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  • Photo du rédacteurGoodstone

Saison d'enfer: Lewis Hamilton en 2011

Dernière mise à jour : 24 oct. 2023

Finir cinquième au classement général en F1 tout en signant trois victoires est-il synonyme d’échec ? Un peu oui, surtout concernant la saison de Lewis Hamilton en 2011, qui aura accumulé belles perfs et énormément d’incidents…



Pas besoin de d’aller dans les détails lorsqu’on évoque Lewis Hamilton, septuple champion du monde de Formule-1, vainqueur à 103 reprises pilote chez Mercedes depuis 2014 et toujours en forme du haut de ses 38 ans. Même si le britannique doit désormais faire face à une adversité plus jeune (comme Max Verstappen), à une monoplace désormais moins fringante face aux Red-Bull. Et même si le personnage peut parfois agacer du fait de ses quelques déclarations ou prises de positions, à cause de ses quelques fans les plus extrémistes ou enfin qu’il est la cible de ses détracteurs jaloux, on ne peut nier le fait que l’homme aux plus de 320 GP a une place indéniable au panthéon de la F1.


Lewis Hamilton, c’est également une belle histoire : celui du gars qui remporte tout dans les formules de promotion avant de débuter par la grande porte en F1 au sein de l’écurie McLaren en 2007. Derrière son air de petit garçon gentillet se cache un vrai prodige, capable d’emblée de jouer la gagne et de bousculer les cadors en course, Fernando Alonso en sait quelque chose.



Après son premier titre remporté en 2008 (à juste 23 ans), la suite sera un tout petit peu plus contrastée. La saison 2009 est à oublier faute de voiture performante en dépit d’une deuxième partie de saison plus qu’intéressante de la part de l’anglais (deux victoires). En 2010 après avoir lutté jusqu’à la fin de saison pour le titre, il va falloir se contenter d’une quatrième place finale sans avoir démérité tout au long de l’année. Trois victoires avec la satisfaction de se battre face aux Red-Bull et la Ferrari d’Alonso un poil supérieures dans l’ensemble de la saison. Il peut aussi être satisfait de devancer son partenaire Jenson Button au classement final même si ça tournait parfois au duel (sans casse ni tensions toutefois !) comme à Istanbul.


Duel tendu, mais propre à Istanbul

Pour 2011, Hamilton espère cette-fois décrocher un second titre. Il a déjà 26 ans et l’époque où il était un p’tit enfant à l’apparence presque innocence est pratiquement révolue. C’est que ce même enfant a désormais grandi ; il se sépare d’ailleurs de son père qui jusqu’au début de l’année 2010, fut son manager. Et après une saison à se débrouiller seul, il intègre les rangs de XIX Entertainment, société dirigée par Simon Fuller qui gère les intérêts de plusieurs autres sportifs ou autres célébrités. Enfin, finies les bonnes manières : on côtoie de plus en plus les VIP ou les superstars dans les paddocks. Bref, la vie est belle pour celui qui est à l’époque le fiancé de Nicole Scherzinger (mais si, la chanteuse des Pussycat Dolls)


Sur le plan sportif, le cru 2011 s’annonce palpitante. C’est l’année de l’introduction des pneus Pirelli et du DRS. De plus, le fameux système de KERS (ou SREC) fait son retour sur les voitures. Chez McLaren-Mercedes, on a conçu l’originale MP4/26 et on semble prêt à se battre avec Ferrari ou Red-Bull…

Mais dès les essais hivernaux, c’est la grande déception, la McLaren semble bien en deca de ses principales rivales à cause d'un comportement à la limite de l'imprévisible. Le pessimisme règne chez les spécialistes, on craint même un remake de la saison 2009…Il n’en sera rien !


©McLaren

Dès le premier GP, en Australie, Hamilton commence bien l’année en terminant second après une course solide…Bien qu’un peu loin derrière le vainqueur, et spoiler alert, le champion 2011, Sebastian Vettel. Petit accroc toutefois : il était convoqué chez les commissaires pour avoir gêné la Lotus de Vitaly Petrov en qualifs. Petit avertissement, rien de grave.


