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Photo du rédacteurGoodstone

Williams FW26 BMW (2004)

En 2003, Willams aurait pu voire du, décrocher au moins un des deux titres au regard de ses prestations. Pour oublier ceci, l'écurie choisi l'anticonformisme pour faire de l'ombre à Ferrari...




Quatre pole-positions, quatre victoires….Williams-BMW semblait bien partie pour décrocher au moins un titre en 2003. Puis, au soir du GP du Japon, l’écurie repartait bredouille et c’est la paire Ferrari-Michael Schumacher qui décrocha la mise. Une cruelle défaite, que Sir Franck Williams n’a pas forcément apprécié, ni chez BMW non-plus.

 

Si à cette période, l’association entre Williams et BMW commença véritablement à battre de l’aile, il faut quand même se relever pour 2004 et vaincre ces satanées Ferrari, sans compter McLaren qui était également présente pour la gagne grâce à Kimi Raikkonen. Pendant qu’à Munich, on travaille pour ajouter plus de puissance au V10, on ne chôme pas non-plus du côté de Grove. Il parait même que la monoplace de 2004 conçue sous la houlette de Gavin Fisher, d’Antonia Terzi et de Patrick Head sera inédite, voire révolutionnaire…

 

Et lorsque la FW26, nom de la nouvelle F1, est présentée le 5 janvier 2004, elle surprend effectivement. C’est surtout à l’avant qu’elle surprend, impressionnant certains amateurs et effrayant (certainement ?) les enfants.

 


©Motorsport Images/ Williams

Ce museau en « morse » n’a pas qu’un but esthétique, il permet également de limiter la trainée aérodynamique et favorise surtout le flux d’air. C’est d’ailleurs pour ceci que le nez de la voiture est également raccourci.

 

Le V10 BMW a subi quelques modifications. La puissance tourne autour des 900 chevaux en course et un travail de fiabilité a été réalisé afin de répondre à la nouvelle réglementation qui stipule que les moteurs dans chaque monoplace doivent tenir un weekend entier. Dans le cas où il faut changer de bloc durant un GP, après une casse par exemple, le pilote sera automatiquement pénalisé de dix places sur la grille de départ.

 



Coté pilotes, le fameux duo en place depuis 2001 est toujours présent. Juan-Pablo Montoya espère digérer la défaite de 2003 tandis que Ralf Schumacher doit redresser la barre après une fin de saison dernière assez délicate. Comme l’an passé, Michelin fournira les pneumatiques (« légales » cette-fois). Marc Géné et Antonio Pizzonia sont les pilote-essayeurs.

 

Les performances et les chronos affichés durant les essais hivernaux sont plus que prometteurs. On peut espérer que Williams-BMW fasse une fois encore de l’ombre à Ferrari pour la saison à venir.

 

Pour le premier GP de la saison, en Australie, Montoya se qualifie troisième…Mais à six dixièmes de seconde de Michael Schumacher. En course, les Williams finissent au pied du podium (avantage à Ralf, 4e)…à une minute pleine des Ferrari. Ce sera mieux en Malaisie, bien que Montoya se qualifie quatrième à une seconde pleine, le colombien réussira à monter sur le podium, en terminant second. Les voitures se comporteront encore mieux à Bahrein, les FW26 monopolisent la deuxième ligne au départ, mais ne confirmeront pas en course. Alors troisième, Montoya rencontre un souci technique à dix tours du but et s’écroule dans le fond du tableau (13e) alors que son compère allemand sauve à peine l’honneur de l’équipe en marquant les deux points de la septième place.

