Comme il a été dit sur l’article consacré à la première version de l’Accent WRC, une nouvelle version est en chantier à partir de l’hiver 2000-2001. Celle-ci doit à la fois corriger les défauts de sa devancière et se montrer plus polyvalente selon les conditions. Comme précédemment, c’est le préparateur britannique MSD (Motor Sport Developments) qui se chargera du développement.
Les suspensions ont été profondément retravaillées tout comme l’aéro de la Accent en général. La face avant est totalement différente de la première version pour des questions aéro justement tandis que les prises d’air changent d’emplacement. Enfin, il faut également noter que la voiture est dotée d’un différentiel actif à l’avant, utile pour améliorer le grip en virage. Comme toujours, le moteur est un 4-cylindres turbocompressé qui développe au maximum 300 chevaux. Il n’a pas subi d’évolutions majeures.
Cette version de l’Accent qui est nommée « WRC2 » effectuera ses débuts officiels au rallye du Portugal, troisième manche du championnat 2001 de WRC. Toujours sous les couleurs de Castrol et aidée par MSD, Hyundai aligne deux WRC2 pour les pilotes habituels de l’équipe, à savoir l’écossais Alister McRae et le suédois Kenneth Eriksson (qui fait uniquement les rallyes hors-asphalte).
Sur ce rallye de terre, les conditions sont devenues difficiles au fil des spéciales avec la pluie qui s’invite dans ce rallye. De plus, les quelques abandons de certains équipages officiels vont permettre au Hyundai de se démarquer pour les débuts de la deuxième évolution de l’Accent. Finalement, McRae terminera sixième synonyme d’un (premier) point au championnat, juste devant Eriksson.
Le Rallye d’Espagne sera moins brillant. Certes, l’Accent WRC2 est désormais un peu moins larguée sur l’asphalte, mais ça reste insuffisant pour bien figurer. Si Piero Liatti (qui disputes les manches majoritairement sur le bitume) renonce au début de la 3e étape, McRae se contentera d’une 11e position finale.
Les rallyes suivants montrent que la voiture arrive à bien se comporter sur les surfaces de terre ou de gravier, les pilotes signent en tout cas quelques chronos intéressants à chaque début d’épreuve. Mais sans être ridicules, les résultats tardent à confirmer ou à se concrétiser. Si la fiabilité ne présente pas de problèmes majeurs, quelques ennuis en cours de route persistent encore. Avec une concurrence toujours active, il est difficile pour Hyundai et MSD de se démarquer une fois encore. Peut-on penser que MSD a été trop prudent sur le développement de la WRC2 également ? Rappelons quand même que le constructeur sud-coréen n’investit pas énormément dans l’histoire malgré sa présence officielle…
Durant ses piges, Liatti ne sera pas épargné par les pépins mécaniques (plus une sortie de route dans la toute première spéciale au Sanremo) et sa 8e place au Tour de Corse sera son seul résultat cette saison. A noter également que le quadruple champion du monde Juha Kankkunen s’offre une virée chez lui, en Finlande. Evoluant dans la troisième Accent, il ne verra pas l’arrivée du rallye.
L’ultime manche de l’année redonnera du sourire au sein du team. Engageant trois voitures en Grande-Bretagne (McRae-Eriksson & Liatti), les Accent WRC2 se montreront à l’aise sur la terre humide et profiteront des déboires d’autres voitures. Si Liatti abandonne très tôt sur panne de transmission, A. McRae décrochera une jolie 4e place tandis qu’Eriksson finit 6e.
Au classement final, Hyundai termine 6e et dernier, ex-aequo avec Skoda. La WRC2 n’aura pas permis au constructeur coréen de faire mieux qu’en 2000. Une nouvelle évolution majeure sera apportée durant la saison 2002. En attendant, il va falloir débuter l’année avec la même voiture qui n’a pas changée durant l’intersaison…
Du coté des pilotes, tout change : place désormais au belge Freddy Loix (ex-Mitsubishi) et Armin Schwartz (ex-Skoda). Seul Kankkunen reste de la partie, pour un programme partiel sur une troisième voiture.
Tout commence très mal au Monte-Carlo quand les deux titulaires sortent de la route dès la première journée. Loix percutera d’ailleurs un pont à haute vitesse. Lourdement touché à la cheville, le belge participera courageusement au rallye suivant, en Suède. Mais comme son compère allemand, ce sera un abandon cette-fois sur panne mécanique. Seul Kankkunen, présent également pour l’épreuve enneigée, verra l’arrivée à une 8e place.
