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Une (très) courte carrière en GP2 !

Photo du rédacteur: GoodstoneGoodstone

Dernière mise à jour : 10 févr.




Des pilotes qui n’ont pu briller dans l’antichambre de la Formule-1, nous pouvons réaliser un livre assez dense. Même chose en ce qui concerne les anonymes et ceux qui ont marqué le paysage du Feeder Series, mais pas dans le bon sens du terme (quelques exemples ici et ). Maintenant, ceux qui ont fait un passage à la fois éclair qu’oubliable sont moins connus. Oui, on avait bien eu Niels Koolen qui s’est contenté de deux meetings chez AIX, il y’a plusieurs mois, mais en revenant un peu plus en arrière, nous avons un exemple plus radical que le pilote cité précédemment. Et bien qu’il soit également originaire des Pays-Bas, son nom était et reste aujourd’hui encore oublié parmi les spécialistes. Il s’agit de Meindert Van Buuren, auteur d’un passage très furtif en GP2 (qui deviendra Formule 2 à partir de 2017) il y’a presque dix ans.

 



Né le 5 janvier 1995, le désormais trentenaire débute tout naturellement en karting et deviendra champion de la série KNAF / KF3 en 2007, chez lui. A partir de 2011, le natif de Rockanje s’aventure en monoplace et plus précisément en Formule Renault 2.0 Northern Europa Cup (NEC). Evoluant au sein du Van Amersfoort Racing, elle aussi néerlandaise, le jeune pilote ne sortira jamais de l’anonymat, et quittera l’équipe avant le dernier meeting. Il sera également présent en Formule Renault 2.0 Eurocup sur plusieurs manches. Pour 2012, Van Buuren retente ces deux championnats à temps-complet, au sein du MP Motorsport soutenue par Manor. Hormis un podium en NEC, à Zandvoort, il n’y a pas grand-chose de bien excitant à raconter dans l’ensemble.

 

En 2013, Van Buuren change de championnat en disputant l’Auto GP, toujours au sein du MP Motorsport x Manor. Dans une série quelque peu désertée par les participants mélangés entre jeunes loups et vieux de la vieille, le jeune Meindert arrive à signer quelques résultats, sans réellement convaincre les observateurs, n’arrivant d’ailleurs pas à se démarquer face à ses partenaires de l’équipe (Riccardo Agostini en début de saison et Daniel de Jong). Après un unique podium à Donington, derrière l’ami Narain Karthikeyan, Van Buuren termine neuvième du championnat. Cela suffit à le convaincre de revenir en Formule Renault. Mais cette-fois, on passe à  l’étape supérieure pour 2014 en 3.5 Series.

 

Evoluant au sein du Pons Racing, l’année sera compliquée pour le jeune pilote et pour l’équipe espagnole. Sans démériter, il ne pourra faire mieux que cinquième lors de la seconde course au Hungaroing. Il finit dix-neuvième au classement.

 

En 2015, Van Buuren redouble en FR 3.5. Cette-fois, celui-ci change d’écurie en rejoignant la structure Lotus x Charouz Racing. Tout commence idéalement pour le néerlandais car il franchit l’arrivée en tête de la toute première course de la saison, à Aragon…en ayant légèrement volé le départ. Du coup, il faudra se contenter de la cinquième position finale après pénalité…La suite ? Plus grand-chose ou presque, le pilote n’arrive plus à confirmer son bon envol pendant que l’autre voiture de l’équipe, celle de Matthieu Vaxivière, lutte pour la victoire et le titre. Rapidement, les relations entre Meindert et l’équipe se détériorent. Et après le quatrième meeting sur les neufs du calendrier, c’est la séparation. Les raisons officielles (autres que les résultats) sont assez floues. Ce serait Lotus qui voulait mettre fin au contrat tandis des promesses n’auraient pas été tenues de la part de l’écurie. Malgré cela, le néerlandais trouvera refuge chez Pons pour la cinquième manche, au Red-Bull Ring, en remplaçant Philo Paz Armand qui a des soucis de visa. Ce sera terminé de sa saison en FR 3.5 par la suite.



La deuxième année en FR 3.5 devait être la saison ou jamais de se démarquer, ce fut raté. Il faut dire que la deuxième Dallara FR35-12 de chez Lotus x Charouz n'était peut-être pas préparée de manière identique que la première...(©Renault Sport)
La deuxième année en FR 3.5 devait être la saison ou jamais de se démarquer, ce fut raté. Il faut dire que la deuxième Dallara FR35-12 de chez Lotus x Charouz n'était peut-être pas préparée de manière identique que la première...(©Renault Sport)


 

La carrière du jeune Meindert semble marquer un gros coup d’arrêt. Après un été sans compétition, un petit coup de pouce de la part du destin va le faire revenir dans les garages. Et pas dans n’importe quel championnat : ce sera le GP2, l’antichambre de la F1 ! On se souvient essentiellement de ce cru 2015 du titre de Stoffel Vandoorne et de l’arrivée de quelques noms intéressants (Pierre Gasly, Alex Lynn, Mitch Evans, Rio Haryanto ou encore Alex Rossi)…mais également des teams qui peinaient à joindre les deux bouts, encore plus cette année-là.

