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  • Photo du rédacteurGoodstone

Fin de règne brutal: Signatech-Alpine / WEC 2019-2020

Après une petite pause, voici un nouvel article un petit peu en décalage avec le thème du blog : alors l’une des grosses forces parmi le plateau LMP2 au sein du championnat mondial d’endurance, l’équipe Signatech-Alpine va connaitre une saison 2019-2020 bien différente des précédentes…




En 2013 et 35 ans après la victoire d’une Alpine-Renault A442 aux 24h du Mans, le nom d’Alpine réapparait sur la scène de l’endurance en s’alliant avec l’équipe Signatech et en s’engageant en European le Mans Series.



Mais pas question d’un retour en grande pompe, il s’agit davantage d’un partenariat avec la structure managée par Philippe Sinault (présente en endurance depuis l’aube des années 2010) qu’à une participation 100% officielle. Ça veut également dire point de prototype inédit, mais plutôt un rebadging d’une LMP2 (donc, pas la catégorie-reine de l’endurance/protos) et un bon coup du pub’ sans pour autant dépenser énormément.


Come-back au rabais ou non, il faut admettre que l’association Signatech-Alpine fonctionne parfaitement dès ses débuts : titre obtenu en 2013 et 2014 en ELMS avec l’A450 qui est en réalité une Oreca 03 avec le logo d’Alpine. La structure passe à la vitesse supérieure en 2015 en allant au championnat mondial d’endurance (WEC). Toujours avec l’A450, la première victoire dans leur catégorie a lieu lors des 6 heures de Shanghai.


Champions en European Le Mans Series en 2013 et 2015, Signatech-Alpine (ici au Mans 2014) s'engageront en WEC à partir de 2015 (©Alpine)

2016 sera l’année parfaite pour l’équipe : quatre victoires et le titre mondial en LMP2. Idem lors de la saison 2018-2019 (on passait sur deux années à partir d’ici) sans jamais avoir quitté le podium lors des huit épreuves de la saison (incluant deux victoires) ! La classe !


Saison 2018-2019 parfaite pour l'entité franco-francaise: victoire de classe au Mans en 2019 pour clôturer la supersaison (©Xavi Bonilla / DPPI)

C’est avec deux titres mondiaux dans la catégorie « inférieure » en proto que Signatech-Alpine entame la supersaison 2019-2020 et autant dire qu’elle est pratiquement l’équipe à abattre. Le proto est toujours le même depuis 2017, à savoir l’Alpine A470 ou une Oreca 07 rebadgée comme toujours. Le moteur est un V8 Gibson atmosphérique comme sur tous les autres LMP2.



Quelques petits changements à noter : Matmut n’est plus le sponsor-titre de l’équipe, remplacé par Elf pour cette saison. Mais c’est surtout du coté des pilotes que ça bouge, si le brésilien Andre Negrao est toujours de la partie, le « capitaine » de l’équipage, le pilier du lineup, Nicolas Lapierre, est parti chez Cool Racing, il est remplacé par le jeune prodige Thomas Laurent, lui-même réserviste chez Toyota et pilote chez Rebellion (en LMP1) la saison passée. Le règlement dans la catégorie LMP2 impose également d’avoir un pilote ayant au moins le grade « Bronze » ou « Silver » par la FIA, c’est-à-dire des gentlemen-drivers dans l’un ou des jeunes peu expérimentés dans l’autre (entre-autres). Excellent « Silver » la saison dernière, Pierre Thiriet décide de se consacrer aux affaires familiales et est remplacé par le tout aussi bon Pierre Ragues qui fait son retour dans l’équipe.