La nouvelle version arrive pour la 3e manche, au Tour de Corse. Cette Accent « WRC3 » ne diffère pas vraiment de la WRC2, les évolutions sont globalement limitées. Les ingénieurs se sont contentés d’alléger les éléments mécaniques incluant ceux du moteur (bien qu’on reste aux 1230kg réglementaires) et de d’améliorer le refroidissement du moteur. Tout ceci a été réalisé avec peu de moyens.
Trois Accent WRC3 seront présentes en Corse, avec Loix et Schwarz qui seront épaulés par le polonais Tomascz Kuchar. Pas grand-chose à signaler déjà que l’Accent n’a jamais été à l’aise sur le macadam et que la dernière évolution ne change pas grand-chose à l’histoire.
A vrai dire, il y’a une certaine amélioration des performances, si ca reste insuffisant pour jouer les gros bras à la régulière, et la voiture se montre plus compétitive. Toutefois, l’équipe et les pilotes manquent généralement de réussite et de chance durant l’année (surtout Loix, alors que Schwarz était parfois coupable de jolies sorties de route). La fiabilité a également fait l’objet de plusieurs faiblesses, notamment du côté du moteur quand ce ne sont pas les cartons qui provoquent l'abandon.
Le rallye de Nouvelle-Zélande sera la meilleure prestation de l’équipe cette saison. Kankkunen finit 5e devant Loix. Le dernier rallye de l’année, en Grande-Bretagne, verra un tir groupé avec une 8e et 9e place finale (avantage au belge) alors que Schwartz doit renoncer car trop souffrant durant l’épreuve…A noter qu’une quatrième voiture est présente à cette occasion, avec Natalie Barratt qui terminera 23e.
Hyundai termine 4e au classement des constructeurs, devant Skoda et Mitsubishi. Il y’a eu un regain de forme en fin de saison. Mais il reste encore du travail, et Castrol annonce à l’issue de cette saison qu’il ne renouvèlera pas son partenariat avec Hyundai. Coup dur pour la marque coréenne qui ne semble pas plus préoccupée de ce départ car elle son investissement dans son programme en WRC ne change pas. Tant pis pour MSD qui doit encore se débrouiller quasiment tout seul.
Et pendant que les tensions entre les eux parties s’intensifient, l’Accent WRC3 n’a pas évoluée durant l’hiver, la voiture n’a d’ailleurs été que très peu roulé durant cette période. 2003 s’annonce rude pour Loix et Schwartz qui restent dans l’équipe. Une troisième voiture sera engagée à plusieurs occasions, toujours sous les couleurs officiels, mais avec une livrée différente suivant les sponsors et partenaires trouvés. Justin Dale, Manfred Stohl et Jussi Valimaki se partageront le volant.
Il n’y a pas grand-chose d’exceptionnel à raconter, l’Accent reste toujours en retrait face à la concurrence et les pilotes doivent se contenter es places d’honneur à l’arrivée (à noter que désormais, les 8 premiers marquent désormais des points). Schwartz termine 8e au Monte-Carlo, puis 7e en Chypre tandis que Loix, un peu moins épargné par les casses et fracasses, signe une 8e place en Australie.
Et pendant que le constructeur ne donne toujours pas e moyens à son équipe, le programme officiel prend fin de manière abrupte après le rallye d’Australie. Il n’y aura donc pas d’Accent officielles pour les trois dernières épreuves de l’année. Le programme entre Hyundai et MSD n’aura pas été fructueux en WRC. C’est un peu dommage car Les dernières versions de l’Accent WRC semblait avoir un petit potentiel, en tout cas supérieur à celui e la Skoda Octavia WRC. Si plus d’argent avait été mis d’entrée pour le WRC, les résultats auraient été un peu meilleurs, pas forcément pour jouer la gagne, mais assez pour se faufiler de temps à autre sur le podium sur certains rallyes cassants ou boueux.
Les Accent WRC2 et WRC3 feront encore quelques apparitions à titre privé jusqu’au milieu des années 2000. Le norvégien Kristian Kolberg effectue chaque année le rallye de Suède avec la WRC2 (15e en 2002) et remportera plusieurs succès dans son pays jusqu’en 2004. Autre exemple, le slovène Josef Beres a utilisé la WRC3 pendant une partie de la saison 2004, que ca soit lors de ses quelques participations en WRC (9e au Monte-Carlo) ou dans les divers rallyes en Europe Centrale.
Liens/ Sources
EWRC...
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