Premier accroc en Malaisie, alors en bataille pour la troisième position ; à neuf tours du but face à la Ferrari de Fernando Alonso, le britannique se défend durement face à l’espagnol, quitte à zigzaguer ostensiblement sur le circuit…sauf que les deux monoplaces se touchent et là l’aileron avant de la Ferrari est endommagé (Alonso refera un tour au stands) tandis qu’Hamilton peinera dans les derniers tours avant de finalement changer ses pneus dans les derniers tours. Bilan une septième place finale transformée en huitième après une pénalité de vingt secondes après-course pour ses changements de trajectoire. Sanction un poil sévère considérant qu’il y’a eu pire comme mouvements...


Moins extrême que le duel Prost-Senna, mais autrement plus excitant que comique: celui d'Hamilton versus Massa en 2011 (©?)

En fait, la saison 2011 de Lewis sera un véritable yo-yo, alternant des performances quatre étoiles et beaucoup (trop) de fracasse. Alons-y pour la partie fracasse avec une autre réprimande par les commissaires en Espagne pour ne pas avoir suffisamment ralenti sous drapeau jaune après la sortie de piste de la Lotus d’Heikki Kovalainen en course. Mais le pire reste à venir…


Arrive le GP de Monaco, et pour celui qui déclare être le seul rival de Sebastian Vettel, rien ne va dès les qualifications : son meilleur tour est annulé après avoir coupé à la première chicane suite à un freinage manqué. Il partira neuvième alors qu’il aurait dû partir septième (ce qui était déjà plus que médiocre). En course et après une tentative un peu optimiste, Hamilton touche la Ferrari de son « ami » Felipe Massa à l’épingle du casino ; ce dernier renoncera un peu plus loin et le pilote McLaren recevra un Drive-Through pour cet incident.


©Action Images / XPB



Et ce n’est pas fini ! Alors huitième, Hamilton se retrouve à la chcane de la Piscine, dans le trafic à moins de dix tours du but et est surpris par une manœuvre de la Force India d’Adrian Sutil qui a touché le rail. Freinant fort, il surprend également la Toro Rosso d’Alguersuari qui le percute, provoquant également un accident général qui forcera les officiels de course à brandir le drapeau rouge.


Pour Hamilton, ça tombe à pic : son aileron arrière est détruit et on profite de l’interruption pour le remplacer. De quoi lui permettre de terminer l’épreuve monégasque tranquillement ? Non, car à peine la course est relancée que Lewis envoie la Williams du pauvre Pastor Maldonado dans le décor à Sainte-Devote. Résultat, une pénalité de vingt secondes l’attend après la course, ce qui ne change rien à sa septième place. De plus, il aura droit à une nouvelle convocation chez les commissaires. Mais lassé de retourner une fois encore là-bas, Hamilton ironise au micro dans les médias qu’il doit sa convocation qu’à sa couleur de peau…Bon, l’intéressé s’est excusé et se tiendra à carreau après sa course explosive. Toutefois, il ne changera absolument pas sa manière de piloter. Nous voilà prévenus.


Les espoirs de points s'envolent pour Pastor...Merci Lewis ! (© Sutton Images)



Arrive le Canada , les fracasses repartent de plus belle. Après un départ sous Safety Car pour cause de conditions pluvieuses, Hamilton s’impatiente une fois la course véritablement lancée en envoyant Webber en toupie dans les premiers virages.