De gauche à droite: Pierre Ragues, Andre Negrao et Thomas Laurent

Un équipage à la fois dynamique et plutôt jeune, quelques petites interrogations néanmoins : est ce que Thomas Laurent parviendra à faire oublier Lapierre ? Et Signatech-Alpine, dont on se demande si le programme ne touche pas à sa fin, peut-t-elle faire mieux que 2018-2019 ? Pas évident vu que l’équipe avait déjà placé la barre très haute la saison passée. En tout cas, les sept autres LMP2 inscrites (seulement, et six d’entre eux utilisent des Oreca) pour ce cru 2019-2020 ne vont certainement pas rester les bras croisés. Citons l’arrivée de l’équipe United Autosports qui vient de l’ELMS, JOTA engage deux protos, dont une sous le nom du Jackie Chan DC Racing. Enfin, en ce qui concerne le Racing Team Nederland, High Class Racing ou le Cool Racing, leurs ambitions sont quelque peu limitées avec la présence d’un gentleman-driver dans leurs rangs…


©Motorsport Images


Première manche de la supersaison de WEC sur le circuit de Silverstone pour 4 heures de course, qui se déroulait le premier weekend du mois de septembre 2019. Qualifiée au milieu des autres LMP2 (5e), l’Alpine remontait doucement, mais surement vers la tête de la catégorie. La brève apparition de la pluie en cours de route perturbe quelque peu le parcours de cette voiture, un changement de capot avant suite à un contact avec le mur en sortie des stands a quelque peu perturbé la donne, mais l’équipage franco-brésilien finira tout de même second de la classe (sixième au général), derrière l’Oreca de la surprenante équipe du Cool Racing (avec Nicolas Lapierre) qui débutait en WEC ! 18 points marqués et neuvième apparition consécutive de Signatech-Alpine sur le podium LMP2, c’est déjà pas mal.


Les 6 heures de Fuji seront toutefois différentes pour l’équipe : pas trop dans le coup en qualifs et en début de course, Pierre Ragues s’accrochera avec la Ferrari 488 du Red River Sport peu avant la première heure. Bilan un passage dans le garage et une pénalité pour avoir causé ceci. Sixième place parmi les LMP2 et donc point de podium, une première depuis Bahrein 2017 ! Il fallait bien que ça arrive un jour…


Les 4 heures de Shanghai seront dans la continuité de la manche précédente : rythme un poil en dessous de ses rivales et trop de petites erreurs aux stands ou sur la piste. 4e des LMP2 (9e au scratch) malgré tout, difficile de rattraper le temps perdu face à une concurrence rapide et régulière à chaque tour…


Pas de podium en LMP2 à Shanghai (©Alpine)

Les 8 heures de Bahreïn marquent la quatrième et dernière manche se déroulant en 2019. Et cette longue épreuve ne change pas grand-chose à la situation actuelle du team Signatech-Alpine qui ne sera pas dans le coup pour la gagne ou le podium : 5e de la catégorie et 8e au général. On est déjà loin des podiums à la suite lors de la saison dernière…


Un petit duel face à l'Oreca du United Autosports, insuffisant pour priver l'équipe anglaise de la victoire (©LAT Images)

Après une première partie de saison assez délicate, la première épreuve se déroulant en 2020 se passe sur le circuit nord-américain de COTA (à la place des 6h d’Interlagos, au Brésil) pour six heures animées sur ce tracé vallonné. Alors que Negrao-Laurent-Ragues menaient la danse parmi les LMP2, une rupture du disque avant-droit du frein ruinera tous les espoirs de cet équipage. Le temps de remplacer cet élément, deux tours ont été perdus…6e de la classe. Pas de chance…Et les espoirs de conserver le titre se complique de plus en plus.


Ca partait bien à COTA...(©?)

Après cette étape au Texas, il n’y’a plus aucune épreuve entre mars et juillet à cause du Covid, entrainant l’annulation des 1000km de Sebring et le report des autres manches dont les 24h du Mans. Pendant ce temps, Signatech-Alpine participait aux 24 heures virtuelles en juin (via la simulation de course auto, rFactor 2).


