, à savoir les 300km de Suzuka, voit la CLK une nouvelle fois au-delà des 107% en qualifications (à neuf secondes de la pole). Mais comme à Motegi, on autorise sa présence sur la grille de départ. La course sera délicate, la CLK n’est pas performante au milieu de toutes les GT500 sur la piste, mais elle parviendra à terminer l’épreuve à la 15e position, à quatre tours de la NSX / Mobil 1 vainqueur. Petite consolation : l’équipe HKS finit quand même devant toutes les GT300 (plus lentes que la Mercedes évidemment).

 

Après ceci, HKS décide de mettre fin au programme de la CLK GT500 (la compagnie ne s’engagera plus jamais en JGTC/ Super-GT par la suite). Impuissante face aux cadors de la catégorie plus performantes et plus radicales, pas soutenue par Mercedes, pas forcément aidée avec un duo de pilotes à la fois jeunes et manquant d'epérience, insuffisamment fiable (notamment du côté du V8 retravaillé), cette voiture n’aura pas fait long feu dans un championnat JGTC très compétitif. Elle trône désormais au siège du préparateur japonais à Fujinomiya.

 


Une tentative courageuse, mais déjà vouée à ne pas briller dans un championnat relevé et de haut calibre, surtout en GT500 (©"Fuji 73")

 Liens / sources







Face aux autres GT500, la CLK HKS n'avait aucune chance. Après ceci, HKS ne s'aventurera plus à son propre compte dans les championnats les plus importants du pays (©Auto Sport Japan)

 

 

 

 

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