Et de une...(©Reuters)

Perdant des positions, il se rattrape magistralement en voulant attaquer son partenaire Button au septième tour. Le résultat est joli : Hamilton tente de s’engouffrer à l’intérieur dans la ligne droite de départ, sauf que Button ne le voit pas ; le tasse vers le mur. Le champion 2008 tape à la fois l’aileron arrière de son équipier et le mur, ce qui conduit à une roue arrière en vrac et à un abandon. Encore un excès de précipitation, Button, lui, sortira indemne et remportera cette fameuse course. Deux belles occasions de signer un gros résultat jeté aux orties. Pendant ce temps, Sebastian Vettel s’envole au championnat…


...et de deux ! (©FOM)



La suite de la saison ne permet pas à Lewis de se relancer au championnat. C’est que ce diable de Vettel est irrattrapable avec sa fusée Red-Bull, et puis la McLaren fait un peu du surplace coté développement cette saison. Ceci couplé au côté fébrile d’Hamilton rajoute encore de l’huile sur le feu. Malgré quelques exploits, celui-ci connaitra des fortunes diverses durant l’été. Durant la dernière partie de la qualification (Q3) à Silverstone dans des conditions changeantes, il se manque dans son chrono et doit se contenter du dixième temps.


En Hongrie, alors qu’il menait la danse dans une météo très incertaine, il part en tete-à-queue lorsque la pluie arrive. Il repart rapidement et revient sur la piste de manière abrupte, sous le nez de la Force India de Paul Di Resta. Après avoir brièvement repris la tête, il aura plus de difficultés lorsque la pluie s’arrêta et c’est un Drive Through (pour son retour en piste imprudent) qui le rejettera à la quatrième place à l’arrivée. Pendant ce temps, Jenson Button s’imposait sur ce tracé de l’Hungaroing…


Peut-être que la trêve estivale donnera quelques idées à Hamilton après pas mal de frustrations. Ce ne fut pas le cas, mais pour une fois, sa responsabilité n’est pas mise en cause. Alors en fin de Q2, le pilote britannique dépasse la Williams dans la dernière chicane, à la grande colère du vénézuélien qui est gêné dans cette manœuvre (il préparait son tour chronométré) et va tout simplement donner un vilain coup de roue à la McLaren. Après une convocation chez les commissaires après les qualfs’, Maldonado est logiquement pénalisé de cinq places dur la grille.



Pour Lewis, parti second derrière Vettel, tout part moyennement en perdant des places au départ. Après un arrêt après dix boucles parcourues, il se retrouve cinquième ; deux tours plus-tard, le voilà en train de dépasser la Sauber de Kamui Kobayashi dans la ligne droite de Kemmel. Sauf qu’en approchant le virage des Combes, le pilote McLaren se rabat trop tôt et les roues se touchent. La voiture rouge argenté est projetée dans le rail de manière violente. Bien qu’un peu sonné, Hamilton sort sans bobo de ce carton. Mais cette erreur d’appréciation aurait pu mal se terminer…


©John Thys

En Italie, le champion 2008 a un petit peu joué de malchance en étant coincé dans le trafic après son premier arret, lui faisant perdre tout espoir de podium. A Singapour, Hamilton recommence ses bonnes manières en s’accrochant avec son vieux pote Massa (qui subira une crevaison dans l’immédiat tandis que Lewis endommagera son museau). Conséquence Hamilton aura un Drive-Through et une énième convocation chez les commissaires après la course. Cerise sur le marteau, les deux pilotes s’interpellent vivement dans la zone presse. Nos deux héros remettent le coup au Japon, sans conséquence cette-fois. Mais en Inde après une nouvelle bavette entre nos deux compères, Massa est là, assez nettement fautif en fermant la porte à Hamilton dans une courbe (le pilote Ferrari n’a certainement pas vu la McLaren à l’intérieur) et est sanctionné d’une crevaison suivie d’une pénalité. Lewis, lui, finira septième.



Sutton Images


Le dernier GP de l’année, à Interlagos, voit la boite de vitesses de la McLaren sauter en cours de route. Une casse mécanique (la première pour lui cette saison !) va donc clôturer cette saison 2011 plus que chaotique.


