Initiative privée, la Marea du ST Sport n’a pas brillée sur les pistes argentines…
Fondée en 1979, le Turismo Competición 2000, aujourd’hui le Super TC2000 (alors que le TC2000 tout court est la série « du dessous ») est une des séries principales de voiture de tourisme en Argentine avec le Turismo Nacional ou la Turismo Carretera. Dès sa création, on peut voir plusieurs constructeurs plus ou moins impliqués officiellement se batailler dans le peloton ou pour la victoire. La particularité de ce championnat est qu’il utilise certes des voitures dérivées des modèles de séries, mais avec une carrosserie plus agressive et élargie ainsi que des 4-cylindres turbocompressés (depuis 2019) procurant 400 chevaux ou plus. Bref, du BTCC, voire du DTM à la sauce argentine étant donné que ce sont des machines plutôt radicales pour du touring-car, la recette est très alléchante sur le papier.
Le TC2000 a toujours allié diversité et combats dans le peloton (photo TC2000 & Oscar T.)
Parmi les marques présentes ou ayant couru dans cette série, citons Honda, Toyota, Ford, Peugeot, Renault, Chevrolet, Citroën ou encore VW, parfois avec des modèles méconnus chez nous, en Europe.
FIAT en TC2000
Fiat et le TC2000, c’est une présence presque ininterrompue dans cette compétition, mais malgré cette longévité, elle est toujours restée dans l’ombre de ses rivales, faute de régularité dans ses résultats année après année.
Dès la naissance de ce championnat, on pouvait apercevoir plusieurs Fiat sur la grille de départ, notamment des 128.
Ces initiatives privées incitent le constructeur italien (enfin, via sa filiale argentine) à s’investir en TC2000 à partir de 1990 en soutenant plusieurs équipes et notamment Antelo.
Victorieuse à plusieurs reprises avec la Regatta pilotée par Osvaldo Lopez, ce dernier butera sur la Renault Fuego de Juan Maria Traverso. Les saisons suivantes seront toutefois difficiles, les Regatta allient inconstance et manque de fiabilité. L’arrivée de la nouvelle Tempra en 1994 améliore un peu les choses, mais un évènement tragique va se produire : Carlos Menem Jr (fils de l’ancien président d’Argentine) et le champion 1987 Silvio Otra, ceux qui devaient piloter pour la saison 1995, se tuent dans un accident d’hélicoptère. L’équipe participe quand même au championnat cette année-là mais le cœur n’y est plus et Fiat se retire officiellement du championnat.
Antelo Competicion, qui se nommait désormais Carlos Menem Competicion en hommage au pilote, continue d’exploiter les Fiat Tempra (avec Miguel-Angel Guerra comme pilote en 1997 notamment, il a été champion TC2000 en 1989) avec des résultats plus que modestes et à l’issue de la saison 1997, l’équipe abandonne le championnat.
ST Sport
Tout l’équipement et la structure basée à Rosario est reprise par un de leurs pilotes, Sergio Tettamanzi. Il récupère également une Tempra et fonde sa propre team : ST Sport (ST pour les initiales de son nom). S’il participe à la saison 1998 en tant que pilote privé, le natif de San Francisco (pas la ville californienne) va également construire une nouvelle machine destinée à remplacer la bonne vieille Tempra.
Le modèle se base sur la Marea, berline compacte basée sur la Bravo et commercialisée dans nos contrées de 1996 à 2002, et au-delà en Amérique du Sud (notamment au Brésil).
Sans aucun soutien de la part de Fiat, Tettamanzi a tout de même réussi à finaliser la machine pour la saison 1999, le tout sans grands moyens. Si elle reprend plusieurs éléments à la Tempra et en dehors de sa carrosserie élargie (et réalisée avec un préparateur externe), son moteur 4-cylindres développe à peu près 280 chevaux, soit la puissance maximale autorisée en TC2000 à l’époque. Hormis cela, difficile de trouver des informations précises sur la voiture.
Engagée dans la classe des TC Cup, à savoir celle réservée aux pilotes privées, Tettamanzi et sa Marea ne vont évidemment pas se battre avec les Honda Civic semi-officielles qui dominent le championnat en cette fin de décennie, mais plutôt avec les quelques Ford Escort qui sont présentes parmi les indépendants.
