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Ferrari Dino 308 GT/4 LM

Dernière mise à jour : 24 nov. 2022



Une des Ferrari présentes dans le monde du GT dans les années 70. Elle a été exclusivement engagée par une des équipes privées les plus connues parmi la marque: le NART.



A la fin de l’année 1973, Ferrari se retire officiellement de tout engagement dans le monde de l’endurance. La firme italienne a en effet décidé de se concentrer uniquement en Formule 1. Impossible désormais de jouer sur deux disciplines à la fois, le sport-automobile se professionnalise de plus en plus…Toutefois, nous verrons encore des Ferrari, engagées à titre privées, sur la scène de l’endurance les années suivantes, que ça soit aux 24 Heures du Mans ou ailleurs. Mais sans le soutien de la marque, ces machines ne joueront en aucun cas la victoire absolue, d’autant que certaines sont engagées en GT, voire en Groupe-5 mais qui ne peuvent se battre avec les références de cette catégorie.



Dernière apparition officielle de Ferrari au Mans en 1973, avec les 312 P/B. Le constructeur italien s'inclinera face à Matra (© Rainer W. Schlegelmitch)

Parmi ces structures privées, on retrouve notamment la fameuse équipe du North American Racing Team (NART) fondée par Luigi Chinetti. Le bouillant concessionnaire Ferrari en Amérique du Nord (basée plus précisément à New-York) et lui-même ancien pilote ayant notamment remporté à trois reprises les 24h du Mans est depuis toujours un fidèle de la marque au cheval cabré. Après tout, n’est pas lui qui a amené à Ferrari la dernière victoire absolue au Mans, en 1965 ?


24h Heures du Mans 1965: Ferrari s'impose pour la neuvième fois dans cette épreuve...Mais c'est la 275LM du NART (avec Jochen Rindt et Masten Gregory) qui l'emporte ! (© DR Images)

Par la suite, le NART continuera toujours à engager des Ferrari durant les années 1970, mais essentiellement dans la catégorie GT. L’équipe américaine n’a d’ailleurs pas engagée les barquettes 312 P/B dans la Sarthe en 1973, un proto ayant échoué à battre les Matra sur cette édition.


Dans la même période, Ferrari présente au salon de Paris en octobre ’73 la nouvelle voiture qui remplace la fameuse Dino 246. Il s’agit de la Dino 308 GT/4. Son style tout en angles droits détonne les fans de Ferrari. Il s’agit d’ailleurs de la première (et seule) modèle dessiné par Bertone. Avec ses qualités routières, son nouveau V8 de 3 litres (en position central-arrière et transversale) et le fait qu’elle peut accueillir quatre places dans un espace compact, son succès oscille entre le tout juste correct et le mitigé.


Le style plutot original de Bertone n'aura pas vraiment fait l'unanimité auprès des fans de Ferrari à l'époque...

Le NART s’intéresse à cette voiture. Et même si la Dino 308 de série n’a clairement pas l’objectif initial de faire de la compétition, l’expérience de l’équipe américaine en ce qui concerne la préparation et la transformation de certaines Ferrari peut la transformer en une belle machine prête pour les courses…


En reprenant un modèle de série, NART, mais également Ferrari qui aide un tout petit peu pour la modification, va retirer tous les équipements superflus (incluant le verre , maintenant en plexiglas ou encore les phares escamotables), la carrosserie se pare désormais de plastique, le réservoir d’essence est sensiblement élargi et la 308 GT/4 se pare d’un aileron arrière, d’un spoiler avant ou encore d’ailes élargies…


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Coté mécanique, le V8 3 litres a été retravaillé, notamment en ce qui concerne les pistons et le vilebrequin, et crache 300 chevaux. Avec tout ceci, la Dino 308 est assez méconnaissable et ne pèse plus que 1000 kg sur la balance, soit 200 de moins que la version de série. La voiture est totalement opérationnelle au printemps 1974, juste à temps pour la faire débuter aux 24h du Mans en juin. La Dino 308 GT/4 LM aura eu juste le temps de faire quelques tours de piste sur le circuit de Fiorano.



