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Photo du rédacteurGoodstone

Mazda MX5/ Miata GT300 Nopro / Kageisen Racing Team (1997-98)

Dernière mise à jour : 25 août 2022

Nouvelle originalité dans le monde du JGTC (Super-GT) au cours des années 1990.



Pour ce retour des vacances, allons évoquer la Mazda MX5, parfois appelée Miata ou Eunos Roadster dans le monde. Non pas qu’on va s’intéresser à la version de série qui a relancé la mode des cabriolets à l’aube des 90s et qu’il a connu le succès, mais une version de course bien spécifique nous a attiré l’œil.


Alors oui, il existait, et il existe encore aujourd’hui, des séries monotypes dans quelques pays et des participations isolées dans d’autres championnats de tourisme ou d’endurance. Mais inscrire une MX5 en JGTC (Super-GT aujourd’hui), il fallait le faire ! L’initiative provient d’une structure privée, la Kageisen Racing Team.



La MX5 de série. La première génération avait des phares escamontables

Mais faisons un petit retour en arrière. Ingénieur de formation, Toshihiko Nogami est un pilote ayant majoritairement couru chez lui. Il a notamment couru des Mazda en sports-prototype et plus-tard, en JGTC dans les 90s, toujours sur cette même marque.


A partir de 1991 et parallèlement à ses fonctions de pilote occasionnel, il fonde sa propre structure : Nogami Project, ou tout simplement Nopro. Il s’agit d’une compagnie de préparation automobile qui propose des kits ou des pièces d’amélioration pour différents modèles Mazda. Enfin presque différents car ça concerne surtout la MX5.



Quelques années après, il crée sa propre équipe avec l’aide d’un partenaire. Cela donnera naissance à la Kageisen Racing Team. Derrière se nom se cache notamment le département compétition de Nopro en quelque sorte. Cette équipe va faire ses véritables débuts en 1994 dans le florissant championnat local de GT, le JGTC. Elle engage tout d’abord un petit proto (si si), la Oskar. Elle est dotée d’un moteur rotatif piqué à la RX7.



A partir de 1995, l’équipe change de bolide et exploite une RX7 ancienne génération (FC) et courra avec cette même voiture en classe GT300 (pas la catégorie principale du championnat donc) pendant trois saisons complètes, avec peu de réussite.


©"Demodori6"

Nopro a une idée en tête, pourquoi ne pas tenter plus original et plus « radical » ? Il n’est pas question de prendre un autre modèle plus performant. On reste dans le « giron » Mazda, mais cette-fois c’est la MX5 qui est choisie ! Le préparateur va l’améliorer façon transformation en voiture de course à la Gran Turismo 2 et le résultat est plutôt intéressant !


Outre le travail sur la carrosserie, la voiture est abaissée comparée au modèle de série, pas mal de pièces proviennent de la RX7 "Nopro" et elle se pare également d’un gros aileron arrière ainsi que d’une boite séquentielle. Les pneus proviennent de chez Dunlop.


Comparé à la RX7, la MX5 de chez Nopro/Kageisen avait une largeur de pneus pus petite (©?)

Plus que ça, la MX5 se voit greffer le moteur rotatif de la RX7, turbocompressé bien évidemment ! Pour l’histoire, ce bloc a été préparé par Nopro, mais également avec l’aide des étudiants de l’Université des sciences de Tokyo ! Ainsi modifié, le petit bloc 13B de 1300cc crache désormais plus de 300 chevaux. Enfin, afin de se conformer au règlement en JGTC, la voiture pèse tout juste une tonne, comme les autres machines en GT300.


La machine n’est pas encore prête pour le début de saison 1997 de JGTC, Kageisen Racing/Nopro débutera la saison avec la bonne vieille RX7. Il faudra attendra la quatrième manche du championnat pour voir cette voiture en piste, sur le circuit de Fuji. Toshihiko Nogami himself et Tomoyuki Hosono seront les pilotes. 23 GT300 sont présentes et le plateau de cette catégorie est aussi varié qu’exotique, avec des Porsche 911 GT2, des Ferrari 355, une Chevrolet Camaro, une Nissan Silvia, une BMW 325i ou encore une Toyota Cavalier (oui oui).