Sur la piste
Partons maintenant pour le premier meeting du championnat 1999 de TC2000, qui se déroule début mai sur l’autodrome Oscar Cabalen. Deux manches sont programmées sur une même manche comme pour les autres courses en TC2000. Sur ce tracé sinueux, la pluie s’invite en ce dimanche 9 mai et la première manche voit la Marea de Tettamanzi, mal qualifié (24e sur 30 voitures au total), profiter de ces conditions humides et des quelques incidents pour s’emparer de la dixième place au général, synonyme d’un point au championnat. Surtout, il est classé second parmi les privés, pas mal !
Mais la deuxième couse sera différente : casse moteur. Le reste des meetings seront du même acabit entre abandons et performances anonymes, sans jamais jouer un quelconque rôle dans le peloton. Le meilleur résultat en excluant la première manche reste une 17eme position.
Après cela, Tettamanzi ne participe pas aux meetings suivants durant l’été, la Marea n’est visiblement pas au point et le manque d’argent se fait sentir. On ne retrouvera l’équipe qu’à l’occasion du weekend à Rafaela, en octobre. Sur ce « roval » (mélange de trace en oval comme en NASCAR et d’enchainements dignes d’un circuit traditionnel). Bilan : abandon lors de la première manche et lointaine 20e place lors de la suivante.
Tettamanzi ne fera pas les trois dernières manches du championnat. Il se classe 12e au classement de la TC2000 Cup. La Marea manquait de développement et surtout, de fiabilité, notamment en ce qui concerne le moteur.
L’équipe revient pour la saison 2000. Principale nouveauté : il n’y aura qu’une seule course durant un meeting.
La Marea du pilote argentin ne débute qu’à partir de la troisième manche, à l’autodrome Cabalén. Cette saison sera désastreuse : pannes mécaniques, contacts dans le peloton et une 20e place à Bahia Blanca comme unique résultat à l’arrivée…
Pour 2001, Tettamanzi continue encore et toujours avec la Marea. Cette-fois, la voiture sera sensiblement modifiée : châssis retouché, nouveau moteur d’origine Alfa Romeo et petit soutien de la part de Fiat Argentine.
La saison commence de manière convenable avec une 14e place à Rio Cuarto (4e en TC2000 Cup) puis une série d’accidents, plus un moteur une nouvelle fois prise en défaut, met à mal les finances de l’équipe (déjà pas aidé par la crise économique à cette période) qui décide d’en rester là au soir du meeting de Buenos Aires (15e), sixième manche du championnat.
Sous-développé, manquant de fiabilité notamment du coté du moteur, la Marea du ST Sport n’aura pas réussi à se faire une place sous le soleil argentin. Cela dit, n’oublions pas que la machine était une initiative entièrement privée et restait la seule voiture « inédite » dans le peloton du TC2000 Cup à l’époque, saluons cette initiative même si Sergio Tettamanzi n’a rien gagné avec.
Après ce programme, Tettamanzi ferme sa structure et met fin à sa carrière de pilote. On ne reverra plus une Fiat en TC2000 pendant quelques années…
Les quelques Marea du ST Sport ont été, semblent t-ils, rachetées par des pilotes privés afin de courir dans des championnats mineurs en Argentine.
Résultats en compétition :
A couru entre 1999 et 2001, exploitée par ST Sport, structure crée par son pilote : Sergio Tettamanzi.
Engagée dans la classe TC2000 Cup, réservée aux pilotes privées.
1999 :
9eme sur l’Autodrome Cabalén, à Olta Gracia, 2e de sa classe.
Classement général de S. Tettamanzi : 28eme , 1 point
Classement TC2000 Cup : 12e, 37 points
2000 :
17e à Bahia Blanca
Classement général : NC
Classement TC200 Cup : 13e, 3 points
2001 :
14e à Rio Cuarto, 4e de sa classe.
15e à Buenos Aires, 6e de sa classe
Classement TC2000 Cup : 14e, 16 points.
Liens principaux :
Vidéos des courses TC2000, disponible sur Youtube
Site du TC2000 et du Super TC2000
K.N
Championnat où tu vois Mazzacane bien marché depuis pas mal d'année (d'ailleurs j'ai appris il y a peu qu'il est issu d'une illustre famille de pilote argentin, avec un père pilote en TC et président de la fédé nationale et un oncle qui a couru en IMSA et au Mans)