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  • Photo du rédacteurGoodstone

Gumpert Apollo Hybrid (2008)



Suggérée par une personne, cette supercar s'est attaquée aux fameux 24h du Nurburgring avec une technologie hybride. L'occasion de voir ou de revoir cette machine qui est tout, sauf un véritable "Fail".




Une voiture de course utilisable sur route ouverte, c’est ce qui pourrait être appliquée à la Gumpert Apollo quand elle est disponible au public en 2005. Avec son look dément, ses portes papillon, son moteur V8 Audi développant 650 chevaux installé en position central-arrière et ses performances, il est vrai que la création de Roland Gumpert, ancien ingénieur Audi et directeur du département compétition de la marque durant l’époque Quattro, vise clairement les supercars de l’époque telles que la Pagani Zonda, la Bugatti Veyron, la Viper SRT, la Mercedes SLR McLaren ou encore la Lamborghini Murcielago …




Bien que très performante, rien ne laissait penser que ce missile sol-sol allemand ferait quelques apparitions dans le monde de la compétition. Il y’a bien eu un engagement de la part du petit constructeur en 2005 dans le Divinol Cup, petit championnat allemand qui accueille un peu de tout coté GT et tourisme (incluant les machines non-homologuées). Deux Apollo sont engagées à l’année alors que la voiture n’est pas encore disponible au grand public durant la saison écoulée. Après quelques résultats significatifs dont des podiums, le programme ne durera qu’une saison. Il s’agissait davantage d’un banc d’essai pour tester les limites de l’auto en quelque sorte. Une a également écumé le peloton du championnat tchèque de GT par la suite pendant une année.


Essais à Zolder en 2005, pas pour le Divinol Cup à cette occasion, mais dans le championnat Belcar pour l'épreuve de 6 heures (©Ronald Janssens)


En 2008, il est annoncé qu’une Gumpert Apollo sera présente pour les 24 heures du Nurburgring . Oui, la fameuse épreuve d’endurance allemande disputé sur le célèbre tracé du Nordschleife et pas avec une version standard de l’Apollo. Non, celle-ci sera dotée d’un système hybride pour l’occasion !


L’objectif principal n’est pas de s’attaquer à un programme en compétition, loin de là, mais plutôt de tester des solutions techniques originales ou intéressantes à destination de futures versions de la supercar. En réalité, il s’agit davantage d’une initiative externe qu’autre chose : c’est l’ancien pilote de F1, Heinz-Harald Frentzen, qui est à l’origine de ce projet. Avec l’accord de Gumpert, les travaux débutent au cours de l’année en Suisse (lieu où a choisi Frentzen pour le développement de l’Apollo hybride via sa compagnie Hybrid Racing) et le petit constructeur y apporte également son soutien dans l’affaire.


© Kai Borgeest

Une Apollo de route sera utilisée pour cette course. Si pas mal d’éléments techniques proviennent encore de la version de route, le V8 biturbo (toujours d’origine Audi)voit sa cylindrée passer de 4000cc à 3300cc pour une puissance d’un peu plus de 520 chevaux (100 de moins comparé à la série). En plus de ça, un moteur électrique d’environ 136 chevaux se loge également au niveau des roues avant et dont il alimentera ces dernières en quelque sorte. On peut dire que l’Apollo est pendant un temps, une machine à transmission intégrale avec le bloc thermique à l’arrière combiné au bloc électrique à l’avant.


La compagnie américaine Lithium Technology fournit une batterie placée dans le fond plat. Celle-ci est assez importante (en plus d’être large et lourde : 90kg) pour permettre de rouler plus d’un tour entier sur le circuit de 22 kilomètres. A noter qu’elle peut être rechargeable via un système de récupération d’énergie à chaque freinage.


©Supercars. net / Gumpert

Tout ceci pèse près de 200kg supplémentaires sur la balance. Toutefois, la suppression des équipements de confort (entre-autres…) fait que l’Apollo Hybrid est à peine plus lourde que la version de route : à peu près 1300 kg.


La voiture a été finie très rapidement : à peine quatre mois ont été nécessaires pour la développer. Quelques tests ont été effectués avec Frentzen. Il sera par la suite accompagné de Dirk Muller, spécialiste des GT et lui-même vainqueur des 24h du Nurburgring en 2004. L’Apollo a l’air compétitive sur le papier, mais quid de la fiabilité ?





La voiture arrive pour la grande épreuve fin-mai, Frentzen et D. Muller seront accompagnés de Dominik Schwager et Marcel Engels pour l’occasion. L’Apollo Hybrid est inscrite dans la catégorie expérimentale «E1-XP » et c’est la seule voiture dans cette classe. Reste à voir comment elle se débrouillera face aux BMW M3, aux Porsche 911 GT3, à une Aston DB9 ou encore à la Lexus FL-A, autre curiosité de ce plateau.


Premier problème, le règlement pour cette longue épreuve ne favorise pas la Gumpert Apollo Hybrid : la température maximale de la batterie ne doit pas dépasser un certain cap pour la course, ce qui limite sensiblement les performances de la voiture…


©"Frozenspeed"

Néanmoins, la machine se comporte honorablement durant les essais. Rien d’exceptionnel mais rien de ridicule non-plus. La Gumpert réalise le 22e temps en 9min13, à plus de 40 secondes de la 911 GT3 du Manthey Racing qui a réalisé la pole-position. La course sera une autre histoire, des soucis mécaniques feront leur apparition tôt dans l’épreuve. Conséquence possible du manque de temps et de roulage suffisant (en plus de l’utilisation de l’hybride…), la boite de vitesses constitue le problème majeur dès le départ et ce même élément sera la cause du retrait définitif le dimanche matin.


Cependant, l’Apollo Hybrid repart pour un baroud d’honneur dans le tout dernier tour de l’épreuve. Frentzen réussira à voir le drapeau à damiers en mode full-électrique. Bien évidemment, avec juste 53 boucles effectuées (sur 148 en tout durant ces 24h), la voiture n’est pas classée. Fin de l’expérience avec l’Apollo hybride qui fut davantage un essai grandeur nature avec ce type de moteur qu’à un fail à proprement parler.


©XPB Images

Petite parenthèse : Gumpert est revenu l’année suivante sur ce même tracé, mais juste pour battre le record au tour sur ce circuit avec une Apollo « S » (et pas tout à fait homologuée sur route ouverte). Son temps ? 7 minutes 11 secondes et 570 millièmes, nouveau record à l’époque aujourd’hui battu.



©Gumpert

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