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  • Photo du rédacteurGoodstone

Pontiac Sunfire Super-Touring/ Metalcraft (1996-97)

Une initiative entièrement privée et qui a brièvement couru dans le championnat nord-américain de tourisme, avec bien évidemment peu de réussite.




Dans les années 90, les Touring-car ont le vent en poupe dans les championnats locaux, notamment en Europe avec par exemple, le BTCC (en Grande-Bretagne) ou bien le Superturismo (Italie). L’instauration de la réglementation des « Super-Touring » en 1992 par la FIA (bien que nos voisins britanniques aient déjà eu l’idée dès 1990 avec une formule presque identique) remplace parfaitement les voitures du Groupe-A, désormais jugées trop onéreuses pour les équipes s’alignant dans le monde des voitures de tourisme.


Les Supertouring des 90s et ses voitures bien connus des connaisseurs...(ici en 1995 à Brands-Hatch, en BTCC) (©Touring Car Times / TOCA)

Le succès de cette nouvelle formule donne quelques idées du côté des USA : pourquoi ne pas faire un championnat accueillant ces machines ? C’est ce que vont proposer les organisateurs du CART, le principal championnat nord-américain de monoplaces (hors l’Indy Racing League) à cette époque. Avec la complicité de la SCCA (Sports Car Club of America, organisateurs du Trans-Am notamment), cette nouvelle série accueillant les Super-Touring est née en 1996 et se déroulait en lever de rideau des épreuves CART. Son nom : le North American Touring Car Championship (NATCC).


Pour cette première saison, le fun et les bagarres sur la piste ne manquaient pas, mais ce championnat était confronté à un manque de participants : une toute petite dizaine de voitures par course, voire moins. Pas mieux l’année suivante et suite au retrait de Dodge fin-97, seul constructeur présent de manière 100% officielle, la série s’éteindra après deux saisons. Dommage !



Les courses animées et le public ne manquaient pas, mais entre la concurrence d'autres séries plus ou moins similaires, le cout des Super-Touring devenu un poil élevé ou le fait que le NATCC est trop "européen", pas facile d'attirer des participants...(©?)

Durant sa brève existence, le NATCC a accueilli quelques machines disons, « exotiques ». Parlons notamment de la Pontiac Sunfire préparée par Metalcraft Engineering. Mais d’abord, parlons de la Sunfire de série : lancée en 1995 en version coupé, berline 4 portes et cabriolet, cette traction avant avait en ligne de mire les coupés et berlines compacts nippons, comme la Toyota Celica, Nissan Sentra ou encore la Dodge Neon et sa cousine, la Chevrolet Cavalier. Sous le capot, on trouvait des moteurs 4-cylindres de 2.2 à 2.4 litres. Rien d’excitant dans l’ensemble, que ça soit sur le plan mécanique ou du confort, mais elle reste une voiture abordable et qui fait un minimum son taf’. La production s’arrête en 2005.


A priori, rien ne laissait présager que la Sunfire allait connaitre une petite carrière en sport-auto. Et pourtant, celle-ci est certaines une des Super-Touring les plus obscures que l’on connaisse.


En coupé ou berline, la Sunfire avait un physique assez spécial. La voiture subira un profond restyling en 2003

L’initiative est due à Metalcraft Engineering, une structure privée née au début des années 80 qui a sévi dans les pelotons de Trans-Am et de World Challenge. Quand le NATCC apparait, l’équipe s’intéresse à ce championnat et plutôt que de s’acheter une Super-Touring déjà existante, celle-ci va construire sa propre machine, et c’est justement la Pontiac Sunfire qui a été choisie comme base.


Modifiant quasi-entièrement la voiture pour l’adapter au règlement de la classe-phare des voitures de tourisme à cette époque, la Sunfire de compétition va perdre près de 200kg par rapport au modèle de série et gagne pas mal en pep’s, le tout sans l’aide de Pontiac ou de General Motors…et avec peu de moyens également !


Petit problème : la réglementation du Super-Touring exige que la cylindrée du moteur ne dépasse pas les 2000cc. Or, la Sunfire ne possède que des moteurs de 2200 à 2400cc (tous ayant 4 cylindres) au catalogue. Pas bien grave, on demande aux organisateurs du championnat d’homologuer tout ceci malgré une cylindrée un peu supérieure (chose acceptée sans problèmes visiblement, même si il semblerait qu'elle ne soit pas à 100% homologuée en tant que "Super-touring") et on augmente également la puissance : le 4-cylindres affiche environ 260-270 chevaux: un peu juste face aux autres voitures de tourisme à cette époque (qui avoisinaient les 300)…Pour le reste, difficile à obtenir d’autres infos faute de sources disponibles…


