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Sponsors & investisseurs, je vous déteste ! (2)

Renember le premier article consacré à ce thème l’an dernier ? Après avoir évoqué en détail les cas Direxiv ou encore du Prince Malik, faisons un petit tour express des quelques faussaires en tout genre…



Andrea Moda/ Andrea Sassetti…


Non, lui, on va le garder pour plus tard quand il y’aura un article consacré à cet « artiste ». Désolé de vous décevoir !


Mastercard / Lola



Là aussi, un article pour cette équipe est dans les cartons, mais impossible de ne pas passer à côté de ceci. Petite histoire : après le désastreux partenariat avec la BMS Scuderia Italia en 1993, le constructeur et fournisseur anglais se retrouve sans client en F1, celui-ci décide alors de s’engager de ses propres ailes, mais le projet tarde à se concrétiser, faute de voiture performante et répondant aux nouvelles normes, mais surtout à cause de moyens précaires.


La Lola T93/30 exploitée par la Scuderia IItalia en 1993 sera tout, sauf une réussite (©?)

Courant 1996, Lola a déniché un sponsor bien connu : Mastercard, le partenariat n’est pas uniquement d’ordre financier, la création d’un pass dit « Club Mastercard » est réservé aux généreux membres cotisant plus de 30 000 dollars. Au menu : carte VIP, stages de pilotages, accès direct aux premières loges, etc…



Et alors que la future monoplace est loin d’être terminé, ce qui n’est pas un problème car l’officine d’Eric Broadley a prévu de venir en 1998, l’entreprise spécialisée dans le paiement-retrait voit les choses différemment et exige que Lola participe au championnat de F1 dès 1997 ! Evidemment, rien n’est fini et il faut rusher le développement de la monoplace ainsi que récupérer les modestes moteurs Ford-Cosworth V8 usagés. Bref, tous les ingrédients d’un scénario-catastrophe…



Pas très souriants, les pilotes de l'équipe Lola-Mastercard. De gauche à droite: Vinncenzo Sospiri, Riccardo Rosset et le pilote-essayeur Andrea Montermini (©globo esporte)

Quand la Lola T97/30 prend la piste, rien ne va : aucun appui aérodynamique, moteur mal monté dans la monoplace (provoquant sa casse lors de ses premiers tours d’essai) et très peu d’essais effectués ! Pour les deux pilotes-titulaires, à savoir les « fameux » Vincenzo Sospiri et Riccardo Rosset, la saison va être très longue.



On connait l’histoire lors du GP inaugural, en Australie : les voitures sont hors du coup lors des essais qualificatifs, Sospiri et et Rosset échoueront à se placer sur la grille de départ, faute d’un temps suffisant pour se qualifier (plus de 11 secondes de retard sur les premiers). Mastercard doit bien regretter cet investissement…et justement, celui-ci se barre à la veille du GP du Brésil, laissant Lola sans sponsor et en faillite dans les semaines qui suivent ! Un caprice d’enfant pour participer plus tôt en F1 et tout fout le camp, bien fair-play de la part de Mastercard de laisser tomber le constructeur britannique après un échec…

Quelques mois après Lola, Mastercard sponsorise une autre équipe en F1: Jordan, mais en étant plus "discret" qu'avec Lola. Ici Damon Hill en 1998 (©F1 Nostalgia)


Lycos / Tyler Jet Motorsports (NASCAR)


Tout le monde connait le moteur de recherche Lycos, pas vrai, sauf peut-être chez les plus jeunes d’entre nous. Crée au milieu des 1990s, la compagnie s’approche du sport-auto en sponsorisant en 1998, l’équipe de Robbie Reiser en NASCAR Busch Series (la deuxième division). Avec un jeune pilote relativement inconnu du grand public à l’époque, Matt Kenseth, les résultats sont plus que bons et ce dernier manquera le titre de peu face à Dale Earnhardt Jr. Problème : sponsoriser un team n’est pas rentable pour Lycos, et le deal s’arrête au bout d’une saison.

Matt Kenseth (#17) en lutte avec Randy LaJoie. Le deal entre le team de Reiser et Lycos ne durera pas un an (©NASCAR Memories)


Il faudra attendre 2000 pour revoir le nom de Lycos en compétition, toujours en NASCAR, mais en Cup Series, la division principale. Alors que la saison va commencer à Daytona, le Tyler-Jet Motorsports va courir sans aucun sponsor après avoir connu le Tabasco fiasco fin-98 et subi une mauvaise saison 1999. A la veille de la course, l’équipe a signé un deal avec Lycos pour l’ensemble de la saison avec un montant avoisinant les 6 millions de dollars, le Tyler-Jet est sauvé !