Oui, il y’a eu des bons moments comme le fait de coller aux basques de Vettel en Espagne (mais le pilote allemand était imperméable à la pression), ses trois victoires acquises de manière incontestable à Shanghai (après avoir doublé Vettel à trois tours du but), au Nurburgring et à Yas Marina (en dominant l’épreuve de bout en bout, Vettel a renoncé dès la fin du premier tour). Son sens de l’attaque toujours appréciable et la pole-position signée en Corée, la seule qui ne provient pas d’un pilote Red-Bull.


Prestation transparente au Japon, ici derrière la Sauber de Kamui Kobayashi (©Motorsport Images)



Mais on retiendra ses trop nombreux déboires en cours de route. Certainement frustré de voir la Red-Bull de Vettel s’envoler course après course, le champion 2008 a surconduit, trop attaqué à plusieurs occasions (en dehors des incidents, il s’est parfois retrouvé en difficulté à force de foncer, comme en Turquie…mais ça, ça arrivait déjà auparavant) parfois nul part en course, comme au Japon. 5e au classement final avec 227 points, il termine également derrière son partenaire Button (vice-champion avec près de 50 points d’avance). C’est la première fois dans sa carrière en F1 qu’il ne devance pas son équiper au classement. Enfin, sur les 19 GP, Hamilton ne monte qu’à six reprises sur le podium (incluant ses victoires), ce qui montre bien le coté tout ou rien de sa saison.


En plus de tout ceci, le britannique se faisait également remarquer par son coté arrogant (chose qui n’a pas trop bougé depuis ses débuts cela dit) et sa tendance à rejeter la faute sur les autres ou à minimiser ses fautes (il mettra un peu d’eau dans son vin en fin de saison). Ceci ajouté au fait que son comportement devient progressivement nonchalant au fil de la saison, son coté dissipé en dehors des garages en plus qu’il est surprotégé par son management puis par McLaren provoque la lassitude de la part des spécialistes et d’une partie du public…


Course et victoire sans aucun accroc au Nurburgring (©?)

Mais en dépit de sa conduite nerveuse, pourquoi tous ces tracas ? Eh bien, il faut dire que le p’tit Lewis rencontre des problèmes avec son couple : il se sépare avec la grande Nicole Scherzinger à l’automne n’a pas aidé à l’apaiser durant les épreuves, loin de là, ce qui donne l’impression qu’il était dans un autre monde, quelque peu déconnecté…Il a d’ailleurs montré comme quelques signes de fatigue, ou de lassitude, au sein de l’environnement de la F1. Il a d’ailleurs annulé quelques tournées de séances promotionnelles durant l’été. Il faut impérativement se ressaisir et faire un peu de ménage autour de son entourage !


Dans l'ensemble, on peut dire que Jenson Button a pris l'ascendant sur son partenaire dans à peu près tous les points en 2011, tant sportivement que psychologiquement (©Mclaren)



On le reverra encore chez McLaren pour 2012, toujours avec ce l’ami Jenson Button à ses côtés. Lui qui cherchait à aller chez Red-Bull par à peu près tous les moyens (comme en allant dans le motorhome de l’équipe autrichienne sans demander rien à McLaren) connaitra une sixième saison chez au sein de l’équipe basée à Woking. Enfin Hamilton, qui confiera toujours sa carrière à XIX Entertainment, contacte Didier Cotton (ex-manager de Mika Hakkinen) pour l’épauler dans ses affaires et mieux, annonce avoir tourné la page après ces problèmes de couple et d'enfantillage. Le voila qui a grandi durant l'hiver 2011-2012 !



Liens / sources:


Zone F1, Autosport,

F1i Magazine

Motorsport . com

...



Au moins il s'est bien amusé en faisant quelques tours de manège sur la Chevrolet Impala de NASCAR à Watkins Glen. Cette Chevy #14 est pilotée par Tony Stewart qui lui, s'essayera à la McLaren MP4-23 de 2008 (©McLaren / Mobil 1)






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