La Sunfire de Metalcraft va effectuer ses débuts en NATCC sur le circuit de Laguna-Seca, soit la dernière épreuve de ce championnat en 96. Chaque manche est divisée en deux courses d’une durée d’un peu moins de 30 minutes et l’étape sur ce circuit tortueux ne fait pas exception à la règle. Dave Jolly, qui connait l’équipe pour avoir couru en World Challenge, est désigné pilote. Coté concurrents, dix autres voitures (seulement…) sont inscrites, citons une Ford Mondeo, deux BMW 320, trois Honda Accord (dont une semi-officielle), une Toyota Carina en enfin deux Dodge Stratus officielles. On a donc pas mal de diversité malgré un plateau maigrichon !


©?

Dès les essais, ça commence mal, la Sunfire n’est pas du tout dans le coup et se traine dans à peu près toutes les sections du circuit. Résultat en qualification : 11e et dernière place, à plus de 10 secondes de la pole ! La première course n’est pas plus reluisante puisque Jolly finira 11e (donc, aucun abandon d’un concurrent), à trois tours de la Honda de Randy Pobst. Impossible d’aller taquiner les autres voitures du peloton étant donné que la Sunfire faisait déjà dur sur-place au départ…



La seconde course ? Seulement quatre tours bouclés sur quinze après des soucis mécaniques. Metalcraft aura encore pas mal de boulot pour être un minimum compétitif en 1997…


Pas évident de trouver une photo disponible de cette machine...(photo tirée du livre sur la saison 1996 du NATCC, prise par John Turner)

Il faudra attendre un bon moment avant de revoir cette Pontiac en NATCC la saison suivante, avec plus de puissance semble-t-il et également avec un second exemplaire construit, bien qu’au final l’équipe n’engagera qu’une seule voiture par la suite. C’est lors de l’avant-dernière manche de ce championnat 97’ que la machine et l’équipe font leur retour dans ce championnat : dans les rues de Vancouver (Canada). Pas de grands changements coté concurrence (12 inscrits au total pour cette manche) hormis l’apparition des Mazda Xedos 6 ex-BTCC qui terminent leur vie Outre-Atlantique.


Pilotée par Ron Emmick, la Pontiac Sunfire ne progresse pas et termine 9e et dernière lors de la première course. C’est toutefois mieux lors de la seconde course puisqu’il termine 7e devant une BMW.


Retour de la Pontiac dans les rues de Vancouver, au Canada (©?)

L’ultime manche de la saison et de cette série, à Laguna Seca, ne permet toujours pas à Metalcraft de briller, même si la voiture, cette-fois pilotée par le revenant Dave Jolly, ne rencontre aucun problème lors des deux courses. Mais son faible rythme lui interdit toute remontée ou bagarre dans le peloton.


La brève histoire de cette voiture prendra fin avec la disparition du NATCC. Le peu que l’on puisse dire sur ce sujet, c’est qu’il était difficile pour Metalcraft de se démarquer face à ses rivales sans l’aide officielle de Pontiac et avec un budget limité…


C'est vrai que la Sunfire a toujours tendance à être larguée dès le départ (ici juste après que le drapeau vert soit enclanché à Laguna-Seca en 1997, en course 2)

Plus intéressant est qu’une autre structure s’est également servie de la Sunfire comme base afin de construire une machine aux caractéristiques similaires à celle préparée par Metalcraft et respectant la réglementation Super-Touring, le tout avec un petit soutien de la part de GM. Mantaparts, basée dans l’Ohio et préparateur spécialisé dans les modèles du groupe GM, aurait l’intention de courir également en NATCC en 1998, mais la disparition de ce championnat bouleverse tous les plans de l'équipe bien qu'on l'ait vu à de très rares reprises en World Challenge par la suite. Il semblerait que cette Sunfire est dotée d’un châssis et des suspensions renforcées, des freins empruntés à la Corvette et un 4-cylindres 2400cc produisant…230 chevaux (seulement !).


Un projet un peu plus ambitieux que Metalcraft (hormis son manque de puissance), celle développée par Mantaparts arrivera trop tard: le NATCC est mort fin-97 (©Mantaparts archive)

Après ceci, on pouvait encore voir ces Pontiac en World Challenge (qui acceptait ce type de voitures) jusqu’au début des années 2000, mais majoritairement en version coupé.



Impossible de faire une fiche technique due au manque d’informations, le moteur 2,2 litres atmo’ est le seul élément trouvé.




Liens / Sources :




Hormis la Sunfire de Metalcraft, certaines en version coupé étaient présentes en World Challenge, ici à Mid-Ohio en 1999 (©Mark Windecker)


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