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Pilotes de F2 à oublier ! (années 2010)

Nombre de pilotes rêvent d'accéder à la F1...Mais si il y'a beaucoup de prétendants, très peu parviendront à obtenir un baquet dans la catégorie-reine du sport-auto. Parmi ceux-ci, on a les champions en herbe, les outsiders...et les rejetés au fond de la classe ainsi que les intérimaires de service. On va évoquer plusieurs exemples de pilotes ayant couru dans l'antichambre de la F1: la F2 (ou GP2 avant 2017) qu'on a ignoré leur existence dans cette formule de promotion tellement notre mémoire vieillit mal. Ne sont pas pris en compte les "icones" mémorables tels que Johnny Cecotto Jr, Sergio Canamasas ou Mahaveer Raghunathan ainsi que les champions oubliables comme Davide Valsecchi et Fabio Leimer.






Patricio O’Ward (2019)


On a tendance à l’oublier, mais le mexicain qui brille actuellement en Indycar chez Arrow-Mclaren a fait un bref passage en F2 il y’a un peu plus de deux ans. Le contexte ? L’équipe néerlandaise MP Motorsport cherche activement un pilote disponible pour disputer le meeting en Autriche, sur le circuit du Red-Bull Ring, afin de remplacer le célébrissime Mahaveer Raghunathan. Pourquoi ? Notre pilote indien bien-aimé a gaffé lors des courses au Paul-Ricard : non-respect de la Virtual Safety-Car à trois reprises (il n’a pas ralenti suffisamment) et comme il a déjà pas mal d’antécédents précédemment, celui-ci perd tous ses points sur sa super-licence et ne peut donc participer au GP d’Autriche.


©?

C’est ainsi que O’Ward, lui-même champion 2018 de l’Indy Lights et membre de la famille Red Bull (depuis le printemps 2019 justement, mais ça ne durera pas longtemps), débarque en terre autrichienne au pied levé. Celui qui court à temps-partiel chez Carlin en Indycar puis en Superformula n’a pas fait de miracles en qualifications. Mais n’a pas démérité en se plaçant 19e sur la grille pour la première course (c’est en tout cas mieux que ce qu’aurait fait Mahaveer hein). Pas grand-chose à dire lors des deux courses hormis le fait qu’il a rejoint l’arrivée. C’est à peu près le minimum qu’on attendait de lui au vu des conditions.


Zeltweg et puis s'en va, Lord Mahaveer reprendra sa place dès la manche suivante (©?)

Passé cet intérim, O’Ward continuera en Superformula pour la suite de la saison (sans la finir) puis mettra définitivement le cap vers l’Indycar.



Alex Palou (2017)


Le champion 2021 d’Indycar aura connu un parcours « junior » assez agité entre manque de moyens et passage dans à peu près toutes les séries. Pourtant, le talent est bien là comme en atteste ses succès en karting. Ensuite, le pilote espagnol passera par l’Euroformula Open en 2014 (3e) chez Campos avant d’aller en GP3 au sein de la même équipe dont le boss l’a révélé à l’époque du karting. Une victoire et deux podiums seront ses meilleures performances durant deux saisons.


Pour 2017, Palou s’exile au Japon disputer le championnat local de F3. Et ca marche bien : 3 victoires et une 3e place finale au classement. En parallèle, il participe à plusieurs manches en Formule V8 3.5 en fin de saison.


Mais le pilote originaire de Sant Antoni de Vilamajor a également été contacté par Campos, non pas pour de la GP3, mais plutôt pour disputer la manche de F2 sur le circuit de Jerez ! Prenant la place de Robert Visoiu.


©FIA

Avec une équipe qui n’est pas au top du top depuis son retour dans ce championnat depuis 2014, Palou se débrouille bien, très bien même : 11e en qualifs’, loin devant son partenaire Ralph Boschung. La course principale (le samedi) sera identique : aucune erreur et 8e à l’arrivée, synonyme de pole position pour la course sprint ! Il terminera à la même position lors de cette manche, prouvant qu’il a du potentiel malgré son parcours délicat en GP3. De retour pour l’épreuve finale à Abu Dhabi, il sera cette-fois confronté à un certain Lando Norris (qui remplace donc Boschung) dans le garage voisin. Derrière le britannique en qualifs’, il se comporte bien lors des deux courses même s’il finit hors des points (12e lors de ces manches).


