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Photo du rédacteurGoodstone

Mazda Xedos 6 Super-Touring (1993-1997)

Une des curiosités parmi l'époque dorée du Super-Touring dans les années 1990. La Xedos 6 se contentera de suivre plus ou moins loin derrière ses concurrentes plus performantes.





Mazda dans le championnat britannique de voitures de tourisme ? L’aventure commence en 1979 quand Tom Walkinshaw pilote et prépare lui-même une RX7 dans ce championnat. Avec ce curieux coupé accepté en British Saloon Car (le nom du championnat à l’époque) et doté du fameux moteur rotatif, il s’imposera à plusieurs reprises et manque de peu le titre. Mais ce n’est que partie remise car Win Percy l’emportera en 1980 et 1981 avec cette même voiture toujours préparée par Walkinshaw.



Win Percy en 1981. Cette meme année, une des RX7 préparée par Tom Walkinshaw Racing s'imposera aux 24h de Spa (©LAT Images)

Après que les RX7 soient passées entre les mains es pilotes privées jusqu’en 1985, il faudra attendre 1992 pour revoir Mazda dans ce championnat qui se nomme désormais BTCC. Le retour se fait de manière officielle (enfin, via la branche britannique du constructeur nippon) avec l’aide du Roger Dawson Racing (ou RD Racing). Ce dernier connait bien le championnat pour avoir été présent dans les années 1980 en engageant des Austin Metro ou des Ford Sierra avant de courir dans d’autre championnats mineurs du pays.


1992 marque dont le retour de Mazda et du RD Racing en BTCC à la fameuse époque du Super-Touring. Avec la modeste 323 F pilotée par Patrick Watts, les résultats seront bien maigrichons pour la structure engagée sous la bannière du Mazda Racing Team qui finit dernier au classement des constructeurs. Pour 1993, le partenariat reste toujours en place, mais une nouvelle voiture sera mise en chantier.


Pas question d’une petite berline compacte comme la 323 F, mais à l’instar de toutes les autres Super-Touring ou presque, on va utiliser comme base une berline familiale. Pour Mazda, c’est le bon moment de promouvoir un de ses nouveau modèles : la Xedos 6. C’était la « belle » époque où la marque nippone a voulu imiter Lexus et Infiniti en lançant son badge premium (et qui échouera spectaculairement). Pour ne pas faire comme les autres, la Xedos 6 est tout et surtout, originale : ligne très 90s, petits moteurs V6 disponibles et intérieur plutôt valorisant…



Commercialisée de 1992 à 99, la Xedos 6 aura été un flop à peu près partout dans le monde. Entre sa ligne trop rondouillarde, les performances ternes de ses moteurs incluant le petit V6, son confort relatif à l'arrière et son manque d'image, c'était trop pour pouvoir concurrencer les autres berlines...(photo personnelle)


Chez RD Racing, on va énormément bosser sur la voiture malgré un budget pas exceptionnel. En effet : Mazda ne donne que peu d’argent pour ce programme en dépit de son engagement officiel en BTCC. Pas grave : on allège sensiblement la caisse pour finir avec 950 kg sur la balance (200 de moins que la version civile) et la boite de vitesses est développée par XTrac qui monte un système séquentiel à 6 vitesses. Sous le capot, le « petit » V6 de 2 litres (et de 144 chevaux…) est choisi. Il est amélioré par RD Racing et Zytek pour qu’il crache 305 chevaux !


Ralle, sport-prototype et maintenant tourisme...Mazda était présente dans pas mal de séries, enfin jusqu'en 1992. L'année suivante, seul le programme en tourisme sévit (©Anthony Fosh)

La Xedos 6 Super-Touring a été présentée au public à la fin du mois de février 1993 dans une livrée mauve-jaune très originale. Fidèle à RD Racing, Patrick Watts sera l’unique pilote de la Xedos 6. Le budget du team sera quelque peu aidé par la présence de Clarion, Shell et de Yokohama qui fournit les gommes.

A côté du Mazda Racing, la concurrence est féroce : Ford, Vauxhall, BMW, Peugeot, Nissan, Toyota ou encore Renault sont présentes plus ou moins officiellement pour cette saison 1993 du BTCC !


©?

Le championnat commence plutôt bien pour Mazda après que Watts finit sixième à la première course de l’année, à Silverstone, après une belle bagarre avec la Vauxhall de Jeff Allam. Mieux encore : après une belle 4e place sur la grille à Donington (hélas non confirmée en course à cause d’un contact causant une casse de suspension), le pilote anglais signe la pole-position à Snetterton ! Hélas, après un départ manqué, il sortira de la route après le premier virage en tentant d’intimider la BMW de Steve Soper. Le vice-champion 1988 de BTCC ne sera pas de la partie après la relance de l’épreuve (interrompue après le gros carton au départ justement).


©Greg Denton

Une quatrième place lors de la deuxième venue à Donington sanctionnera les efforts de l’équipe après ceci. Par la suite, les performances seront inconstantes et la fiabilité mécanique restera perfectible durant le reste de la saison. Malgré les belles prestations de Watts, les résultats seront modestes et la Xedos 6 n’arrivera jamais à se battre à la régulière face aux meilleures Super-Touring comme les BMW 318i ou les Vauxhall Cavalier par exemple., faute de moyens et de développement


En dehors des pannes, des contacts dans le peloton et des performances sans, deux autres 4e places lors des deux courses à Knockhill seront signées par un Patrick Watts très compétitif durant ce meeting en dépit d’une voiture moins véloce que ses rivaux.


P. Watts en action dans le peloton à Brands-Hatch. Si le pilote est survolté, la voiture, elle, manquera de pep's (©Martin Lee)

A la fin de l’année, Mazda termine 8e et dernier au classement des constructeurs, loin derrière les autres et plus de 40 points derrière Renault. Une position assez logique, mais assez dure au vu des efforts fournis par l’équipe et P. Watts qui ne sera pas de retour pour 1994.