 

Grace à MP Motorsport, le néerlandais aura la chance de disputer au moins un meeting dans ce championnat, sur le tracé rapide de Monza au début du mois de septembre. Pour l’équipe en question, il fallait trouver au plus vite des pilotes de substitution (et ayant un minimum de billets) pour le séjour en Italie car Daniel de Jong est blessé au dos (accident à Spa) tandis qu’Oliver Rowland préfère courir en FR 3.5 qui a lieu le même weekend (à Silverstone). C’est ainsi que les heureux élus se nomment René Binder ainsi que l’ami Meindert. Ce dernier sera dans le baquet alors occupé par Rowland, mais également par Sergio Canamasas et Nicholas Latifi auparavant !

 


La numéro 16 de chez MP accueillait pas moins de quatre pilotes en 2015 (©GP2 / MP Motorsport)
La numéro 16 de chez MP accueillait pas moins de quatre pilotes en 2015 (©GP2 / MP Motorsport)


Découvrant la Dallara GP2/11 Mecachrome et le championnat, on ne s’attend pas à quelque chose de grandiose pour les débuts de Van Buuren. D’autant plus que MP Motorsport est loin d’être une équipe de pointe. S’il fait jeu égal avec son partenaire de garage, plus expérimenté dans le milieu, ce serait déjà pas mal du tout…

 

Dès les essais, on sent que les deux monoplaces de chez MP ne vont jouer aucun rôle durant le weekend. Et ce sera confirmé à l’issue des qualifications où les Dallara blanches et rouge sont loin derrière. Van Buuren ne fera pas de miracles et occupe la 25e et dernière position sur la grille (oui, 25 voitures, car l’équipe Hilmer agonisante n’engage qu’une seule voiture), à une seconde et huit dixièmes de la pole-position effectuée par Pierre Gasly. En comparaison avec Binder (20e), l’écart est de sept dixièmes de seconde. Dans l’ensemble, ce n’est bien évidemment pas exceptionnel, mais ce n’est pas non-plus ridicule et les performances réalisées durant les essais montrent qu’il était dans le coup face aux autres pilotes dans l’arrière-garde du peloton.



©LAT
©LAT


 

La première course du weekend correspond à l’épreuve principale du meeting italien. Auteur d’un départ assez prudent, Van Buuren grapille quelques positions à l’issue du premier tour après quelques accrochages devant lui. Alors qu’il évolue toujours derrière le peloton dans son troisième tour en contenant André Negrao, le jeune néerlandais commet une faute à la sortie de la Variante Ascari et part dans le rail. Cet incident provoquera la sortie de la voiture de sécurité.

 



Monoplace détruite, le pilote s’en sort heureusement sans aucun mal.  Mais les mécaniciens de chez MP Motorsport ne pourront réparer la voiture à temps pour la course sprint qui aura lieu le lendemain. Meindert regardera la course depuis les garages…




 

Par la suite, Van Buuren n’est plus rappelé par MP Motorsport ou par d’autres écuries en GP2. Il ne courra plus jusqu’à la fin de l’année. Il aura l’occasion de retrouver la Dallara GP2/11 au début du mois de mars 2016 pour des tests au sein du Status Grand-Prix en partenariat avec le Theodore Racing, possiblement pour une place de titulaire pour la saison à venir. Mais il n’y aura pas de suite après ces tours de roue car l’écurie ne participera pas au championnat faute de moyens. Et Van Buuren ne pourra revenir en GP2. Sa présence dans l’antichambre de la F1 se borne à un peu plus de 15 kilomètres parcourus en course, un abandon et un forfait. On ne peut pas faire plus bref comme carrière dans cette série…

 


Devant André Negrao avant le crash (
Devant André Negrao avant la sortie de piste (©Sam Bloxham)


Après ces essais, la carrière en monoplace est terminée pour lui. Il se contentera durant l’année 2016 de faire des apparitions en Renault Sport Trophy (avec la R.S 01) et en TCR Benelux. Ensuite, on le reverra faire une pige en 2019 dans le GT4 European Series tout en étant également annoncé en International GT Open, sans que ça aboutisse à un volant. Désormais, la vie de pilote semble derrière lui en dépit d’une apparition en Supercar Challenge en 2023 ponctuée par un podium de classe (série localisée en Belgique et aux Pays-Bas accueillant des GT et des Touring Cars) et Meindert Van Buuren est désormais dans le monde des affaires, en étant propriétaire d’une société présente dans l’immobilier.

 


Un dernier essai en GP2 chez Status GP en mars 2016, avant que l'équipe annonce son retrait faute de moyens (© Status GP). Plus bref comme parcours en GP2/F2, nous avons également Ma-Qing Hua ou Axcill Jefferies dans une moindre mesure
Un dernier essai en GP2 chez Status GP en mars 2016, avant que l'équipe annonce son retrait faute de moyens (© Status GP). Plus bref comme parcours en GP2/F2, nous avons également Ma-Qing Hua ou Axcill Jefferies dans une moindre mesure


 

 

 

 

 

 

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