Plus de deux ans après la première partie, on remet le couvert à ce sympathique sujet. Et comme pour précédemment, on reste sur la décénie 2010 et aujourd'hui.
René Binder
Bien avant d’être présent en endurance chez Duqueine, le pilote autrichien est apparu dans l’antichambre de la F1 pendant cinq années, que ça soit pour des saisons complètes ou pour des apparitions ponctuelles. Mais ses résultats n’ont jamais décollé, pas plus que ses performances au cours du temps…
Après quelques résultats intéressants en F3 allemande, le pilote autrichien et neveu de Hans Binder (éphémère pilote de F1 aperçu dans les 70s) dispute les trois derniers meetings en GP2 fin-2012 au sein du Team Lazarus, en remplacement du regrettable Giancarlo Serenelli. Rien de bien brillant n’est à signaler durant ses piges, mais c’est suffisant pour que le team italien l’engage pour toute la saison 2013 grâce à ses sponsors personnels (dont l’entreprise familiale). Le pilote autrichien remettra le couvert en 2014 chez Arden. Ses faits d’armes ? avoir marqué 14 points en deux ans, sans jamais sortir du lot dans le peloton. A sa décharge, les équipes où il a piloté n’étaient pas les plus compétitives. Pas grave pour René qui retente sa chance pour 2015, cette-fois chez Trident, mais les choses se compliquent de plus en plus pour lui. Stagnant toujours dans le ventre mou du peloton en plus d’être laminé par son partenaire dans l’équipe, Raffaele Marciello, le pauvre René ne réussira pas à marquer le moindre point et au soir du GP d’Hongrie, il est remercié.
Fin de l’aventure en GP2 ? Non, MP Motorsport cherche un nouveau pilote pour remplacer Daniel de Jong blessé. Un accord rapide et voila le pilote autrichien titulaire pour les trois dernières manches de l’année. En Italie pour ses débuts au sein de du team néerlandais, il réussit à marquer des points lors de la course sprint et principale (10e et 8e) avant de rentrer dans le rang.
On le reverra encore à deux reprises en 2016, au Red-Bull Ring chez ART pour remplacer Nobuharu Matsushita suspendu, puis à Hockenheim chez Carlin pour prendre le baquet de Sergio Canamasas. Sans éclat ni feux d’artifices, Binder se contentera de finir les courses. Cette même année, il descend d’un échelon en roulant chez Lotus x Charouz en Formula V8 3.5. Il signera quatre victoires l’année suivante, ce qui ne veut pas dire grand-chose au vu du niveau du championnat à cette période…
Axcil Jefferies
Plus connu aujourd’hui pour être présent dans le monde du GT, le pilote originaire du Zimbabwe (bien que né au Royaume-Uni) a également fait une petite apparition en GP2. Petit retour en arrière : Après sa 3e place finale en Formule BMW Pacific en 2009, sa carrière connaitra quelques hauts et surtout des bas. Littéralement sans volant en 2010 (sinon quelques courses en Formule BMW) et 2011, Jefferies fait son retour à plein-temps en Formule 2 (rien à voir avec le championnat actuel, c’est celui fondé par Jonathan Palmer en 2009) en 2012 avant que la série soit morte à la fin de l’année. Pour 2013, il devait participer à temps partiel en Indy Lights, mais il fera que deux apparitions…
Pour 2014, surprise ! Jefferies signe chez Trident en GP2 ! Alors qu’il a effectué plusieurs tests avant le début de la saison, on apprend dans les grandes lignes que sa titularisation n’est que temporaire, en attendant quelqu’un d’autre ! En fait, Jefferies ne courra que lors de la manche inaugurale de l’année, sur le circuit de Sakhir. 25e sur 26 sur la grille de départ, le zimbabwéen renonce au second tour de la course principale, percuté par Kimiya Sato qui tentait de le doubler, mais Jefferies se défendait un peu trop au point de tout perdre…21e lors de la course sprint. Son bref parcours en GP2 s’arrêta la.
Gianluca Petecof
Un exemple de jeune pilote dont on se demande ce que fait le brésilien de 21 ans en ce moment. Après un parcours en karting, le natif de Sao Paulo débarque en Europe en 2018. Il court à la fois en F4 italienne et allemande, dans les deux cas pour le compte de Prema. Après une première année d’apprentissage, la seconde sera plus fructueuse avec notamment une seconde place finale en F4 Italie et trois victoires signées (à bonne distance du champion de ce championnat en 2019, Dennis Hauger, certes).
Pour 2020, celui qui est un protégé de la Ferrari Driver Academy pilote en Formula Regional (la FRECA), toujours chez Prema. Au sein de la meilleure équipe du lot et avec une concurrence plus ou moins relative, Petecof remportera le championnat devant ses partenaires Arthur Leclerc et Oliver Rasmussen. Ce titre ne lui permet pas d’ouvrir vers d’autres portes, au contraire, cela va provoquer quelques soucis…
Déjà, on apprend en fin d’année que Petecof ne fait plus partie de la Ferrari Driver Academy. Puis, et alors qu’on pensait le voir en Formule 3 chez Prema, la structure italienne préfère confier les volants à Arthur Leclerc, Oliver Caldwell et Dennis Hauger. Du coup, on retrouve le brésilien sans soutien, sans argent et surtout, sans volant pour 2021.
