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Photo du rédacteurGoodstone

Renault Spider Trophy SiFo (1997)

Dernière mise à jour : 18 juin 2023

Encore une éxoticité qui a brièvement participé dans le championnat japonais de GT !





Faisant pratiquement figure d’OVNI au sein de la gamme Renault quand cette petite barquette fut dévoilée au public au Salon de Genève en 1995, puis commercialisée à partir de fin de la même année, la Spider est également le premier modèle à porter le nom « Renault Sport », division sportive de la marque au losange (Alpine venait de disparaitre de la circulation, avant son comeback vingt ans plus-tard).


Elle aurait pu s'appeler Alpine, mais la disparition de celle-ci au profit de Renault Sport en aura décidé autrement...

Produite en quantités limitées (moins de 2000 exemplaires), la Spider est une machine très intéressante : stricte deux-places, peu d’équipements de confort, châssis en aluminium, moteur placé en position central-arrière, absence de pare-brise (du moins dans la première version), poids réduit (930kg)…c’est sans conteste une sportive ! Son moteur contribue également à ceci : le 2-litres atmo’ « F7R » déjà aperçu sur la Clio Williams et les Megane, mais également en compétition via la Clio Maxi et la Laguna qui courrait en BTCC, se montre intéressant et fiable malgré un certain manque de puissance (150 chevaux), pas bien grave au vu du faible poids…


En 1996 apparait la version de compétition : la Spider Trophy. Destinée au trophée monomarque, la voiture se pare d’arceaux de sécurité, le poids descend à 850 kg, la boite est séquentielle, l’échappement est revu et le moteur crache désormais 180 ch.


Dans la lignée des coupes R8, R12 Gordini, R5 ou Clio. (©Renault)

Se déroulant en lever des Grand-Prix de Formule-1 (comme la Porsche Supercup), le trophée Spider durera 4 saisons et fera la part belle aux gentlemen-drivers, à quelques jeunes loups ou à des guest-stars du sport-auto. Cette série s’est également « exportée » à une échelle locale, comme en France ou au Royaume-Uni.


Championnat britannique du Spider Tropht, ici devant un certain Andy Priaulx (©RAW Automotive)

Evidement, au vu de ses performances, elle ne peut pas se battre dans d’autres championnats plus compétitifs, mais des courageux se sont aventurés dans des séries locales (comme dans le championnat de France de GT, le FFSA GT), mais aussi aux 24 heures du Mans…avec peu de réussite. Les tentatives de l’engager avec des profondes modifications, comme en intégrant le moteur V6 PRV, puis en la greffant d’un toit et d’une carrosserie radicale via les tentatives du RJ Racing et par la version Helem V6, se sont soldées par des non-qualifications.


Mais ce que l’on ne sait pas, c’est que la Spider a également couru au Japon ! Et pas n’importe où : dans le championnat de GT, à savoir le JGTC (Suepr-GT maintenant) ! Ouais ça parait improbable, mais bon, on a bien eu une Lancia 037 qui s’est essayée dans cette série.


Tout commence avec un préparateur et gare nommé SiFo, la compagnie nippone importe depuis les années 90 des modèles français et plus particulièrement les plus sportives d’entre-elles. Parmi celles-ci, la plupart étaient des Renault Clio Williams. Normal: le fondateur de SiFo, Teruhisa Fujii, est un fan absolu de la marque au losange.



SiFo a également importé plusieurs Spider Trophy dans l’archipel. Il semblerait que l’entreprise voulait les vendre à des clients désireux de courir en compétition ou bien que ces derniers souhaitent avoir une machine plus « exotique ». Mais l’importateur et préparateur a également une autre idée en tête : s’engager en JGTC avec cette voiture. Pas question de l’engager dans la catégorie principale, le GT500 avec les Supra, NSX ou Skyline R33 GT-R hein, mais on va se contenter du GT300, la classe inférieure dans ce championnat. Cela risque d’être compliqué au vu de la concurrence mais SiFo, motivé comme jamais, tient à y aller, pour le fun !


Il semblerait que les Spider Trophy importées par SiFo aient quelque peu couru en compétition (©Minkara)

Quelques modifications sont effectuées, comme l'ajout d'un aileron arrière. Le poids initial de 850 kg passe à 900 afin de se conformer au règlement de ce championnat et de la classe GT300. Le moteur reste toujours un 2L « F7R », mais venant cette-fois de la Clio Maxi de rallye et qui crache plus de 250 chevaux sous le capot ! Un sensible bond en avant, mais les machines engagées dans la catégorie font bien plus de 300ch.


Archives SiFo


A noter que la Spider conserve les pneus Michelin qui fournit le plateau du Trophée. Précisons quand même que Renault n’est aucunement impliquée dans l’histoire, c’est donc bien une initiative privée. Pour la petite histoire, Jean Ragnotti est allé chez cette équipe d'enthousiastes et a même essayé la voiture sur le circuit de Fuji !