Il était prévu que cette machine soit inscrite dans la catégorie des GT, à l’instar des trois 360 GTB/4 engagées par NART d’ailleurs (en plus d’une 312P). Toutefois , faute d’homologation et étant donnée que la production des Dino 308 de série est encore insuffisante (il faut minimum 500 exemplaires produits en 12 mois , ou 1000 exemplaires selon le Groupe homologué) et celle-ci sera engagée dans la catégorie « Sport 3 litres», la même où les barquettes Sport-Proto telles que les Matra 670B, des Porsche 908 ou encore des originales Carrera RSR Turbo (qui se rapprochent plus des futures Groupe-5, des GT « Silhouette »). Avec tout ceci, impossible bien évidemment de viser la victoire dans cette catégorie avec une machine de série, même profondément modifiée…




Sur la piste de 14km, la Dino 308 GT/4 LM, pilotée par Jean-Louis Lafosse et Giancarlo Gagliardi et dotée de pneus Goodyear, fait plutôt bonne figure en comparaison avec les autres vraies GT si on considère que la voiture est encore totalement neuve et qu’elle n’a fait que peu d’essais au préalable. Son comportement sur ce circuit est plus que bon. Elle réussira à se qualifier en réalisant le 38e chrono, en 4 :25 :300. A titre de comparaison avec la meilleure GT, la 365 GT/B du NART justement, elle est moins de quatre secondes moins rapide que cette dernière. Si on veut vraiment la comparer avec les autres machines en catégorie Sport, la Matra ayant signé la pole est 50s plus rapide !


Durant l’épreuve, la Dino se débat dans à peu près cette même position lors des premières heures. A la quatrième heure et après 30 tours couverts, la course est définitivement terminée : embrayage grillé.


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Le NART ne ressortira pas la voiture pour le reste de l’année. Elle reviendra pour participer à nouveau au 24 heures du Mans en 1975, toujours en catégorie « Sport 3L» après de nouveaux soucis d’homologation.


Cette année-là, l’ACO instaure une nouvelle règle basée sur la consommation d’essence : les voitures doivent parcourir au minimum 20 tours durant l’épreuve avant chaque ravitaillement. En dehors de cette idée incongrue, les réservoirs d’essence seront également réduits. La Dino 308 se plie à tout ceci et voit également son poids passer sous la tonne. Elle est également équipée de pneus Michelin.


Parmi les pilotes, Gagliardi sera accompagné d’Harley Cluxton et Richard Blond. Les qualifications promettent d’être tendues avec 71 engagées pour 55 places au départ…


©Gregg Fieldmann

La Ferrari 308 GT/4 LM de chez NART ne peut bien évidemment pas se battre avec les autres machines de la catégorie « Sport » (les Mirage, Ligier JS2 ou encore les Porsche 908), mais elle effectue des prestations qui la situent au milieu des autres GT. C’est également la moins véloce des quatre Ferrari engagées par le NART, Gagliardi signe un chrono en 4 :32 :900. C’est toutefois suffisant pour s’assurer de la 48e position sur la grille de départ. Reste à régler un petit problème: le V8 est un peu trop gourmand.



Cependant, étant donné que la 308 est la moins rapide parmi la catégorie « Sport 3L » (logique…), il est décidé par l’ACO que cette voiture ne pourra prendre le départ des 24 heures et est considérée comme « non-qualifiée ». Il semblerait également que le moteur V8 ne serait pas conforme. En tout cas, Luigi Chinetti n’est pas d’accord et amène la Dino 308 GT/4 LM dans les stands avant le départ de l’épreuve. Il persuade (et utilise sa plus grosse colère) les commissaires techniques et l’ACO de repêcher la voiture, en vain…


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Finalement, et à un peu plus d’une heure avant le départ de l’épreuve, Chinetti décide tout simplement de retirer toutes ses voitures ! Il n’y aura donc pas les deux 365 GTB/4 et la 365 GT/4 BB engagées par le NART. On ne verra pas l’équipe américaine sur cette 43e édition des 24h du Mans. Pour la Dino 308 GT/4 LM, la seule construite, on ne la verra plus en compétition. Elle refera quelques apparitions sur des meetings historiques par la suite.



Fiche technique :


Moteur : V8 2927cc

Aspiration : atmosphérique

Implantation : central-arrière

Puissance : 300 chevaux à 8200 tr/min


Voiture : basée sur la Dino 308 de série, avec plusieurs éléments (panneaux) en plastique

Boite de vitesses : manuelle 5 vitesses

Transmission : à l’arrière

Poids : 1000kg en 1974, 983kg en 1975

Pneus : Goodyear, puis Michelin



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