En pole pour la seconde course (sprint) à Jerez

Ce seront ses seules apparitions dans cette série. Le pilote espagnol signera en F3 (qui était à cette époque une série « rivale » du GP3 avant que celles-ci fusionnent l’année suivante) chez Hitech en 2018, avec des résultats mitigés. Par la suite il s’exilera à nouveau au Japon pour un double-programme en Superformula et en Super-GT avant de mettre le cap en Indycar. On connait la suite…



Zoel Amberg (2015)


Le pilote suisse, en plus de courir dans le championnat mondial d’endurance (avec le Team SARD Morand en LMP2), a signé avec l’équipe Lazarus pour la saison 2015 de GP2. Lui qui débarquait de la Formule Renault 3.5 avec des résultats qui furent tout sauf exceptionnels arrive dans une structure qui est loin d’être la meilleure.


©Sebastian Rozendaal / LAT Images

Comme prévu, les débuts du natif de Stans sont discrets, une 13e place lors de la course sprint à Barcelone reste son meilleur résultat. Arrive Monaco et c’est me début de la fin : après un accrochage avec Johnny Cecotto Jr. Lors de la manche sprint, Amberg ne fera plus aucune apparition en course par la suite. Ses douleurs au dos sont trop importantes pour le pilote suisse alors qu’on pensait un moment que ses finances ne suivaient pas. Après avoir fait plusieurs tours durant les essais au Red-Bull Ring et au Hungaroing, impossible de piloter correctement, et Amberg doit faire une croix pour le reste de la saison, que ça soit en GP2 ou en endurance. Il n’a plus couru en compétition depuis.

Un pilote moyen dans une équipe médiocre...difficile de percer...(©Sam Bloxham)



Nabil Jeffri (2016 & 2017)


On l’a oublié celui-là mais le pilote malaisien a disputé deux saisons en GP2/F2 dans un relatif anonymat.


Pourtant, son arrivée en Europe commençait bien après ses quelques bonnes dispositions vues en JK Series (ex formule BMW Pacific) et sa seconde place en F3 Allemande en 2014. Arrive la F3 européenne l’année et c’est le coup d’arrêt : 25e au général avec 2 petits points marqués, Jeffri n’est pas tout à fait prêt pour monter d’un cran…et pourtant…


Avec quelques sponsors nationaux, il s’offre une place chez Arden en 2016. L’équipe britannique n’est plus une référence dans le championnat et Jeffri, comme son partenaire Joel Eriksson, vont traverser la saison dans le ventre mou du peloton. Pas grand chose à dire sinon un solide strike au Red-Bull Ring juste avant le premier virage. Une 7e place lors de la course sprint dans les rues de Baku sera le seul résultat notable du pilote malais, après une épreuve bien agitée.


Pas évidents, les débuts en GP2...(©Zak Mauger)

Malgré tout, il persévère pour 2017 et signe chez Trident. Si ce n’est toujours pas une équipe au top, Jeffri va vite prendre le bouillon face à Sergio Canamasas, puis face aux rookies que sont Callum Ilott et Santino Ferrucci. Pour résumer sa saison, disons que le vice-champion 2014 de la F3 allemande squattera continuellement les dernières lignes sur la grille et continue de jouer les accessoires mobiles en course. Seule une 9e place lors de la course principale à Jerez éclaircit ce bilan pas glorieux.


Aucune amélioration en 2017 (©?)

On le reverra ensuite dans le championnat mondial d’endurance lors de la première partie de la saison 2018-2019 avant de disparaitre de la circulation.