Courses qualificatives avant le Daytona 500: la Pontiac Grand-Prix #10 de Johnny Benson. Lycos apprarait discrètement sur la voiture. (©Crash.net)

Sur la piste, les performances sont là : Johnny Benson place la Pontiac #10 termine 12e lors du Daytona 500 après avoir mené pas mal de tours dans le dernier tiers de l’épreuve. Une non-qualification à Atlanta ne freine pas les résultats plus qu’honorables de l’équipe.


©Fuller Collections

Fin-juin, en marge du second meeting de Daytona, surprise : le partenariat entre le Tyler-Jet et Lycos est rompu, la compagnie n’a versé aucun centime depuis le début de la saison. Outre le fait que l’équipe va attaquer en justice Lycos (entre-temps racheté par Telefonica) et réclame l’argent, il n’y a plus aucun sponsor sur la Pontiac #10. Finalement, et alors que le Tyler-Jet n’a plus un sous en poche, son propriétaire, Tim Beverley, se résout à vendre son équipe.

Le MB2 Motorsports, présente également en NASCAR, rachète l’équipe au cours du mois de juillet, ce qui permet à Johnny Benson de finir la saison, toujours avec la Pontiac flanquée du numéro 10.



Daytona 400 en juillet: Retour avec une voiture toute blanche pour Benson et le Tyer-Jet, Lycos n'a rien payé du tout. La fin est proche pour cette équipe (©?)

Après le Tabasco Fiasco, le Tyler-Jet n’a pas été épargné avec Lycos, il aurait mieux valu choisir Yahoo ou Google, oops…

Courant juillet, MB2 Motorsports rachète le Tyler-Jet Motorsports. Gardant tout le staff et le pilote, Johnny Benson pourra terminer la saison, toujours avec le #10...et avec quelques autres sponsors (©Brian Cleary)


Charles Zwolsman / Euro Racing (WSC)



Pas vraiment un bonhomme qui a ruiné le travail de quelqu’un, mais plutôt un qui s’est mis hors-jeu avec sa propre structure. Charles Zwolsman était un pilote néerlandais aperçu jusqu’au milieu des 90s. La course n’était pas l’activité principale du personnage car au début des années 1980, il tenait une fleuristerie. Après la fermeture de cette dernière, il se dirige vers d’autres activités rémunératrices et « florissantes »…mais on y reviendra après.




Zwolsman débuta en compétition au milieu des 1980s dans des épreuves mineures d’endurance. Il faudra attendre 1990 pour le voir courir de manière régulière, notamment dans le championnat mondial d’endurance (WSC) en 1990 pour le compte du Chamberlain Engineering. C’est également l’année de ses débuts aux 24 heures du Mans, avec un abandon.


L’année suivante, ayant suffisamment de moyens pour viser un peu plus haut, le pilote néerlandais décide de créer sa propre structure : Euro Racing. Courant toujours en WSC, la voiture choisie sera une Spice SE90C doté d’un moteur Ford-Cosworth DFZ, le règlement oblige l’installation de moteurs atmos’ 3,5. Les résultats seront globalement moyens mais accrocheront plusieurs 4e places en course pour finir 5e au classement final des équipes.


©Jeremy Jackson


En 1992, Euro Racing utilise les nouvelles Lola T92/10 à mteur Judd, toujours dans un championnat WSC agonisant faute de participants. La saison sera difficile, le proto manque de mise au point et sa fiabilité est perfectible. Malgré la présence de pilotes intéressants comme Cor Euser, Heinz Harald Frentzen ou Jesus Pareja, les résultats sont assez maigres…mais tout ceci n’est rien comparé à ce qu’il va se passer avant l’ultime manche du championnat, à Magny-Cours.


©Martin Lee

A la veille de ce meeting, on apprend que Zwolsman, le patron-pilote pour rappel, est arrêté aux Pays-Bas pour trafic de drogue ! Venons-en à ses activités : à partir des 80s, notre pilote en herbe ne contentait pas que du commerce de fleurs, il se faisait beaucoup de thune dans le transport et le « commerce » du haschisch, et l'argent accumulé lui aurait également permis de créer une petite concession automobile de luxe. Voilà, le patron est en taule, et les Lola Judd de l’Euro Racing doivent déclarer forfait pour la course, l’équipe sera dissoute quelques semaines après. Pour les mécanos et pilotes, il n'y a plus qu'à chercher une autre équipe...


