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  • Photo du rédacteurGoodstone

Guilherme Samaia en F2 (2020-2021): un anonyme parmi les anonymes

Anonyme sur la piste comme dans le paddock, Gulherme Samaia restera un pilote largement oubliable pour celles et ceux qui suivent la Formule 2 en ce moment. Pourtant, le pilote brésilien aura quelque peu laissé une trace dans ce championnat…en ne marquant aucun point en deux saisons dans l’antichambre de la F1.



Débutant par le karting à l’âge de 12 ans, Gulherme Samaia passe à la monoplace en 2013, plus précisément en Formula Junior Brazil.


Deux années plus-tard, en 2015, il devient champion de la F3 Brazil Light, puis du championnat principal de F3 Brazil l’année suivante (il sera le dernier champion de cette série qui disparaitra au terme de l’année-là). Le voilà prêt à débarquer en Europe.


Une légende pour certains, un pur no-name en comparaison des Texeira, Giancarlo Serenelli, Philo Paz Armand, Mahaveer R ou encore Alessio Deledda pour d'autres

Pour 2017, il court dans le championnat britannique de F3 chez Double R Racing. Rien de bien mauvais durant cette saison, mais rien d’exceptionnel non-plus malgré deux podiums. Il courra également en F3 Espagnole, puis en Euroformula Open pour le dernier tiers de la saison, chez Carlin.


En 2018, le natif de Sao Paulo s’engage à plein-temps en Euroformula Open, cette-fois en pilotant chez RP Motorsport. Un podium lors de la seconde course à Spa sera son seul moment de l’année. Le reste du temps et bien qu’il ait montré une certaine constance tout au long de la saison, il n’y a pas grand-chose de spectaculaire à signaler, que ça soit en bien ou en mal. D’ailleurs une certaine stagnation se fait déjà ressentir concernant ce pilote, et dans un championnat où le plateau et même le niveau est, disons, moyen en comparaison des autres formules de promotion, rien ne laisse présager qu’il sera un cador en monoplace à l’avenir…Il finira 6e du championnat. A titre de comparaison, un de ses partenaires au sein de l’équipe, son compatriote Felipe Drugovich, assomme la concurrence et finit aisément champion.


Ici en test au Paul Ricard, Samaia se montrera globalement transparent en Euroformula Open en 2018 (©YF Photography)

Pour 2019, Samaia remet le couvert dans ce championnat. Cette-fois il sera chez la Teo Martin Motorsport. Même histoire qu’en 2018 en ajoutant le fait que le pilote brésilien n’a pas vraiment progressé (un podium quand même). Le souci est que face aux rookies, celui-ci peinait à tirer son épingle du jeu.


Après quelques prestations sans saveur ni odeur, le pilote et l’équipe se séparent à la mi-saison, officiellement suite à une mésentente entre les deux parties. Samaia ne trouvera pas le moindre volant par la suite…


Pau 2019 (©Speedsport Magazine)


A la fin de l’année, il fera des essais en Formule 2, chez Campos Racing. Après une prestation plutôt convaincante et grâce à l’argent familial, il signera avec l’écurie espagnole pour la saison 2020. Un transfert qui passera quelque peu aux yeux de tous


Ceci dit, il n’y avait déjà aucune attente concernant Samaia à propos de sa venue dans l’antichambre de la F1. Il faut dire que son profil a tout d’un futur Roy Nissany ou d’un Sean Gelael, voire d’un Mahaveer Raghunathan en puissance qu’une superstar en devenir.


©Getty Images

Si on excepte son âge (il débarque à plus de 23 ans, ce qui est assez tardif pour entrer en F2 maintenant), passer de l’Euroformula Open à la F2 est un move risqué (il ne sera pas le seul, le champion 2019 Marino Sato en fera de même cette saison-là), surtout si on avait pas brillé auparavant. Ensuite la structure fondée par Adrian Campos est tout, sauf la meilleure équipe de F2. Enfin, son partenaire dans le team n’est d’autre que le « vétéran » Jack Aitken, il va falloir rapidement se mettre au niveau du pilote britannique afin de ne pas être loin derrière…



Ce qui est sûr, c’est que la saison de Samaia est conforme à nos attentes : rien de bien excitant à signaler, même pas un exploit unique pour compenser le vide sidéral. On ne va pas faire le bilan course par course étant donné que c’est toujours la même histoire. Disons que le pilote brésilien n’a pas marqué le moindre point tout au long de l’année (le seul parmi les pilotes ayant participé à toutes les manches à avoir signé ce joli score), n’a jamais réussi à devancer Aitken (et Raplph Boschung, qui remplaçait l’anglais à Bahrein lors de l’épreuve sur l’Outer Track, ultime étape de l’année) en qualifications ou en course , rendant généralement plus de 0,7s (voire bien plus) à son partenaire coté chrono.



