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  • Photo du rédacteurGoodstone

Ford RS200 IMSA GTO / Marco Polo Motorsports (1989-1991)

Une RS200 sur circuit fermé, cela a bel et bien existé, même si ses apparitions étaient rarissimes !





Apparue trop tard et au plus mauvais moment lorsqu’elle débuta au championnat du monde des rallyes, la Ford RS200 n’aura jamais eu le temps de dévoiler son potentiel malgré quelques prestations intéressantes et ses succès à l’échelle nationale. Toutefois, la fin des fameuses Groupe-B ne signifie pas pour autant la fin de carrière définitive, certaines seront utilisées dans d’autres disciplines comme le rallycross et c’est le cas avec la RS200…



Au moins, la RS200 &tait très facilement reconnaissable (©Ian Delve)

Et puis un beau jour durant l’année 1988, quelqu’un s’est dit qu’il serait intéressant de faire rouler cette voiture sur piste fermée. Une structure venant des Etats-Unis a eu cette drôle d’idée (pas si bête mine de rien) : faire réussir à caser la RS200 sur les circuits du championnat d’IMSA GT, série principale accueillant alors les sport-protos et les GT modifiées à l’extrême. Née au début des années 1980 et débutant d’abord sur les compétitions moto avant de s’embarquer sur les voitures, le Marco Polo Motorsports récupère en 1988 une RS200 et la modifie sensiblement afin qu’elle soit facilement exploitable en dehors des spéciales de rallye. Selon les sources, il s’agit de la version Evo de la machine qui a été choisie.


Bien que l’équipe s’occupe toute seule du développement et des modifications apportées à la Ford. Toutefois, certaines personnes ayant participé à la conception de cette machine quelques années auparavant ont également supervisé et apporté leur aide dans ce programme.


©Alessandro DiCiccio)



La carrosserie a été élargie et retravaillée. La « queue de canard » à l’arrière a également subi des transformations tout en s’élargissant. Le moteur BDT est toujours en position central-arrière et la transmission intégrale est gardée ! Coté poids, la RS200 tourne aux alentours des 1150 kg (pas de chiffres précis trouvés).


En parlant du moteur BDT turbocompressé, celui-ci et également retravaillé et passe d’1,7l à 2 litres. Sa puissance est de 750 chevaux, soit 300 de plus que la version Groupe-B/de rallye !


Des chiffres et un look qui décoiffent, la RS200 de chez Marco Polo Motorsports va participer au championnat IMSA GT pour 1989 et sera inscrite en catégorie « GTO », la plus haute classe parmi les « GT » dans ce championnat (avec des guillemets car elles n’ont pas grand-chose de GT hormis la plastique).


©?

Toutefois, le développement et la mise au point serait quelque peu laborieuse et les premiers tours en compétition ne débutent que vers la fin de l’été 1989 (début septembre). Plus précisément, c’est lors de la 14e manche du championnat de l’IMSA GT qu’on verra la RS200 débuter, dans les rues de San-Antonio au Texas.


Sur cette course d’une heure et exclusivement réservée aux GT (comme c’était toujours le cas en IMSA T à l’époque, on faisait deux courses dont l’une pour les protos GTP et l’autre pour les GT, exception faire aux 24h de Daytona et aux 12h de Sebring), ce sera Jeff Elaghanayan, lui-meme patron du Marco Polo Motorsports, qui sera au volant de cette Ford. Il effectuera d’ailleurs ses débuts en IMSA dans la foulée. Concernant les autres machines en GTO, notons l’Audi 90 Quattro d’Hans-Joachim Stuck, les Mercury Cougar du Roush Racing, les nouvelles Nissan 300ZX du Cunningham Racing ou encore quelques Chevrolet Camaro privées. La concurrence est rude et il va être compliquée pour la RS200 de briller d’entrée.


©James King

Ce fut effectivement le cas, la voiture est larguée et l’expérience relative du patron-pilote n’aide pas : elle se qualifie derrière certaines voitures de la catégorie inférieure, les GTU. La course n’est pas meilleure, et la chaleur au Texas fait énormément souffrir Elaghanayan qui sortira violemment de la piste au trois-quarts de l’épreuve, en percutant le mur d’entrée des stands.



Bilan de cet accident, le pilote est sonné et la voiture totalement détruite. Alors qu’on espérait voir la RS200 pour les autres épreuves de la fin de saison, il va falloir reconstruire celle-ci et attendre 1990 pour la revoir en action. En fait, on ne la reverra que dix mois plus-tard (juillet 1990) sur le circuit en ville de Meadowlands (New Jersey). La Ford n’a pas évoluée entre-temps et un nouveau pilote un peu plus expérimenté sera engagée, Joe Varde. Pour cette course d’une heure (encore) accueillant uniquement des GT pour l’occasion, la concurrence ne faiblit pas et on note des Mazda RX7 et une Ferari F40 comme nouveautés. Inutile de dire que la RS200 reste toujours à la traine et Varde sera contraint à l’abandon très tôt en course sur une casse mécanique.


Trois manches et un mois plus-tard, la revoila pour les 1h de Road America, mais Varde ne pourra prendre le départ en raison de soucis mécaniques persistants. C’en est fini de la saison 1990 pour le Marco Polo Motorsports.


Un moteur cassé avant la course mettra fin prématurément au weekend de Joe Varde et du Marco Polo Motorsports à Road America (©Paul Johnson)


On la reverra ensuite en mai 1991, toujours en IMSA, pour les 1h de Mid-Ohio avec cette fois Wayne Cerbo (qui vient de la Formula Atlantic) au volant. Plutôt bien placé au départ avec sa 7e position (il est vrai que le plateau en GTO était moins fourni cette année la), il renoncera au troisième tour sur une panne moteur…


Présente pour les 1h su le tracé urbain de Del Mar, ultime manche du championnat 1991 d’IMSA en octobre, la RS200 « GTO » termine enfin une épreuve, avec Cerbo qui se classe 16e au général et dernière (9e) parmi les GTO à l’arrivée. Ceci marque également la fin du programme avec cette Ford pour le Marco Polo Motorsports.


Ici peu avant le départ à Mid Ohio, Wayne Cerbo permettra à la RS200 d'enfin boucler une épreuve en IMSA, à Del Mar même si c'est à 3 tours de la Ford Mustang de Robby Gordon (©Mark Windecker)


Se contenter de rares apparitions en trois saisons (et encore, uniquement pour les épreuves « sprint » du championnat), pas performante face aux autres machines dans la classe GTO plus « sophistiquées », pas développée faute de ressources, délicate à piloter (en partie à cause de l'empattement court de la voiture) et pas fiable mécaniquement (750 chevaux, c’était beaucoup trop pour le bloc BDT…), la tentative du Marco Polo Motorsports de reconvertir une RS200 de rallye vers les circuits goudronnés était un échec et beaucoup trop compliquée à l’exploiter.


La voiture sera ensuite reprise des années plus-tard par une autre structure pour la faire courir sur la course de côte à Pikes Peak.



La concurrence en GTO était également rude en IMSA à l'époque (surtout en 1989-1990) (©?)


Fiche auto


Moteur : BDT 4-cylindres 2000cc

Aspiration : turbocompressé

Implantation : central-arrière

Puissance : 750 chevaux


Voiture : RS200 de rallye modifiée pour l’IMSA, carrosserie en fibre de verre et plastique, châssis tubulaire

Transmission : intégrale

Poids : +/- 1150kg

Pneus : Goodyear



Liens/sources







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