En février, surprise : il est annoncé chez Campos Racing…en Formule 2. Un pari très très risqué. Mais Petecof n’a pas trop le choix, c’était ce baquet ou regarder les courses à la TV chez soi. En tout cas, il n’aura que peu de temps à s’acclimater à la Dallara F2 2018 à moteur Mecachrome et avec peu de moyens, il est difficile de croire que Petecof fera la saison entière. En fait, le deal entre lui et Campos est littéralement du course par course.
Après les épreuves de Bahrein et de Monaco (meilleur résultat, 13e lors de la seconde course sprint à Sakhir), Petecof cède définitivement le volant. Sans moyens et sans le moindre soutien majeur (notons qu’Adrian Campos soutenait sa venue en F2 peu avant son décès), impossible de continuer au sein d’une autre équipe.
Après un bref comeback en FRECA pour plusieurs manches, la carrière en monoplace est terminé pour le pilote brésilien qui n’avait pas encore soufflé ses 19 bougies à cette époque. Depuis 2022, il retourne au pays et court en Stock Car Series où il joue avec ses camarades en milieu du peloton.
Jimmy Eriksson
Piloter dans une des équipes les moins compétitives du plateau en GP2/F2 n’est pas motivant, et cela n’a jamais été aussi vrai quand celles-ci n’ont pratiquement aucun espoir de grapiller des points. Jimmy Eriksson peut certainement en témoigner.
Victorieux de la Formule 3 allemande en 2012, le pilote suédois atterrit en GP3 pour trois saisons. Quelques victoires et un statut d’outsider surgit en lui durant son passage dans ce championnat. Mais jamais il ne sera en mesure de jouer le titre. C’est toutefois suffisant pour qu’il passe à la vitesse supérieure en trouvant un volant en GP2 pour 2016 alors que le suédois aura déjà 25 ans.
Le souci ? C’est qu’il courra pour l’équipe Arden. La structure britannique n’est pas (ou plus) une référence dans ce championnat depuis un petit moment, il ne faudra pas s’attendre à briller. Au moins, Eriksson n’aura pas de mal à atomiser son partenaire, le malaysien Nabil Jeffri, qui sera en effet derrière tout le monde ou presque durant toute l’année.
Malgré tous ses efforts, les bons résultats seront très rares. Une cinquième place lors de la course principale au Red-Bull Ring sera son seul moment de gloire, et le meilleur résultat à la fois pour le pilote et pour Arden. Pas souvent épargné par les petits soucis techniques et les contacts dans le peloton, Eriksson préfèrera mettre un terme à la saison alors qu’il restait encore trois meetings à faire. Peut-être une sage décision plutôt que de galérer jusqu’à la fin au risque de ternir sa réputation. A partir de 2017, il s’orientera définitivement vers le GT et puis disparaitra de la circulation depuis 2020…
Pedro Piquet
Un Piquet en compétition. Non, on ne parle pas de Nelsinho, mais plutôt de son demi-frère. Auréolé de son double titre en F3 brésilienne (en 2014 et 2015) et de sa solide cascade en Porsche Carrera Cup du pays, l’un des fils de Nelson père part en Europe et signe chez Van Amersfoort en F3 Europe à partir de 2016. Deux saisons où les résultats seront plus que moyens dans l’ensemble (et un gros carton en 2016 au Red-bull Ring), et il passe au GP3 en 2018 chez Trident et idem en 2019 quand la F3 Euro et le GP3 fusionnent pour former la Formule 3 qu’on connait aujourd’hui. Les résultats ne seront pas ridicules durant ces deux années, Pedro signera quelques victoires et podiums. Mais ce n’est pas non plus impressionnant dans l’ensemble.
Pour 2020, le voila qu’il débarque en F2 au sein du Charouz Racing. Peu de personnes s’attendaient à ce qu’il sorte du lot et c’est effectivement le cas. Avec un coéquipier expérimenté en la personne de Louis Deletraz, il va être difficile pour Piquet de se faire une place au soleil : il ne battra que deux fois le pilote suisse dans l’exercice des qualifications et l’écart est encore plus important en course. Toutefois, le brésilien se montre fiable sur la piste et ne connaitra aucun abandon en course…ou presque. Une panne mécanique lors de la manche sprint de Sakhir le contraindra à mettre pie à terre à trois tours de la fin alors qu’il était en passe de signer un podium. Finalement, sa septième place sur le circuit de Catalogne, toujours en course-sprint, est son seul résultat notable de toute l’année.
Passé cette saison, Pedro Piquet a annoncé qu’il ne courra plus en F2, manquant de soutien et de sponsoring (et de motivation) pour continuer. Depuis, il court de temps à autre en karting au Brésil.
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