D’accord, Campos n’est pas top, cela dit, Aitken signait quelques performances (même s’il a eu un peu de mal à confirmer en course à quelques moments) en signant même deux podiums. Chez l’ami Guilherme, il y’a au moins une chose : sa constance à se trainer dans l’arrière du peloton ainsi qu’à terminer très loin derrière, en se faisant facilement déposer par des pilotes retardés par un problème aux stands ou par un accrochage en début de course.


Mais ce qui impressionne le plus du côté du p’tit Samaia, c’est son incapacité chronique à hausser ne serait-ce un tout petit peu son rythme en course ou à montrer un minimum de caractère face aux autres. Même pas la moindre rébellion ou de fierté face à un autre concurrent, c’est la grande déprime. Au moins sa constance dans ce domaine lui permet d’être relativement épargné par les incidents en tout genre durant les courses (seulement deux abandons, dont un sur accident avec un autre pilote, lors de la course-sprint de Sotchi). Tout ceci reste cependant bien insuffisant pour espérer égaler les exploits du regrettable Mahaveer Raghunathan : trop propre et trop anonyme sur la piste pour prétendre à lui voler sa place de GOAT de l’antichambre de la F1. Et surtout aucun point marqué cette saison (meilleur résultat: 14e lors de la course sprint de Monza) contrairement au pilote indo-néerlandais, c'est important de le noter.


©Carl Bingham

Grace à ces résultats impressionnants, Samaia reste en F2 la saison suivante, mais cette-fois chez Charouz Racing. L’histoire et les résultats sont parfaitement identiques qu’à 2020, l’équipe est à peine meilleure que Campos, mais il faut l’avouer : ses prestations en course sont un tout petit peu meilleures que l’an passé. Cela reste toutefois très faible et face à ses partenaires rookies au sein de l’équipe, l’addition est salée : pas une seule fois la Dallara de l’équipe tchèque ornée du numéro 15 a devancé la voiture-sœur (qu’elle soit pilotée par David Beckmann ou Enzo Fittipaldi) à la régulière.



Au moins le pilote brésilien n’est plus le cancre du peloton, ce titre a été attribué à un autre prodige du fond du peloton, Alessio Deledda, et se permet même de squatter des places autres que la dernière ligne de départ.


Difficile de rajouter quelque chose de plus dans cette saison 2021, peut-être devrions-nous évoquer ses weekends d’enfer en fin de saison, un à Monza où le brésilien abandonne lors des trois courses du meeting (souci mécanique dans les deux courses sprint, sortie de piste lors de la course principale)… et pareil à Jeddah lorsqu’il a été poussé par le débutant Olli Caldwell lors de la première course sprint (emmenant avec lui Marino Sato) et par Alessio Deledda au départ de la seconde, pour ensuite être victime d’une erreur de Caldwell dans la course principale. D’une manière générale, Samaia a plus d’une fois été impliqué dans quelques petits incidents et faits de course comparée à 2020 (pilotes gênés en qualification, plus trop l’habitude de duels roue contre roue, surpilotage ?).


Course terminé pour Samaia et Alessio Deledda dans le premier virage lors de la seconde course sprint à Jeddah (© XPB Images)

Après une nouvelle année vierge de points (deux 11e places comme meilleur résultat dans les deux courses sprint de Bahrein, soit les premières manches de la saison), comme chez Deledda, Guilherme ne retournera pas en F2 pour la saison 2022. En fait, il n’y aura rien du tout pour le pilote brésilien qui décide de quitter le sport-automobile à 25 ans, quelque peu fatigué de toutes ces années dans ce milieu et plus vraiment intéressé à siphonner l’argent de la famille sans compter le fait que la situation économique au Brésil n’est pas top en ce moment (difficile de trouver d’autres partenaires). N’était-il pas intéressé de se relancer en GT ou en Stock-Car Brazil après deux saisons d’enfer en F2 ? Ou a-t-il une volonté de préparer un autre projet plus intéressant ? Réponse dans le futur, qui sait.


Samaia arrivait à se maintenir dans le peloton, pas longtemps toutefois (ici à Silverstone) (© Mark Sutton)

Guilherme Samaia ne laissera pas un souvenir impérissable en Formule 2, après deux saisons, 24 engagements et aucun point récolté. Contrairement à tant de pilotes du fond de peloton de ces dernières années, à l’image des Mahaveer Raghunathan ou Alessio Deledda, ou encore Amaury Cordeel en ce moment, on n’a pas retenu le moindre fait et geste marquant de la part du pilote brésilien dans cette série.







K.N





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