Giancarlo Serenelli (2012)


Vous ne le savez peut-être pas, mais le pilote vénézuélien a disputé sa première et seule saison de GP2 à l’âge de 31 ans (!!). Auparavant il brillait dans le championnat de Formule Ford Venezuela et en LatAm Challenge (championnat qui se déroulait au Mexique et parfois, aux USA. Aujourd’hui devenu la F4 NACAM) durant la décennie 2000, même passé les 25 ans.


©Alastair Staley


En 2012, Serenelli passe enfin un cap : il signe chez Ombra Racing en Auto-GP et enfin, chez Lazarus pour courir en GP2. L’équipe italienne, qui débute également dans ce championnat, est également sponsorisée par le Venezuela et vise un pilote de ce pays qui a produit quelques perles telles que Pastor Maldonado ou Johnny Cecotto Jr., mais c’est ce cher Giancarlo qui est l’heureux élu.


©Glenn Dunbar

Les débuts seront très difficiles pour le team ainsi que pour Serennelli et son équipier Fabrizio Crestani. Peinant à se classer au-delà de la 20e position sur la grille ou en course en plus d'être loin du compte face à ses adversaires, le pilote de Caracas ne marque pas le moindre point et sera remercié à l’issue de la trêve estivale. Fin de l’histoire.



Daniel Abt (2013 & 2014)


Daniel Abt est bel et bien lié au nom du préparateur allemand souvent lié à Audi et accessoirement équipe présente en sport-auto. Celui qui fut champion de l’ADAC Formula Masters en 2009 s’essayera à presque toutes les séries juniors avec la F3 Cup en 2010, la Formule Renault 3.5 l’Euro F3 ainsi que le trophée internationnal de F3 en 2011 avec des fortunes diverses. En 2012, le voilà en GP3 au sein de l’écurie Lotus, qui est en fait ART Grand-Prix. Il manque de peu le titre face à Mitch Evans, mais il accède logiquement au GP2 en 2012, toujours au sein de chez ART, une des pointes dans le championnat.


Une course à Singapour de jour: c'est arrivé en GP2! (©?)

Mais cette saison sera très difficile pour le jeune allemand. D’accord, l’équipe française n’était pas au mieux de sa forme cette saison-là, oui la seconde voiture a toujours tendance à être « en dessous » par rapport à l’autre, cela n’explique pas tout : visiblement pas trop à l’aise avec la Dallara, Abt montre des lacunes en qualifications notamment. Malgré ses remontées, celui-ci partait de trop loin pour espérer quelque chose, du moins tant qu’il n’était pas impliqué avec un autre pilote dans un contact ou un petit fracas. Bilan une 23e place finale avec 11 petits points, là où son partenaire James Calado signe deux victoires et finit 3E du général. Une année à oublier…


Abt récidive pour 2014, cette-fois dans une structure un peu plus modeste, au sein de l’équipe Hilmer. Toujours à l’arrière garde du peloton, le pilote allemand n’a toutefois pas démérité durant la saison, en devançant notamment ses partenaires de garage Facu Regalia et Jon Lancaster (qui remplaçait le pilote argentin) et offrant à l’équipe ses meilleurs performances lors du weekend à Budapest, puis à Spa.


Sahara sponsorise l'équipe Hilmer en 2014. L'équipe de F1 Force-Inidia a noué des liens avec la structure allemande cette saison (©FIA)

Il manquera la dernière manche à Abu Dhabi, préférant se concentrer exclusivement à la Formule E pour devenir le fidèle valet du célébrissime Lucas Di Grassi chez Audi-Abt !



Kimiya Sato (2014)


Certains observateurs suivaient d’assez près après avoir été vice-champion d’Auto-GP en 2013. Kimiya Sato (rien à voir avec Takuma) a eu un parcours « junior » honorable que ça soit en F3 japonaise ou en F3 allemande. Assez pour devenir pilote réserviste chez Sauber en F1 à la fin de l’année 2013, s’offrant en plus quelques tours de manège. Les portes du GP2 vont alors s’ouvrir à lui.



Il signe chez Campos pour 2014 et continue toujours de courir en Auto-GP en parallèle. Sa saison en GP2 sera anonyme : deux petits points marqués lors de la course sprint à Sotchi. Certes, c’est un rookie mais son partenaire Arthur Pic l’est également, et cela ne l’a pas empêché de signer une victoire et deux autres podiums durant la saison…L’Auto-GP sera meilleure : 6 victoires et le titre.