Passé cette histoire, Zwolsman sera à maintes reprises arrêté et condamné pour des faits similaires, plus du blanchiment d’argent ou de port d’arme illicite. Il décédera en 2011 dans la prison de Nieuwergein, à l’âge de 56 ans.


Ses fils, Ross et Charles Jr, ont été également pilotes. Notons que le dernier cité a été impliqué dans une affaire de blanchiment d’argent en 2011.



Rich Energy (F1)


Non, la marque chère à l’ami William Storey n’a pas été oubliée. Crée en 2015, Rich Energy est une compagnie britannique fabriquant des boissons énergisantes, à la manière d’un Red Bull. La marque fondée par William Storey commence à sponsoriser certains pilotes de karting ainsi qu’une équipe en British Superbike. La compagnie commence à parler d’elle courant 2018 lorsqu’elle envisageait de racheter Force India en Formule 1, sans succès. Puis, la marque tentait de trouver un accord avec Williams pour un sponsoring, raté également.

Bien heureux celui ou celle qui arrivera à trouver une canette Rich Energy en grande surface...


Finalement, Rich Energy est annoncé comme sponsor-titre de l’écurie Haas pour 2019. Un contrat signé et voilà les monoplaces ornées d’un noir et or rappelant les Lotus « JPS ».



©Haas

Hormis cela, tout le monde s’interroge sur le personnage de William Storey et de son entreprise : personne ne connait cette marque comme elle ne commercialise pas ses canettes dans les grandes surfaces. Et puis, d’où vient Storey ? Mystère et boules de gomme…



Les pilotes Haas et le team-principal Gunther Steiner sont pprésents sur cette photo. William Storey est le monsieur avec une longue barbe (©?)

En tout cas, notre ami barbu affirme pouvoir battre Red Bull sur la piste, courageux ! En attendant, Rich Energy est quelque peu dans la tourmente car Whyte Bikes, une compagnie de vélos, attaque le fabriquant de canettes pour avoir plagié son logo.


Le nouveau jeu des 7 erreurs


En piste, les Haas VF-19, conduites par Kevin Magnussen et Romain Grosjean, ne sont pas dans le coup en course, la faute à une voiture incapable d’exploiter parfaitement les pneus Pirelli. Arrive juillet et le GP de Grande-Bretagne sur le circuit de Silverstone, alors que le paddock s’apprête à débarquer dans les garages, Storey annonce via Twitter que le partenariat avec Haas est terminé, citant des performances décevantes de la part de l’équipe, voyez plutôt :

Les joies des archives internet

Dans les heures qui suivent, tout ceci est démenti par Haas et même les actionnaires de Rich Energy, qui n’approuvent pas la réaction de leur patron. Au final, l’entreprise restera avec le team malgré les protestations de Storey, dont ce dernier sera éjecté de sa propre entreprise (il accusera les actionnaires de comploter contre lui et de travailler avec Red Bull…)


Red Bull Ring, avec Grosjean (©Sportauto)


Durant l’été, les doutes s’intensifient sur le fait que Rich Ener.. .euh pardon : Lightning Volt, le nouveau nom de la compagnie et avec bien évidement un nouveau logo, continuent de sponsoriser Haas, bien que les noms de Rich Energy restent sur les monoplaces. Finalement, l’accord est rompu courant septembre, peu avant le GP de Singapour, l'histoire ne nous dit pas si Rich/Volt avait des soucis de paiement envers Haas . Tout ça pour ça…


A partir de fin-septembre, le nom de Rich Energy est retiré sur les Haas VF-19 (ici Grosjean au Mexique) (©FB R. Grosjean)

Pendant ce temps, du côté de chez Storey, il reste (avec des guillemets) propriétaire du nom de Rich Energy, qui n’a rien à voir avec Lightning Volt au passage. Plus fort : il a réussi à conclure un partenariat entre sa « compagnie » et une équipe en British Superbike cette année : le OMG Racing. Pour le moment, tout se passe bien, espérons que ça dure...


©OMG Racing

Ah oui, le compte Twitter de Storey , et de Rich Energy au passage, est toujours actif, si vous êtes curieux .



Fail-auto est également sur Twitter: https://twitter.com/GDS658

...Et depuis peu sur Instagram: https://www.instagram.com/fail_auto/



K.N

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