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Photo du rédacteurGoodstone

Dragonspeed en Indycar




Les fans d’endurance connaissent très certainement l’équipe Dragonspeed qui vadrouille depuis plusieurs années dans le milieu du proto, que ça soit dans le championnat mondial (WEC), européen (ELMS) ou encore en IMSA aux Etats-Unis. Cette équipe nord-américaine qui engagera désormais une Ferrari 296 GT3 (GTD) la saison prochaine en IMSA est créée par le pilote américano-équatorien Elton Julian en 2007.

 

Etant toujours en activité derrière le volant à cette époque, l’activité de Dragonspeed-10Star Racing débute très lentement. La première course recensée est en 2008, dans une épreuve du Koni Challenge Series (championnat support du Grand-Am, une des deux séries principales d’endurance en Amérique du Nord) sur le tracé du Miller Motorsports Park, avec une Porsche 911 GT3. Ensuite, les apparitions resteront toujours ponctuelles, avec une participation aux 24h de Daytona en 2011 ainsi que les 12h de Sebring en 2013. Il faut attendre 2014 pour que Dragonspeed entame enfin des programmes complets. D’abord en Pirelli GT World Challenge (aux USA, en 2014 & 2015), puis en Blancpain Endurance Series (en 2015). A partir de 2016, l’équipe américaine franchit un cap et passe en prototype via l’European le Mans Series. Elle réussira même à remporter le titre dans cette dernière série (classe LMP2) en 2017, avec la deuxième voiture engagée sous la bannière du G-Drive Racing.

 



Pour 2018, Dragonspeed a de jolis programmes avec toujours l’endurance. Mais cette-fois et en plus de l’ELMS, on part également en championnat du monde (WEC)à la fois en LMP2…et en LMP1, catégorie-reine du proto.  Et dans le courant de l’année, on apprend que l’équipe basée à Jupiter (Floride, bien qu’elle possède également une antenne en Europe, au Castellet) a des envies de s’attaquer à de la monoplace…

 

Et en décembre 2018, celle-ci annonce son entrée en Indycar, championnat majeur de monoplace en Amérique du Nord, dès la saison 2019, pour un programme partiel comprenant cinq manches sur les dix-sept du calendrier. C’est un joli pari car Dragonspeed conserve son programme en endurance et s’embarque dans une discipline inédite. D’autant que l’équipe technique et les mécanos du team, les mêmes qui sont également présents en WEC ou en ELMS, ont la méconnaissance des monoplaces Indy, les Dallara DW12. L’objectif est d’apprendre et de découvrir la série avant de s’engager à plein-temps pour 2020.

 



Dragonspeed est surtout connue pour sa présence en endurance, dans la classe LMP2, que ca soit en WEC, en ELMS ou en IMSA (©Martin W. Spietz)


La structure américaine achète un châssis tout neuf et choisit le bloc V6 d’origine Chevrolet. Le pilote choisi est vite trouvé puisqu’il s’agit de quelqu’un qui est déjà présent chez Dragonspeed en endurance. C’est le britannique Ben Hanley qui est désigné titulaire et ce sera sa première expérience en monoplace depuis le GP2 en 2009 (!). En parallèle, l’équipe engage également un pilote d’essai et de réserve en la personne du jeune australien James Allen (lui-aussi issu de l’endurance).

 

Avec un manque de temps et de préparation ainsi que des moyens pas importantes (aucun sponsor majeur n’est annoncé pour ce programme), les attentes sont plutôt modestes pour les débuts de Dragonspeed en Indycar. Cette dernière en plus de se débrouiller toute seule (sans une quelconque aide ou alliance avec une autre team), ne possède pas tous les équipements (informatiques notamment) nécessaires durant un weekend de course. Après des premiers vrais essais à Sebring début-mars, la monoplace blanche à bande bleu-foncée est présente une semaine plus-tard sur le circuit urbain de Saint Petersburg (en Floride) pour la manche d’ouverture du championnat.



En essais à Sebring. La Dallara DW12 n'est pas encore peinte (©Dragonspeed)

D’entrée, Hanley surprend agréablement en qualifications en réussissant à se placer dans le Fast 12 (la seconde phase) et en signant le 12e temps sur les 24 engagées. Il rentrera toutefois dans le rang au cours de l’épreuve, et finira 18e et dernier, à deux tours de Josef Newgarden.

 

On retrouve ensuite l’écurie un mois plus-tard sur le tracé de Barber Motorsports Park. Les performances sont modestes avec une 24e et dernière position en qualifs’ et une 21e place finale en course.

 


© Ben Hanley Photo

La troisième participation de Dragonspeed en Indycar correspond aux fameuses 500 miles d’Indianapolis, en mai. Contrairement aux deux précédentes participations, on court sur le mythique ovale de 2,5 miles. Et avec 36 engagés pour 33 places, on ne donnait pas cher des chances de Dragonspeed d’aller chercher une place pour cette 103e édition. Et pourtant…

 

En dépit de sa toute première expérience sur ovale, Ben Hanley réalise une vitesse moyenne suffisante au tour pour se placer 27e lors des essais qualifications. Cela lui permet d’éviter le « Bump Day » (sorte de qualification de la dernière chance pour les pilotes ayant les moins bonnes performances, hors du top-30) et donc, d’assurer sa place au départ des 500 miles !