©Nopro

Mais avec le manque d’essais effectués et une voiture toute neuve, la MX5 rencontrera beaucoup de problèmes dès les premiers essais. Entre la boite de vitesses et surtout le moteur, difficile pour l’équipe de juger le potentiel de la voiture, l’équipage est dans le bas de tableau parmi les GT300, à plus de dix secondes des meilleurs de leur catégorie. C’est toutefois mieux qu’une 911 Carrera ou la Camaro…Et la course s’arrêtera au premier tiers de l’épreuve : moteur cassé.


©JGTC


Non présente pour la course suivante, à Mine (voiture en réparation), on reverra toute l’équipe pour la sixième et dernière manche à Sugo. Pas grand-chose à dire puisque la MX5 est toujours larguée face aux autres (quoiqu’un peu meilleure que la Renault Spider de chez SiFo) et là encore, renonce tôt dans la course pour une fuite d’huile.


Trop fragile, pas compétitive...la MX5 à moteur rotatif connait des débuts très difficiles...(©Nopro)

Le problème est qu'hormis sa fiabilité (surtout à cause du moteur), la machine manque de puissance face aux autres GT300 et son développement n'est pas assez poussé. Oui, car c'est une initiative entièrement privée et que Mazda n'est aucunement impliquée dans l'histoire.


MX5 contre Renault Spider: le duel de la mort à Sugo (la pluie est apparue en cours d'épreuve) (©?)

L’équipe et la voiture retourneront pour 1998, avec une machine surement améliorée (pas d’informations trouvées) pour cette nouvelle saison. Le duo de pilotes est identique. Mais cela n’apporte que peu de changements, la MX5 reste à la traine face aux autres GT300 et sur le circuit de Suzuka, première manche du championnat, l’écart est encore plus accentué que l’an passé.


©Seiya T.

Et la course dans tout ça ? Eh bien…retrait express après cinq boucles effectuées, souci de moteur (surchauffe). One ne reverra pas la MX5 lors des deux courses suivantes.


Elle fera une ultime apparition lors de la seconde venue à Fuji. Hormis le fait que Masaaki Nagashima remplace Hosono, l’histoire se répète à la différence près qu’elle sera enfin classée à l’issue de cette épreuve…bien que la voiture a abandonnée peu avant que le drapeau à damier soit brandi. Elle est classée 32e au général et 15e parmi les GT300.


"INCROYAABLE LA MX5 QUI TIENT TETE AUX GT500"...ah ben non (©?)

Après ceci, la MX5 à moteur rotatif ne participera plus à aucune compétition, les partenaires ont quitté le navire et la Kageisen Racing Team est dissoute. Mais Nopro continuera toujours de s’occuper de la préparation des voitures (et surtout des Mazda bien évidemment). Celui-ci n'a pas abandonné la compétition pour autant puisqu'il prépare encore des Mazda de course. Pour l‘histoire, une Mazda 2 (ou Demio chez eux) a remporté sa catégorie aux 24h de Fuji, en juin dernier. Et bien sûr, mister Nogami était de la partie !



Elle a beau cracher du feu, la MX5 by Nopro n'a pas connu la réussite en JGTC


Liens/sources



Archives Super-GT

Japanese Racing Cars

All Things Super-GT

Groupe "Historic Japan Racing"

Nopro




La MX5 Nopro refait son apparition en Super-GT...en 2006. Cette-fois le moteur rotatif est remplacé par un bloc classique. Participant à l'épreuve à Motegi, elle échouera à se qualifier faute de temps compétitif




La MX5 Nopro a inspiré les créateurs de ce manga/anime au nom d'eX Driver: Nina and Rei Danger Zone. L'histoire parle de deux enquêtrices (qui utilisent cette voiture) qui tentent de comprendre le comportement étrange des véhicules gérés par une intelligence artificielle...




K.N











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