Meilleur résultat de la saison lors de la course sprint à Sotchi: 7e (©Sam Bloxham)

Sato court désormais au Japon, notamment en Super-GT.



Philo Paz Armand (2016)


Venant de la Formule Renault Eurocup, puis de la 3.5 sans grands résultats majeurs, le jeune pilote indonésien passe en GP2 grâce à l’appui de son pays de de KFC Jagonda Ayam (filiale indonésienne de la chaine de restauration, qui soutient également et surtout Sean Gelael). C’est Trident qui l’accueillera à bras ouverts.





Pas verni en début de saison. Il restera toutefois très loin de son partenaire Luca Ghiotto et du reste des autres, jouant les accessoires mobiles la majorité du temps en course, quelques erreurs par-ci par-là et une 14e place comme meilleur résultat au Red-Bull Ring. Pendant ce temps, l’autre Trident s’est imposé à une reprise et terminé 8e au général. Au moins, sa présence a permis à l’équipe italienne de ne pas faire de changements de pilotes en cours de saison, comme c’est trop souvent le cas chez celle-ci. Merci les sponsors ! Sa carrière en compétition prend fin après cette saison, ou plutôt en début d’année 2017 après le décès brutal de son père.


Seul au monde, ou presque...(ici à Hockenheim) (©?)


Niko Kari (2018)


Un ancien de la Red Bull Junior Team débarqué du programme fin-2017 suite à ses performances moyennes en GP3 chez Arden. Pourtant, le pilote finlandais continue dans ce championnat l’année suivante, cette-fois au sein de chez MP Motorsport. Aucun résultat significatif n’est à signaler, il ne termine d’ailleurs pas la saison pour une bonne raison : l’équipe néerlandaise lui offre le baquet de Ralph Boschung pour les deux dernières manches en F2 ! C’est ainsi que Kairi, mais également Dorian Boccolacci, sont les pilotes MP pour cette fin de saison, eux qui étaient également partenaires en GP3 dans la même équipe en début d’année !


©?

Son premier meeting à Sotchi ne se déroule pas trop bien : abandon sur souci mécanique lors de la course principale puis sortie de piste sous la pluie en course sprint. Abu Dhabi sera un tout petit peu mieux : 15e dans la manche principale avant d’être touché par Sean Gelael et de renoncer tôt dans la course sprint. Son seul fait d’arme est d’avoir devancé Boccolacci en qualifications.


Kari retourne en F3 (ex-GP3 désormais) en 2019 avant de passer en endurance l’année suivante, en European Le Mans Series chez Eurointernational (LMP3). En 2021, il n’a pas piloté de la saison.



Matevos Isaakyan (2019)


Vice-champion d’une Formule V8 3.5 moribonde en 2017 après un passage mitigé en GP3 l’année précédente. Matevos Isaakyan se tournait vers l’endurance à partir de 2018 (après déjà quelques passages fructueux en ELMS en 2017) chez SMP pour piloter la BR1 LMP1. Quelques cascades plus-tard, il n’est plus dans le programme de l’équipe russe, contraignant celui-ci à ne pas avoir le moindre programme durant l’année 2019.


©Motorsport Images

Mais en fin d’année, l’équipe Sauber Junior Team by Charouz cherche un remplaçant au malheureux Juan-Manuel Correa et le pilote russe est choisi pour finir la saison, d’abord chez lui sur le circuit de Sotchi, puis à Abu Dhabi. Il réussira à voir le drapeau à damiers à trois reprises sur quatre (13 dans la course sprint « à domicile »). Le mieux qu’il puisse faire au vu des circonstances (découvrir la monoplace, l’équipe, le championnat, l’équipe encore marquée par l’accident de Correa…).



Entouré des deux "légendes" du fond de la grille à Sotchi, Tatiana Calderon (devant) et Mahaveer R. (derrière) (©Carl Bingham)

K.N





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