Une image inédite (archives SiFo)


SiFo va s’engager elle-même dans le JGTC en 1997. Mais celle-ci sera absente pour la première manche de la saison fin-mars, sur le circuit de Suzuka, il semblerait que la Spider Trophy ne soit pas encore prête, et que l’équipe a besoin de sponsors (donc de budget) pour courir…On la découvrira un mois et demi plus-tard lors de l’épreuve suivante, sur le tracé du Fuji Speedway. L’équipe est inscrite au nom de Sports Factory Racing : SiFo a en effet trouvé un client pour cette occasion, la première nommée aide le préparateur qui lui, s’occupera du développement et de l’exploitation de la Spider.


Pour les grands débuts de la Spider dans ce fameux championnat, Hideyuki Tamamoto et Michiko Okuyama sont désignés pilotes. Les ambitions sont limitées au regard du plateau de la classe GT300 : Quelques Porsche 911 GT2, deux F355 du Ferrari Club of Japan, une Bmw M3, une Toyota MR2, plusieurs Nissan Silvia S14 ou encore une Mazda RX7 engagée justement par le Sports Factory Racing.


©?

Les premiers essais du vendredi commencent à peine que la petite Spider rencontre déjà un gros pépin : le moteur a cassé, il n’a surement pas aimé le tracé rapide. Comme il n’y en a pas un de rechange, l’équipe doit déclarer forfait pour le reste du meeting…


Par la suite, Sports Factory Racing se retire de l’opération, SiFo n’arrive pas à trouver de sponsors pour continuer la saison. Quatre manches plus-tard, la Spider Trophy est de retour pour la dernière étape du championnat, à Sugo.


Engagée sous le nom de SiFo elle-même, le préparateur a déniché quelques partenaires pour l’épreuve, a également acheté trois moteurs à cette occasion et engagé deux nouveaux pilotes : Tomohiko Suniko et Akira Yoshitomi. Yokohama fournit les pneus à la place des Michelin. Pour le reste, pas de changements majeurs sur la Spider, ça va être dur de suivre la concurrence…


©"Yoshi Senna"

En essais comme en qualifications, la machine plafonne rapidement en lignes-droites. De plus, l’équipe peine à régler correctement les rapports de boite. Résultat : la Spider est à la traine et signe le 38e et avant-dernier temps au général. En comparant avec les autres GT300, elle est à près de huit secondes de la MR2 du Team Tsushiya qui a signé le meilleur temps dans sa classe. Entre la Spider, il y’a une Mazda MX5 (si si ! Après ce n’est pas la seule curiosité sur cette épreuve) devant et une 911 Carrera RSR derrière (qui a surement rencontré un souci).


La course n’est pas plus encourageante que les qualifs : la Spider est vite larguée par les autres machines. Au moins la fiabilité est au rendez-vous et la machine voit le drapeau à damier à la 32e place au général et 18e parmi les GT300, à 12 tours de la 911 GT2 de Sigmatech qui a gagné la catégorie (et 15 derrière la Supra de 5zigen qui a gagné la course). Mais au moins elle n’est pas dernière au classement puisqu’une machine de GT500 clôture ceci après avoi été accidentée en début de course, c’est la Supra du Castrol Team pilotée par Pedro de la Rosa et Michael Krumm. Oui, vous pouvez dire que la petite Spider Trophy a battu une Supra de la catégorie supérieure si on ne se réfère qu’au classement de la course.


©Super-GT

Ce sera d’ailleurs la dernière apparition de la Renault en JGTC, SiFo se rend (enfin ?) compte que les chances de bien figurer sont maigres et sans sponsor majeur, impossible de continuer l’aventure et de surcroit, sans aucune autre équipe intéressée par cette voiture ou pour l’aider. L’aventure a été brève et les résultats, comme prévu, pas glorieux, mais toute l’équipe SiFo a pu «savourer » ces brefs instants de bonheur dans le championnat majeur de GT sur l’archipel nippon.


Seule en plein milieu des GT500...(©"Yoshi Senna")

Après ceci, SiFo continue d’importer et de préparer les modèles sportifs de Renault et parfois, en développant de nouvelles pièces à destination de celles-ci. Les activités de ce préparateur, reconnues même par Renault, semblent s’être arrêtées car son site n’est plus mis à jour depuis un certain temps…



Fiche auto :


(Difficile d’avoir des données précises suite au manque de sources)


Moteur : 2-litres F7R 1998cc

Aspiration : atmosphérique

Implantation : central-arrière

Puissance : 255 chevaux à plus de 8000 tr/min


Voiture : Spider Trophy, châssis séparé en aluminium avec absence de pare-brise et ajout d’arceau. Carrosserie en matériau composite

Boite De vitesses : séquentielle 6 vitesses

Transmission : propulsion

Poids : 900 kg (minimum, sans ballast)

Dimensions : 3,79m (L) x 1,83m (l)





Sources:


Archives Super-GT




K.N







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