 


©Motorsport Images

L’arrivée des GP en Europe sera plus ou moins identique. Montoya arrivera à sauver la troisième place finale à Imola (après avoir été poussé hors-piste par M. Schumacher au premier tour), mais les courses suivantes seront décevantes pour l’écurie britannique. Les FW26 semblent tirer la langue face aux invincibles Ferrari, mais également face à Renault et BAR-Honda ! Parfois, les performances générales sont décevantes et à d’autres moments, les pilotes n’arrivent pas à confirmer en course après des qualifications intéressantes. C’est que la FW26 est peut-être trop radicale : son museau particulier est la source de tous les soucis. Trop « massive » et engendrant trop de poids sur cette partie, la monoplace devenait également capricieuse à la mettre au point…

 


Le (Kai)morse de Ralf perdra toutes ses dents au premier tour, sur le circuit du Nurburgring (©LAT Images)

Après un accrochage au premier virage impliquant les deux Williams au premier tour au Nurburgring. Les sourires reviennent au Canada où Ralf Schumacher signe la pole-position (la première et seule de la saison par ailleurs). Si la victoire revient à la Ferrari de son grand frère, le cadet finit derrière son ainé. Un joli résultat complété par la quatrième place de Montoya. Mais les deux pilotes seront disqualifiés pour écopes de frein non-conformes.


Indianapolis sera encore pire avec une disqualification pour l’un (Montoya, calé sur la grille, mais repart avec le mulet durant le tour de chauffe, ce qui lui vaudra le drapeau noir aux trois-quarts de l’épreuve) et gros carton pour l’autre dans le banking suite à une crevaison lente. Bilan un zéro pointé et Ralf Schumacher sera indisponible (fracture aux vertèbres) pendant plusieurs semaines. A ce stade de la saison, Williams est isolée à la quatrième place des constructeurs, loin derrière BAR, mais loin devant McLaren également.



Un peu la tete ailleurs depuis le début de saison, Ralf se reprend à Montréal en signant la pole. Il terminera second le lendemain...avant d'être disqualifié tout comme Montoya !

 

Le début de l’été ne verra pas les Williams capables de viser le sommet. La quatrième ou cinquième place finale semble être le maximum possible, du moins avec Montoya. Car le remplaçant temporaire de Ralf dans la seconde Williams, est transparent tant à Magny-Cours qu’à Silverstone. Après deux GP, Marc Géné laisse la place à Pizzonia à partir du GP d’Allemagne.

 

Dès le GP d’Hongrie, conscients que les problèmes rencontrés sur ce museau original ne seront jamais véritablement résolus, on intègre définitivement un nez plus conventionnel. Aveu de la part de l’écurie que cet avant singulier ne fonctionnera jamais correctement et que le concept est un échec. Peut-être que la FW26 est désormais moins rebelle à la régler, mais les performances ne s’améliorent pas vraiment.


Dès la Hongrie, on revient à un avant plus conventionnel...(©Motorsport Images)

Quoique Williams avait une occasion de marquer un grand coup au GP de Belgique. Bien que mal-qualifiés (hors du top-10, piégés par la pluie), les pilotes vont profiter du départ chaotique et des nombreux faits de course pour remonter. Le podium est possible pour les deux pilotes. Enfin, c’est avant que Montoya s’accroche avec la Renault de Jarno Trulli (sans conséquence pour le colombien certes)…et d’être victime d’une crevaison fatale (comme pas mal d’autres) à moins de dix tours du but. Pour Pizzonia, c’est la boite de vitesses qui a fait défaut. Une des rares fois où la monoplace a montré des faiblesses en termes de fiabilité.


Des places de gagnés au premier tour (merci l'accident à l'Eau Rouge au premier tour), un bon rythme et un joli dépassement sur la Ferrari de Michael Schumacher: Montoya était en forme en Belgique. Mais après....(©?)

Les GP suivants seront dans la même veine que les précédents : les places d’honneur et pas plus. Pizzonia enchaine une série de septième positions et Montoya doit se contenter de 4e ou e rangs finaux en dépit d’une première ligne à Monza. La FW26, qui a toujours tendance à quelque peu s’écrouler en course (parfois à cause de soucis) est toujours un ton en-dessous des BAR et des Renault. Et pendant ce temps, Ferrari est intouchable.

 

 


L'intérim d'Antonio Pizzonia aura duré 4 GP. Bilan, un abonnement au 7e places...et un record de vitesse de pointe à Monza, enregistrée à 369,9 km/h. Ralf Schumacher refera son retour pour les 3 derniers GP.