Petite escapade virtuelle en attendant le retour des épreuves, Signatech-Alpine finira 26e de ces 24h du Mans virtuelles avec Ragues, Laurent, Negrao et Nicolas Longuet

Retour à la réalité en aout pour les 6h de Spa-Francorchamps (initialement programmées en mai), alors que le proto se montrait performante durant l’épreuve et pouvait viser la seconde place (de catégorie) derrière United Autosports. C’est justement pour cette position que Thomas Laurent se bat face à l’Oreca du Racing Team Nederland pilotée par Frits Van Eerd. Mais dans la courbe rapide de Blanchimont, tout va de travers : Laurent prend l’intérieur, Van Eerd ne le voit pas, les deux protos se touchent, l’Alpine part en travers et se dirige droit vers les murs de pneus à l'extérieur de la courbe….Un gros carton suivi d'un tonneau se produit.







Heureusement, plus de peur que de mal pour Thomas Laurent, mais la voiture est détruite et c’est l’abandon à un peu moins de deux heures de l’arrivée…


On attend une revanche de la part de l’équipe française (qui annonce rester en WEC la saison prochaine, mais dans la catégorie-reine des prototypes : l’Hypercar) pour les 24 Heures du Mans, qui se déroulaient fin-septembre (au lieu de juin). Peut-être que le vainqueur de ces deux dernières éditions pourra inverser la tendance après plusieurs courses malchanceuses.



Mais dès la fin du premier tour, c’est le drame : André Negrao rentre aux stands, la voiture est même emmenée au garage suite à une fuite d’eau !


Lorsque ce souci a été résolu, deux tours ont été perdues dans l’affaire, la victoire est désormais quasiment-impossible, même au Mans, d'autant que ses plus proches rivales ne feront pratiquement aucune erreur en cours de route…


Malgré tout, le trio de pilotes va entamer une remontée spectaculaire tout au long de l’épreuve, et finiront à une méritoire 8e place finale et 4e parmi les LMP2. Si seulement il n’y avait pas eu cette satané fuite…


Fantastique remontée du trio de l'équipe, il ne manquait pas grand chose pour rejoindre le podium de la catégorie LMP2 (©Alpine)

L’ultime manche du WEC se déroule deux mois plus tard à Bahrein (une nouvelle fois) dans le cadre des 8 heures de Sakhir. Pour l’ultime apparition de l’Alpine A470 et de l’équipe Signatech-Alpine en LMP2, le résultat ne sera pas à la hauteur des espérances. L’équipe n’arrive pas à tenir ses gommes sur un relais, les contraignant à s’arrêter plus tôt que prévu. Reste que Thomas Laurent s’est bien bataillé avec Nyck de Vries, même si le désormais ex-réserviste de Toyota n’arrivait pas à trouver l’ouverture face au tenace néerlandais. 5e position de la catégorie et 7e au général, après un arrêt dans la dernière demi-heure, pour clôturer le glorieux parcours de l’équipe en LMP2.


Pas de podium à Bahrein pour Alpine et Signatech (©?)


Champions la saison précédente, Signatech-Alpine a joué de malchance et parfois manqué d’un peu de vitesse pour défendre sa couronne. Et face à l’invincible armada de United Autosports ainsi qu’à une concurrence tout aussi compétitive que régulière, ça ne pardonne pas. Cinquième au classement final des équipes en LMP2 avec un podium, le programme dans cette catégorie se termine un peu dans la douleur…mais l’association Signatech-Alpine sera toujours de la partie au sein du championnat mondial d’endurance pour 2021 (on retourne à une saison "normale"), cette-fois avec une A480, ex-Rebellion R13 LMP1 parée pour l’Hypercar.




Direction l'Hypercar, catégorie reine des protos en endurance, pour l'équipe. Mais Thomas Laurent ne sera pas de la partie (©?)


Sources:


Auto-Hebdo, Motorsport.com, Endurance-Info, Dailysportscar, WEC...




Pour 2021, place à l'Hypercar et à l'Alpine A480, anciennement Rebellion R13 LMP1, construite par Oreca! (©Signatech-Alpine)









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