 La course justement sera moins réjouissante. Après un début d’épreuve anonyme, Hanley s’arrête aux stands au 54e et l’équipe constate que la transmission est cassée. C’en est fini de la prestation de Dragonspeed…

 

 

Ensuite, il est prévu de les retrouver en plein mois de juillet pour la manche de Mid-Ohio. Prévu oui, car l’équipe rencontre un imprévu plus qu’embêtant : la plupart des membres de l’équipe et le pilote ont des soucis de visa au moment de revenir aux Etats-Unis. Impossible de venir sur le circuit à temps, l’équipe ne peut honorer sa présence. Et Dragonspeed stoppe dans la foulée, son programme en Indycar pour le reste de la saison pour mieux se concentrer en endurance. On les reverra en 2020, et contrairement à ce qui fut annoncé initialement, on restera une fois encore sur un calendrier à temps-partiel, avec six manches prévues.

 


Prestation plus qu'anonyme à Indianapolis pour Ben Hanley, qui renoncera aux premier quart de l'épreuve (©Scott R. Lepage /LAT Images)

Cependant, on va mettre un peu plus de moyens et s’ambitions pour cette nouvelle saison. Le programme LMP1 en WEC est arrêté pour justement permettre à Dragonspeed de ne pas trop s’éparpiller sur de multiples programmes (ce n’est pas la seule raison toutefois). Ben Hanley est toujours de la partie derrière le volant et un sponsor majeur est trouvé pour l’année avec la compagnie de logistique Flex-Box, déjà présente au sein de l’équipe en endurance (où, pour l’histoire, elle a remporté les 24h de Daytona dans la classe LMP2 en janvier 2020).

 

Les essais effectués durant l’hiver 2019-20 avec la Dallara DW12 ont été positifs pour l’écurie, quoique également retardés parce que la livraison de l’aeroscreen, élément protecteur installé sur le cockpit désormais obligatoire, tarde à venir. Peut-être verra-t-on la voiture se rapprocher un peu plus du milieu du peloton à défaut de jouer véritablement les trouble-fêtes.

 


©Dragonspeed

Mais 2020 est, vous le saviez certainement, l’année Covid également. Et avec tout ceci, tout le calendrier et la saison sont chamboulées. La première manche débute en juin sur l’ovale de Texas. Toutefois, face aux multiples difficultés résultant de la pandémie (financier, logistique…), Dragonspeed préfère se concentrer uniquement en European Le Mans Series.  Finalement, et pratiquement à la dernière minute, on verra l’équipe pour les 500 miles d’Indianapolis, reportés à la fin du mois de aout.

 

Avec tout juste 33 partants, il n’y’a aucun risque d’être non-qualifié. Tant mieux pour Dragonspeed qui n’a pas vraiment fait d’essais majeurs avant cet événement. Toujours avec Hanley au volant, l’équipe ne décollera pas de l’arrière-train du peloton. Qualifié 33e et dernier, le pilote britannique effectuera une course transparente pour terminer 23e, à deux tours de Takuma Sato. Ce sera la seule participation de l’écurie en Indycar cette saison.

 


©Dragonspeed

En octobre 2020, on apprend que Dragonspeed abandonne son programme dans cette série. Le Covid a mis à mal les finances de la structure nord-américaine et celle-ci préfère se concentrer uniquement en endurance. La Dallara DW12 est revendue à l’équipe Meyer-Shank Racing qui cherche à s’engager pleinement en Indycar. C’est la fin de la brève parenthèse en monoplace en ce qui concerne Dragonspeed, dont l’histoire est à la fois récente et assez rapidement oubliée.

 

Néanmoins, tout n’est pas entièrement fini pour Dragonspeed en ce qui concerne d’Indycar. En 2022, le pilote britannique Stefan Wilson (frère du regretté Justin) participera aux 500 miles d’Indianapolis sur une Dallara-Chevrolet engagée par le Cusick Motorsports et en association avec Dragonspeed.

 



Outre le fait que cela permet d’avoir un plateau complet (33 voitures donc) pour la 106e édition de ces 500 miles, c’est également une petite opportunité pour Dragonspeed de faire son retour dans la série en préparant un éventuel retour en 2023 ou après. Pour ce one-off, il n’y a pas grand-chose à raconter. Wilson termine 26e de l’épreuve après s’être élancé dernier. L’objectif de voir le drapeau à damier est accompli.

 

Passé cette épreuve, plus aucune nouvelle à propos d’un comeback de Dragonspeed en Indycar. La page est très certainement tournée pour la structure dirigée par Elton Julian, qui se consacre exclusivement et toujours en endurance.

 

 


Pas de miracles ni de grosses perfs, mais Stefan Wilson rejoindra l'arrivée aux 500 miles d'Indianapolis en 2022. Par la suite, on ne reverra plus le nom de Dragonspeed en Indycar, malgré des envies de retour en 2023 (©Cusick Motorsports)

Liens & sources


Autosport. Racer, Dragonspeed, Auto-Hebdo, Motorsport.com

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