Restons encore fin-93 car cette Mazda Xedos 6 sera présente au World Touring Car organisée par la FIA et que se déroule à Monza mi-octobre. Il réunit en somme les meilleurs représentants de chaque championnat national et à ce jeu, le suédois Slim Borgudd (ex-pilote de F1 passant désormais en course de Truck) est contacté par Mazda pour la piloter. Avec une voiture toujours dépassée face aux meilleurs et une forte concurrence (43 voitures engagées !), il finira 23e lors de la première course et sera impliquée dans l’accident du départ lors de la seconde.


Monza 1993 (©?)

Revenons au programme BTCC. En plus du départ de Watts, Shell et Yokohama (qui seront remplacés par des Dunlop) partent également. Comme Mazda n’est toujours pas prête à dépenser plus, il sera encore plus difficile de signer un bon résultat dans ce championnat (marquée par l’arrivée d’Alfa-Romeo et de Volvo). Au moins le RD Racing a construit deux nouvelles Xedos et engage deux pilotes intéressants en la personne de David Leslie et du jeune Matt Neal. Et la voiture ? Pas de changements ni d’améliorations notables, seule la livrée est passée du multicolore au blanc vierge. Cette absence d’évolutions couplée à une concurrence encore plus féroce dans le championnat va compliquer la tâche de l’équipe anglo-nipponne.


Les Mazda reculent dans la hiérarchie lors des premières épreuves et ce ne sont pas les 8e places de Leslie à Thruxton et la première manche à Brands-Hatch (en début de saison) qui vont sauver la mise. Les deux pilotes ne réussiront jamais à partir au-delà de la septième ligne à chaque départ.


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La seule fois où une Xedos se fait remarquer, c’est lors de la seconde manche de la course à Silverstone. Alors en bagarre avec son partenaire et la Vauxhall de Chris Goodwin, Matt Neal se fera pousser par ce dernier (pris en sandwich entre les deux Mazda) et partira dans une série de tonneaux. Bilan la voiture est HS et le pilote blessé (et bien sûr absent pour un petit moment).


©Autosport

Il ne reste donc que Leslie comme unique pilote Mazda pour les épreuves suivantes. Après des abandons mécaniques et des performances très médiocres, le programme du Mazda Racing s’arrête abruptement à la fin du mois du juillet et alors qu’un peu plus de la moitié des courses de la saison ont été faites. La Xedos ne pouvait plus du tout se battre face aux autres Super-Touring officielles et le manque de budget a plombé la saison du RD Racing, d’autant plus que Mazda rencontre des grosses pertes financières à cette même période…


David Leslie à la poursuite de la Toyota Carina de Julian Bailey à Thruxton (©Martin Lee)

Malgré tout, une Xedos 6 courra encore après l’été 1994. Ayant acquis celle qui a couru en ’93, le Team Magic va l’engager dans le championnat nordique de tourisme avec Slim Borgudd comme pilote. Bien qu’ayant manqué la première épreuve à Hameenlinna (Finlande), le suédois s’impose à Knutstorp et à Anderstorp face à un plateau bien maigre. Il sera même champion de ce championnat (qui ne compte donc, que trois meetings en tout). Ce titre lui vaudra d’être invité à l’annuelle épreuve de la FIA Touring Car World Cup, cette-fois à Donington.


Amenant sa Xedos 6 préparée par RD Racing (qui engage également une 323 F développée à la hâte pour Neal) pour cette unique course programmée sur cette seconde édition du trophée, Borgudd part en queue du peloton et se contente d’éviter les embuches et les multiples incidents en cours de route. Il finira 21e de l’épreuve, à un tour e la Ford Mondeo de Paul Radisich.


©?

Après ceci, les Xedos 6 Supertouring disparaitront des circuits et du paysage du Supertouring. RD Racing comptait engager une 323 F (pas celle de 1992, mais une toute nouvelle basée sur la 5e génération et déjà aperçue à Donington avec Matt Neal) pour Slim Borgudd et en association avec le Team Magic. Mais le projet ne s’est pas concrétisé faute de moyens et de soutien de la part de Mazda.


En 1997, surprise ! Deux Xedos 6 sont achetées et engagées dans le championnat nord-américain de tourisme (NATCC) ! Pilote et propriétaire du Schader Motorsports, Bob Schader sera au volant. Il sera accompagné de la sud-africaine Désiré Wilson dans la seconde Xedos (en réalité quelques autres pilotes se relayeront au cours de l’année). Dans un championnat qui voit tout juste 10 engagées à l’année (la seconde et dernière du NATCC), la concurrence est tout de même intéressante avec les Dodge Stratus officielles, des BMW 320i, des Honda Accord ainsi qu’une Ford Mondeo ou encore l’exotique Pontiac Sunfire de chez Metalcraft.


Mid Ohio '97 (©Mark Windecker)

Avec des machines désormais anciennes, il n’y a pas de miracles et sans soutien officiel ou d’un autre préparateur expérimenté, aucun résultat notable n’est à signaler hormis un podium surprise du patron-pilote à Détroit dans une course marquée par des multiples abandons.


A la fin de l’année, le NATCC disparait, et cette-fois, les Xedos ne courront plus du tout en compétition. Insuffisamment développée faute de moyens et dépassée d’entrée, cette voiture aurait peut-être mérité d’avoir un meilleur destin. Au moins, elle a remporté quelques courses…


Laguna Seca '97. La BMW 320i de Paul Charsley devance les deux Xedos du Schader Motorsports au départ (©Super Touring Register)



Liens/ sources:






©Motorsport Images







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