Le GP de Chine voit le retour de Ralf Schumacher qui surprend agréablement les observateurs. Alors au pied du podium, il croise le chemin de la McLaren de David Coulthard qui le harponne. L’abandon est inévitable…Il se rattrapera à Suzuka en terminant second de l’épreuve, juste derrière son grand frère.

 

Le meilleur reste encore à venir pour le dernier GP de l’année, au Brésil. Dans des conditions changeantes sur le tracé d’Interlagos, Montoya est un candidat à la gagne. Il va mener les trois-quarts de la course, signer le meilleur temps, et ne sera pas inquiété, en dépit de la pression de la McLaren de Kimi Raikkonen juste derrière. Le colombien signe sa quatrième victoire en F1 et sauve l’honneur de Williams qui remporte son unique succès en 2004. Un joli cadeau d’adieu de la part de Montoya puisqu’il partira chez McLaren à partir de 2005.



Un comeback convaincant à Shanghai (avant son abandon), et un joli podium à Suzuka juste derrière son grand frère: ca faisait longtemps qu'on avait pas vu Ralf Schumacher en feu, lui qui avait déja signé la pole au Canada (© XPB Images)

 

A la fin de la saison 2004, Williams termine quatrième du classement des constructeurs, avec 88 marqués et donc, une seule victoire. A comparer avec les 144 points et les quatre victoires en 2003, nul doute qu’on a tiré la tronche dans le camp germano-britannique. Les tensions s’accumulent entre le motoriste bavarois et la structure de Sir Franck Williams tandis que les pilotes en ont également pris pour leur grade également, que ca soit du coté de la presse ou même en interne.

 

Concernant la FW26, son concept initial était beaucoup trop audacieux. Mais il est un peu dommage de ne pas la revoir pour 2005 avec un peu plus de temps et de mise au point. En dehors du fait qu’elle est à l’origine du pire classement de l’association Williams-BMW depuis leurs débuts en 2000, la monoplace était au mieux, la troisième force (voire la quatrième) du plateau à chaque meeting. A de rares moments, elle était la seconde. Et bien que la fin de saison est un peu plus glorieuse, il faut essentiellement mettre au crédit des pilotes qui ont tiré le meilleur de la voiture au bon moment (ou quand ils se sont réveillés au bon moment, c’est selon).


Deux premières lignes en qualifs', deux podiums (toutes en début de saison) et un meilleur tour...tel est le maigre bilan de JP. Montoya avant le Brésil...Et arrive la victoire qui sauve l'honneur ! (©Rainer Schlegelmilch)

Dès l’hiver, l’écurie Williams va procéder à de nombreux changements. Exit Montoya et Ralf Schumacher (qui ira chez Toyota, comme c’est acté depuis un certain moment), place à deux nouveaux pilotes. L’australien Mark Webber (ex-Jaguar) et Jenson Button (qui a débuté en 2000 chez Williams justement)…mais c’est avant que le britannique change d’avis et préfère rester chez BAR alors qu’il avait bien signé chez Williams ! Il va falloir trouver un autre pilote, temporaire en attendant 2006…Coté staff, c’est un événement : Patrick Head prend du recul et cède son rôle de directeur technique  à Sam Michael (auparavant directeur des opérations). En fait : c’était le cas même depuis mai 2004. Quant à l’aérodynamicienne Antonia Terzi, elle quitte l’équipe en fin d’année et sera remplacée par Loic Bigeois. Suffisant pour permettre à Williams et BMW de revenir dans le très haut du panier ?

 

 



La principale utilité du nez en morse: récupérer les ordures sur la piste. Ici Montoya à Hockenheim ramassant l'aileron avant de la Ferrari de Rubens Barrichello (©Motorsport Images)

 

 Fiche technique:


Moteur: BMW V10 2998cc.

Position central-arrière.

Puissance: 900ch à 19 000 tr/min.


Châssis: monocoque en fibre de carbone.

Boite de vitesses: séquentielle 7 rapports.

Transmission à l'arrière.

Poids: 605kg.

Pneus: Michelin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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